LE FMI DÉTAILLE SA FEUILLE DE ROUTE

À l’occasion des assemblées générales annuelles du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, Edward Gemaye, chef de mission Afrique, a accordé un entretien exclusif à TFM pour faire le point sur la relation entre l’institution financière et le Sénégal. Interrogé par Abdoulaye Cissé, le responsable du FMI est revenu sur la période de suspension des programmes, les attentes du Sénégal et les perspectives d’un nouveau partenariat.

Après dix-sept mois de suspension due à la question de la dette non déclarée, les négociations entre le FMI et le Sénégal ont repris. « Nous travaillons activement à la négociation d’un nouveau programme. Les autorités sénégalaises veulent repartir sur de nouvelles bases et ne pas simplement prolonger ce qui a été fait dans le passé », explique Edward Gemaye. Il souligne la fréquence des rencontres et des réunions tenues depuis septembre dernier.

Pendant la période de suspension, le Sénégal a dû composer sans le soutien habituel du FMI et de ses partenaires financiers. Un épisode difficile, que le chef de mission reconnaît : « Les 17 mois de suspension ont été très éprouvants. Mais le Sénégal a montré une capacité de résilience remarquable ». Selon Gemaye, le FMI et ses partenaires font preuve d’une « volonté commune d’aider rapidement le pays à mobiliser de nouveaux financements ».

Edward Gemaye insiste sur la nécessité de tirer les leçons de la crise passée : « Nous avons déclenché des audits internes, et collaborons avec des experts indépendants pour comprendre ce qui a pu se passer. Notre objectif est d’assurer que cela ne se reproduise plus, avec de nouveaux mécanismes et une transparence renforcée ». Il se dit prêt à envisager la responsabilité du FMI dans les difficultés rencontrées : « Il faut que chacun prenne sa part de responsabilité, et le FMI n’est pas exempté ».

La finalisation du prochain programme dépend, selon Gemaye, d’un accord sur les réformes à appliquer. « Il n’y a pas de conditions cachées. Nous discutons ouvertement avec les autorités pour définir les politiques économiques et les mesures à mettre en œuvre », précise-t-il. La transparence et le dialogue sont posés comme principes clés : « La confiance doit être restaurée pour bâtir une relation durable et utile au Sénégal ».