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LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS FLINGUE LE PLAN « JUBBANTI KOOM » : Thierno Alassane Sall et Cie déplorent « un spectacle de plus, une étape sérieuse en moins »

Rédigé par leral.net le Mardi 5 Août 2025 à 19:24 | | 0 commentaire(s)|

LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS FLINGUE LE PLAN « JUBBANTI KOOM » : Thierno Alassane Sall et Cie déplorent « un spectacle de plus, une étape sérieuse en moins »

 
 
Dans un communiqué incisif publié le 4 août 2025, le parti République des Valeurs/Réewum Ngor dénonce vigoureusement le Plan de redressement économique et social présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, le 1er août au Grand Théâtre national. Loin d’un programme structuré et cohérent, le plan «Jubbanti Koom» est, selon la formation de Thierno Alassane Sall, une mise en scène creuse, aux relents populistes et aux bases économiques fragiles.
 
 
 
« Gouverner, c’est prévoir, et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte. » En citant cette maxime dans son dernier communiqué, la République des Valeurs/Réewum Ngor n’a pas ménagé le Premier ministre Ousmane Sonko. Pour le parti de Thierno Alassane Sall, la présentation du Plan de redressement économique et social « Jubbanti Koom », faite le 1er août dernier, est un exercice de style bien plus qu’un cap stratégique pour sortir le Sénégal de l’ornière. En filigrane, une accusation grave : celle d’une gouvernance de la communication, plutôt que de la transformation.
 
 
« Forme bâclée, fond inquiétant »
 
 
 
Le ton du communiqué est sans appel. La scène du Grand Théâtre national, choisie pour l’événement, est qualifiée de « décor d’un spectacle supplémentaire », loin de la gravité requise par la situation économique du pays. La République des Valeurs dénonce une « présentation indigne des enjeux nationaux », fondée sur des visuels bricolés, notamment des captures d’écrans de fichiers Word, preuve selon le parti d’un « certain laxisme » et d’un « manque de consistance » alarmant.
Pire encore, le parti pointe une absence criante de rigueur : aucun ancrage dans les finances publiques, pas de cadrage macroéconomique, pas de jalons, ni échéancier, ni responsabilités identifiées. « À ce niveau d’impréparation, il ne s’agit plus d’erreurs, mais d’un manque de respect pour les exigences de gouvernance », peut-on lire dans le document.
 
 
Des hypothèses budgétaires hors-sol
 
 
 
Sur le fond, les critiques ne sont pas moins virulentes. La promesse d’un financement de 5667 milliards F Cfa sur trois ans, sans recours à la dette, sans impôts nouveaux ni réduction des dépenses publiques, est jugée « irréaliste » et « déconnectée ». Le chiffre représenterait, selon les calculs de la République des Valeurs, plus du tiers du budget cumulé de l’État, sans qu’aucune projection économique sérieuse ne vienne étayer cette ambition.
La formation politique fustige également la notion de « recyclage d’actifs » évoquée dans le plan, y voyant un euphémisme pour désigner des privatisations partielles ou occultes du patrimoine public. « Le gouvernement reste flou : quels actifs seront concernés ? Aucune information n’a été soumise au Parlement », regrette le texte.
 
 
Une fiscalité socialement injuste
 
 
 
Autre point de crispation : la fiscalité prévue. Sur les 447,6 milliards F Cfa de recettes fiscales supplémentaires escomptées, le parti estime que l’effort sera essentiellement porté par les ménages, les jeunes et les Pme, pendant que les niches fiscales et les secteurs spéculatifs restent étonnamment épargnés. La taxation des jeux en ligne, longtemps promise, ne fait son apparition que maintenant, tandis que les multinationales de l’optimisation fiscale « poursuivent leur ballet en toute quiétude ».
 
 
Les engagements de rupture oubliés
 
 
 
Le parti de Thierno Alassane Sall accuse le gouvernement de trahir ses promesses de campagne. Les pratiques dénoncées naguère — fonds politiques, train de vie de l’État, déplacements ministériels coûteux — sont non seulement maintenues, mais amplifiées. Le concept d’« austérité raisonnée » est tourné en dérision : « C’est comme suivre un régime en gardant les desserts », ironise le communiqué.
La République des Valeurs alerte sur le risque de voir les « pratiques d’hier devenir les habitudes d’aujourd’hui », soulignant une dangereuse continuité dans la gouvernance, loin des aspirations au changement qui ont porté l’actuel pouvoir.
 
 
 
Des exemples étrangers pour alerter l’opinion
 
 
 
Pour illustrer les dangers d’un plan mal conçu, la République des Valeurs convoque deux exemples historiques : le Venezuela (2016–2020), dont le plan économique hasardeux a débouché sur une hyperinflation et une crise humanitaire, et la Grèce (2010–2018), victime d’une austérité brutale qui a précipité un effondrement du Pib et une fuite massive des compétences. Selon le parti, le plan « Jubbanti Koom » partage plusieurs symptômes : projections irréalistes, absence de diagnostic rigoureux, opacité du financement, et manque de vision structurelle.
 
 
Une alternative proposée : « Réenchanter le Sénégal »
 
 
 
Face à ce constat, la République des Valeurs rappelle son propre programme alternatif intitulé « Réenchanter le Sénégal ». Un plan qu’elle dit rigoureux, structuré, avec indicateurs clairs, échéances publiques, et responsabilités identifiées. Ses piliers : justice fiscale, sobriété de l’État, mobilisation de l’épargne nationale, industrialisation ciblée, priorités à l’éducation, à l’emploi des jeunes et à la transition écologique.
Le parti appelle à une « révision en profondeur » du plan « Jubbanti Koom », sans quoi il restera une « fuite en avant » davantage qu’un véritable redressement. Et prévient : un tableau de suivi des engagements non tenus sera régulièrement publié à destination des citoyens.
 
 
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 



Source : https://www.jotaay.net/LA-REPUBLIQUE-DES-VALEURS-F...