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LE PIÈGE DES NOTATIONS OCCIDENTALES

Rédigé par leral.net le Dimanche 12 Octobre 2025 à 00:55 | | 0 commentaire(s)|

La chute de la note financière du Sénégal, suite à la publication de chiffres alarmants, révèle la dépendance des États africains aux décisions prises à l’étranger. Pour Stanislas Zézé, cela souligne l’urgence d’une notation plus juste en monnaie locale

Invité sur TV5 Monde, Stanislas Zézé, fondateur de Bloomfield Investment Corporation, a mis en lumière le cercle vicieux dans lequel sont enfermés les pays africains à cause des critères imposés par les agences de notation internationales. Il explique que ces agences évaluent la qualité de crédit des États africains principalement en dollars, une référence qui handicape durablement le continent.

En effet, malgré leurs efforts pour assainir leurs finances, les économies africaines affichent des réserves de devises faibles. Cela s’explique par une forte dépendance à l’exportation de matières premières à faible valeur ajoutée et l’importation de produits finis coûteux. Résultat : quelle que soit leur performance réelle, la note des pays africains reste basse, ce qui les oblige à emprunter à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que les États européens ou asiatiques ayant un niveau d’endettement similaire.

Ce phénomène nourrit le cercle vicieux : une mauvaise notation conduit à des coûts d’emprunt plus élevés, ce qui affaiblit encore davantage les finances publiques et empêche les pays de sortir de cette spirale négative. Stanislas Zézé estime que seule la notation en monnaie locale peut briser ce cercle, en valorisant la capacité réelle des économies africaines à honorer leurs engagements dans leur propre devise. C’est précisément la mission de Bloomfield Investment Corporation, première agence du genre en Afrique.

Face au projet d’une agence de notation panafricaine portée par l’Union africaine, Zézé pointe les risques de conflits d’intérêts et préconise le renforcement des agences financières privées locales, qui offrent plus de crédibilité et de confiance aux investisseurs.

Abordant le cas du Sénégal, Zézé rappelle que Bloomfield a récemment dégradé sa note après la révélation par la Cour des comptes d’une dette cachée de plusieurs milliards de dollars. Cette séquence illustre la gravité des enjeux et la nécessité de sortir enfin du cercle vicieux entretenu par les règles imposées de l’extérieur.

Pour Stanislas Zézé, il est urgent d’adopter un regard africain sur la notation financière afin de permettre aux économies du continent de se développer sans entraves et d’échapper à une spirale qui les prive de moyens et de reconnaissance sur les marchés internationaux.

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https://www.youtube.com/watch?v=S3n4zA3oPKY
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Farid


Source : https://www.seneplus.com/economie/le-piege-des-not...