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La Casamance toujours otage

DEUX ANS APRES LA DISPARITION DE L’ABBE DIAMACOUNE

par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN ,

La Casamance reste l’otage deux ans après la disparition de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor d’une conjoncture d’insécurité qui nourrit et/ou se nourrit de certains intérêts tout en laissant les pauvres populations dans le désarroi. La récente présence privée du président ivoirien en terre gambienne, la vive polémique entre les cadres casamançais et les partisans de l’ex-ministre des Transports aériens qui s’occupe,-s’en occupe-t-il toujours ?-, du dossier casamançais, n’arrangent point les choses dans la région méridionale du pays.


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Septembre 2008 à 05:39 | | 0 commentaire(s)|

La Casamance toujours otage
La région sud du Sénégal souffre de la situation de « ni guerre ni paix » depuis 26 ans. L’abbé Augustin Diamacoune Senghor, le chef historique du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) repose à Senghalène, son village natal à 40 km à l’ouest de Ziguinchor dans le département de Oussouye.

Il s’est éteint à l’âge de 78 ans le 13 janvier 2007 à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris où il avait été évacué par le gouvernement du Sénégal. Si sa disparition a accéléré la déchéance de son mouvement,- les actes sur le terrain que l’on met sur le compte de sa branche armée « Atika » renvoient en effet plus à un banditisme armé et invitent par conséquent à une réaction appropriée des forces de police,-il n’empêche que la Casamance reste l’otage d’une conjoncture « politico géostratégique » qui nourrit certains intérêts tout en laissant les pauvres populations dans le désarroi.

Le nouveau dispositif « réactif » de l’armée nationale a-t-il atténué depuis le dernier braquage de Mampalago le mois dernier la délinquance armée qui sévit dans les axes et localités isolées de la Casamance ? Tout porte à le croire, même si pour certains observateurs, il revient plus aux forces de police la tâche de « débarrasser » la région de la criminalité et de l’insécurité.

Par ailleurs, le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a récemment choisi la Gambie pour passer dix jours de congés du 18 au 28 août dernier, a renseigné un communiqué officiel de la présidence ivoirienne. Des sources se réclamant du Mfdc assurent qu’il aurait accordé audience à Kanilaye, la résidence secondaire du président Jammeh, son hôte au « général » Salif Sadio, « un habitué des lieux » avance-t-on. Simples fanfaronnades de la part d’éléments du maquis casamançais en mal d’audience et d’objectifs stratégiques ou information à prendre au sérieux ? Nous n’avons pas pu joindre des autorités de la diplomatie ivoirienne à Dakar pour recouper l’information, même s’il serait curieux qu’elles accréditent une telle information. De sources proches des forces de sécurité sénégalaises jointes, l’on se dit n’être pas informé et même sceptique vis-à-vis de l’information.

Toujours est-il que ce n’est pas la première fois que le nom du chef de l’Etat ivoirien est associé à celui du chef de guerre casamançais, Salif Sadio sans que, il est vrai, cela soit corroboré par des faits tangibles. N’empêche, sa présence en Gambie que d’aucuns en Côte d’Ivoire ont qualifiée de curieuse, le fait que plusieurs informations concordantes font état de la présence du chef rebelle à Kanilaye ou tout au moins dans les alentours, ajoutent à la suspicion.

La polémique qui fait rage entre les cadres casamançais qui affirment que leur président, l’architecte Pierre Goudiaby Atépa est menacé de mort et les partisans de l’ex-ministre des Transports aériens,-toujours Monsieur Casamance ?-, n’arrangeant point les choses et ajoute à la confusion que la situation de ni paix, ni guerre entraîne dans la région en plombant son essor et en appauvrissant ses populations.

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