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LES DIMANCHES DE L'HISTOIRE : Mamadou Lamine Dramé, le guerrier de Dibassi


Rédigé par leral.net le Dimanche 20 Septembre 2020 à 14:26 | | 0 commentaire(s)|

LES DIMANCHES DE L'HISTOIRE :  Mamadou Lamine Dramé, le guerrier de Dibassi
SON HISTOIRE

Appelé par ses proches Demba Dibassi, il est né vers 1840.
C'est un marabout soninké qui lutta contre la colonisation française dans la haute vallée du fleuve Sénégal à la fin du xixe siècle.
Entre juin et juillet 1885, il lance une insurrection islamique au Sénégal. La révolte anticoloniale menée par Mamadou Lamine Dramé a lieu dans une période de crise aigüe du colonialisme, dont la logique a eu des conséquences économique menant à l'appauvrissement des cultivateurs: en deux ans, les achats d’arachides par la France sont presque divisés par trois: 12 000 tonnes en 1883 puis 4 650 tonnes en 1885. Entre janvier 1884 et juin 1886, la baisse de la valeur des produits africains est estimée à 50 %.
C'est dans ce contexte particulier que Mamadou Lamine Dramé attaqua le fort de Bakel le 4 avril 1886, mais il fut vaincu par le roi Moussa Molo allié aux Français.
En décembre 1887, il est vaincu et tué par les Français à la bataille de Toubacouta à la frontière entre la Gambie et le Sénégal .

SA MORT TRAGIQUE

À N’Goga-Soukouta à 2 ou 3 km de la Gambie, ils s’arrêtent, mais le village est déjà cerné par les ennemis. Les habitants veulent aller prendre Mamadou Lamine Dramé pour le livrer à Moussa Molo, les Talibés s’interposent. Le chef de village met le feu aux cases… Molo et quelques guerriers du Boundou profitent de la confusion pour rentrer dans l’enceinte, les Talibés se font tous tuer, Mamadou Lamine Dramé résiste tout seul, il est blessé à la jambe par un coup de sabre d’un guerrier de Ousmane Gassi ; mais Molo ne veut pas qu’on l’achève. Le marabout est placé sur une civière, il perd beaucoup de sang, mais le cortège prend la direction de Toubacouta. A Couting, Mamadou Lamine Dramé succombe à ses blessures, la foule s’agglutine et réclame sa dépouille à Molo qui refuse de la leur livrer.
Il confie le corps à son griot pour l’amener à Toubacouta où il va lui-même annoncer la nouvelle. Les porteurs prennent peur devant le corps décomposé du marabout, de concert, ils abandonnent le griot tout seul et s’enfuient dans la brousse… Le griot tranche la tête du marabout qu’il accroche à l’arçon de sa selle et abandonne le corps. Il rentre à Toubacouta le lendemain avec le cheval blanc de Mamadou Lamine Dramé portant ses armes. Ses épouses et les porteurs seront répartis comme d’habitude entre les tirailleurs et les soldats fidèles aux Français.

Les trois tentatives de soulèvement de Mamadou Lamine Dramé en illustration ( cartographies 1886, 1886-1887, 1887 )

( Les News )