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LONASE - Après avoir acheté un immeuble inachevé à 1 milliard 100 millions

La Loterie nationale sénégalaise (Lonase) lance un nouveau pari en engageant des travaux sur l’immeuble inachevé qu’elle a acquis à un milliard 100 millions. Le montant des travaux de réfection de cet immeuble est estimé à près de 500 millions.


Rédigé par leral.net le Jeudi 14 Août 2008 à 18:53 | | 0 commentaire(s)|

LONASE - Après avoir acheté un immeuble inachevé à 1 milliard 100 millions
Pari perdant sur tous les coups. La Loterie nationale sénégalaise (Lonase) se singularise encore dans des opérations à fortes suspicions : surfacturations, magouilles, arnaques, grés à grés… Quoi qu’il en soit, l’argent du contribuable sénégalais est utilisé de façon gabegique, défiant toutes les règles de la bonne gouvernance et de transparence financière. L’affaire concerne un immeuble acheté à 1 milliard 100 millions de francs Cfa. Sans qu’il n’est jamais servi. En effet, après l’achat de cet immeuble, la Lonase vient d’engager des travaux sur le même bâtiment à coût d’un demi milliard de nos francs. Il s’agit d’une bâtisse en réfection située sur la Vdn jouxtant le nouvel échangeur du Centre international de commerce et d’échanges du Sénégal (Cices).
Pourtant, l’achat de l’immeuble en question avait constitué un grand scandale. Le journaliste écrivain Abdou Latif Coulibaly en avait fait la révélation dans son dernier ouvrage, Loterie nationale sénégalaise. Chronique d’un pillage organisé, paru en juillet 2007 aux éditions les Sentinelles. L’auteur décrivait l’immeuble un bâtiment «quelconque» aux lignes «très peu épurées» et à l’allure «grotesque». Le passager en provenance de l’aéroport Léopold Sédar Senghor est marqué par l’austérité et la tristesse de ce grand niais posé sur les terres violées du Cices. La couleur noirâtre du ciment reprenait peu à peu le dessus sur la blancheur de la peinture que revêt «ce pigeonnier» à quatre étages.
M. Coulibaly se demandait, dans son ouvrage, comme tous ceux qui découvrent le bâtiment, en quoi il a d’extraordinaire pour coûter 1 milliard 100 millions. L’immeuble est loin d’être un bijou architectural ; il est inesthétique et son utilité reste à prouver. D’autant plus que l’expertise des conseils et ingénieurs sollicitée par M. Coulibaly révèle que la valeur réelle de l’immeuble -le coût du terrain inclus- est estimée à 350 millions de francs Cfa. Et qui plus est, quand la Lonase réceptionnait le «geôle» le 29 mars 2007, comme l’indique le journaliste-écrivain, de la Société Socabeg qui le lui a vendu, il n’était pas achevé. En tout cas, personne ne peut affirmer le contraire. Cependant, sur les lieux, on peut constater que les travaux de finition n’avaient pas démarré et les locaux n’étaient toujours pas fonctionnels.
Aujourd’hui, l’usager de l’échangeur du Cices a l’impression que le bâtiment est en cours de démolition. Des ouvriers l’attaquent sur les bords et détruisent les façades. Derrière la clôture en zinc, le béton détruit montre des fers torturés par des coups de marteau. Si ce n’était que de simples réfections. A l’observer de près, c’est comme si le bâtiment est en reconstruction. Même les murs de l’intérieur qui séparent les différentes salles sont cassés. On perçoit alors de grands espaces soutenus par des poteaux en béton.
On se demande alors si les travaux engagés sont supportés par la Lonase ou la société, Socabeg. Sur place, aucun tableau n’indique le maître d’ouvrage, comme cela sied dans des travaux de cette nature. Mais, après investigation, on apprend que le bâtiment est toujours une propriété de la Lonase, et c’est elle qui a commandité les labeurs de l’heure. La présence d’un agent de la Police nationale sur les lieux est très illustrative. De toutes les façons, nos sources sont catégoriques : la Lonase a déboursé près de 500 millions pour rendre fonctionnel l’immeuble acheté à 1 milliard 100 millions de francs. Et d’après les mêmes références, c’est un proche du Directeur général de la société de jeux, Baïla Wane, qui aurait gagné le marché.

PING-PONG DES SERVICES DE LA LONASE
Dommage que la Lonase s’emmure dans le silence assourdissant et refuse de communiquer sur le dossier. Si elle consent à parler, c’est pour dire «l’impossibilité de fournir des éléments d’explication sur la reprise des travaux», comme nous le balance Mme Fall, présentée comme la chargée des Equipements au niveau de la société nationale de jeux. Toutes nos tentatives d’avoir l’explication de la Lonase ont été sans suite. Au niveau de la société, nos interlocuteurs se sont livrés à un jeu de ping-pong. D’abord, ce sont les services de communication qui se déchargent sur ceux de la Direction administrative générale. Mme Sall qui en est la responsable, au bout du fil, délimite ses prérogatives et renseigne qu’elle ne s’occupe que du marketing, de la publicité et de la promotion. A la Dage, on apprend que le responsable, M. Leïty Guèye est en réunion avec le Directeur. Avant de nous balancer encore vers les services de l’Equipement chez Mme Fall. Le pari est de nouveau perdu. Cette fois-ci, celui de la communication.

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