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LE NOUVEAU CODE DES INVESTISSEMENTS, LA MODIFICATION DU CODE DES IMPOTS, LA RUTEL : L’opposition se soulève contre les nombreuses taxes imposées aux consommateurs

Rédigé par leral.net le Samedi 20 Septembre 2025 à 13:32 | | 0 commentaire(s)|

LE NOUVEAU CODE DES INVESTISSEMENTS, LA MODIFICATION DU CODE DES IMPOTS, LA RUTEL : L’opposition se soulève contre les nombreuses taxes imposées aux consommateurs

 
C’est la deuxième session extraordinaire des députés de la XVème législature qui ont été convoqués hier pour examiner trois projets de loi portant sur le code des investissements, le code des impôts mais aussi sur la redevance sur l’accès ou l’utilisation du réseau des télécommunications publics (Rutel). Comme à son habitude, la majorité parlementaire a validé l’ensemble des textes en justifiant ces nouvelles mesures de l’Etat par la situation cahoteuse qu’ils ont héritée de l’ancien régime. L’opposition, quant à elle, s’est offusqué de l’aisance avec laquelle les nouveaux gouvernants imposent de nouvelles charges aux populations, pendant qu’ils mènent une vie de luxe.

              
Les consommateurs Senegalais vont supporter de nouvelles taxes dorénavant avec l’utilisation des services télécoms. Les députés qui étaient en séance plénière ont examiné et adopté le Rutel, mais aussi un nouveau code des investissements et un nouveau code des impôts. Les députés de la majorité banalisent la situation et expliquent.
Pour Oumar Sy, le régime actuel a hérité d’un passif très lourd. « Les techniciens qui se frottent au quotidien avec la réalité des chiffres estiment que c’est presque un miracle si le Sénégal n’ait pas connu le même sort que la Grèce, un État en faillite. Pour redresser l’économie de ce pays, où voulez-vous que l’Etat prenne l’argent ? », s’interroge-t-il.
Abondant dans le même sens, Amy Dia soutient que si les autorités n’avaient pas procédé à un redressement économique courageux, nous serions aujourd’hui confrontés à une situation beaucoup plus lourde : « nous aurions pu faire face à des licenciements massifs, la réduction de la bourse des étudiants. C’est le contexte qui pousse les gouvernants à recourir à certaines taxes, non pas pour alourdir les charges des citoyens, mais pour les soulager sur le long terme », dit-elle en invitant les autorités à accompagner ces réformes d’une bonne communication pour permettre au peuple de comprendre la portée des actions.
 
Abdou Karim Sall : « Il faut éviter de surtaxer le consommateur final »
 
Son appartenance à l’opposition ne l’empêche pas de reconnaître le besoin de l’Etat de rechercher des ressources budgétaires supplémentaires dans le secteur des télécommunications qui est un secteur, selon lui, de forte rentabilité. « Je suis de ceux qui pensent qu’on peut même aller au-delà de 200 milliards. On peut même viser 200 voire 500 milliards mais il faut éviter de surtaxer le consommateur final. Cela risque d’entraîner des déséquilibres qu’il vaut mieux éviter », renseigne le député, maire de Mbao, qui liste les trois équilibres essentiels pour le secteur de la télécommunication : «  il faut que les opérateurs gagnent de l’argent pour pouvoir réinvestir, il faut que l’Etat gagne de l’argent sur les revenus engrangés par les opérateurs et enfin, il faut que les consommateurs paient le juste prix. Si on ne respecte pas ces équilibres, c’est le secteur qui va prendre un coup », assure Abdou Karim Sall qui valide aussi les taxes appliquées à l’alcool, le tabac et les  jeux de hasard.
 
Adama Diallo : « n’oublions que 100% de zéro restent zéro »
 
Adama Diallo, lui, demande au ministre des Finances si les secteurs concernés par les taxes resteront aussi attractifs qu’avant, une fois les taxes appliquées. « On peut légitimement s’inquiéter par rapport au dynamisme des secteurs après application des taxes. N’oublions que 100% de zéro restent zéro », déclare M. Diallo qui invite par ailleurs les nouvelles autorités à avoir le courage de dire aux populations, auxquelles elles avaient promis la fin des jeux de hasard, que ce n’est pas demain la veille. « Ce qui est sûr maintenant, c’est que malgré vos promesses, les jeux de hasard ne cesseront pas au Sénégal, même s’ils vont payer des impôts plus chers qu’avant », affirme le député maire de Gossas.
 
Thierno A. Sall : « vous ne pouvez pas continuer à vous sucrer sur le dos des Sénégalais et…»
 
Pour le leader de Rv, déjà que le Sénégal est le pays où on a  l’électricité, le carburant, le loyer le plus cher de la sous-région, ces nouvelles mesures viendront aggraver le problème : « pourquoi augmenter les taxes sur l’importation des véhicules alors que nous avons un parc automobile assez vieux ? Savez-vous qui seront impactés par les taxes sur les transactions, les paysans et les pauvres Goorgoorlu sénégalais. Je suis d’accord que tout le monde doit participer à l’économie du pays, mais les dirigeants doivent être les premiers impactés », indique Thierno Alassane Sall, qui rappelle aux autorités leur promesse de mettre fin aux fonds politiques ; «  n’est-ce pas vous qui vous insurgiez contre les fonds politiques, les sommes colossales pour les salaires des directeurs généraux. Le vrai patriotisme c’est de réduire les avantages des plus nantis. Vous ne pouvez pas continuer à vous sucrer sur le dos des Sénégalais et nous demander en retour de serrer la ceinture » , fulmine le député.
Pour lui, la réduction du train de vie de l’Etat doit commencer par le Premier ministre qui sort l’avion présidentiel à chacun de ses voyages : «  quand Abdou Mbaye était Premier ministre, nous avions une fois pris avec Cheikh Bamba Dièye un avion de ligne pour nous rendre en Turquie. Ousmane Sonko lui prend l’avion présidentiel a chacune de ses sorties », déclare-t-il.
Seynabou Yacine Samb, qui a suivi Thierno Alassane Sall au pupitre, s’en est violemment pris à lui. « Cette situation alarmante dont vous vous offusquez, vous et vos camarades de l’ancien régime en êtes les principaux responsables. Déposez vos armes de manipulateurs, les Senegalais ont bien compris votre jeu », fulmine-t-elle avant que le premier vice-président ne lui emboîte le pas. « Je ne peux pas comprendre qu’en tant que député vous acceptiez tous les privilèges liés à votre poste et vous vous offusquez de qui n’a pas renoncer à quoi. Il faut arrêter d’essayer de manipuler les Sénégalais, vous vous fatiguez pour rien, le pays marche et la population est satisfaite des résultats produits par le régime Diomaye-Sonko », clame Ismaïla Diallo.
 
Barane Fofana estime que c’est le contraire qui devait inquiéter les Sénégalais. « Puisque nous sommes dirigés par une bande ‘’d’impostiers’’, il vont baser tous leurs calculs sur les taxes ». Balance-t-il d’emblée, avant d’ajouter : « votre chanson préférée, c’est le niveau de la dette, alors que beaucoup d’entre vous empruntaient le Ter ou le BRT pour venir à l’Assemblée nationale. Vous voulez bénéficier de ces infrastructures sans payer la dette qui a servi à les financer, il faut quand même être rationnel », dit-il tout en plaidant, comme à son habitude, pour Farba Ngom. «  Tant que vous vous obstinez à le garder en prison malgré sa maladie, vous continuerez à rencontrer des difficultés », promet M. Fofana.
 
Tafsir Thioye : « si on doit taxer les Sénégalais pour financer le Pres, je ne suis pas d’accord avec cette stratégie »
 
Tafsir Thioye affirme que ces genres de projets de lois ne doivent pas être examinés en procédure d’urgence. « Les derniers événements ne garantissent pas, quel que soit le code qu’on a, l’attractivité de notre pays. Se lever un bon jour pour arrêter tous les chantiers, ce n’est pas garantir ni la sécurité encore moins la stabilité juridique. Il en est de même pour le débat politico-judiciaire concernant certains hommes d’affaires ; on peut le régler sans grand bruit. Ceux qui décident de cautionner, comme Tahirou Sarr qui a mis 11 milliards sur la table, doivent pouvoir bénéficier d’une liberté provisoire. Mais c’est cruel de retenir sa caution et de le maintenir en prison », fulmine Tafsir qui promet de voter seulement pour le nouveau code des impôts.
 
Djimo Souaré : «passer votre temps à taper sur l’ancien régime ne vous aidera pas à développer le Sénégal »
 
Djimo Souaré dit n’être pas convaincu par la stratégie du ministère des Finances. Il leur demande de s’inspirer de la vision du président Macky Sall, sinon assumer jusqu’au bout leurs choix au lieu de passer leur temps à se lamenter : « vous avez fait le choix de décrédibiliser l’administration et l’économie sénégalaise, assumez-le et dites la vérité aux Sénégalais qui vont souffrir davantage durant les prochaines années. Passer votre temps à taper sur l’ancien régime ne vous aidera pas à développer le Sénégal ».
Abdou Mbow, lui, croit qu’avant d’imposer d’autre taxes aux Sénégalais, l’Etat devrait réduire dabord son train de vie. « Ousmane Sonko a demandé aux Sénégalais de cotiser pour sa campagne électorale et une fois élu, il veut  que les Sénégalais continuent de cotiser pour l’entretenir. Les budgets de toutes les institutions ont connu une augmentation et maintenant vous voulez que les Sénégalais supportent vos dépenses, c’est du jamais vu ».
 
Aïssata Tall Sall : « vous voulez taxer tout le monde, taxer tout et taxer partout… »
 
Revoir le code des investissements 20 ans après sa mise en place est selon Aïssata Tall Sall une bonne initiative ; néanmoins, elle pose une réserve pour s’enquérir d’une situation: «la Rutel, le tabac, l’alcool, les véhicules, les transferts d’argent et les jeux de hasard, décidément il y a des taxes tous azimuts. « Taxer tout le monde, taxer tout et taxer partout. Je crois que nous devons nous arrêter pour ne pas brûler la chandelle par les deux bouts. Si nous mettons autant de pression sur les sociétés, elles vont s’installer ailleurs, sans compter le trafic illicite de tabac dans la zone du Sahel. Nous devons protéger les Sénégalais qui fument, mais aussi ceux qui travaillent dans ces sociétés », soutient la présidente du groupe parlementaire Takku-Wallu, qui demande au ministre lequel des instruments financiers, entre le Pres, la Lfr ou la Lfi, nous dirige ?
Nd. Kh. D. F
 



Source : https://www.jotaay.net/LE-NOUVEAU-CODE-DES-INVESTI...