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La banque russe VTB porte plainte contre le Mozambique

Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Janvier 2020 à 09:27 | | 0 commentaire(s)|

La banque russe VTB a engagé des poursuites judiciaires contre le Mozambique pour obtenir le remboursement d'un prêt de 535 millions de dollars contracté dans le cadre du scandale dit de la «dette cachée». Une dette qui a plongé le pays dans la crise.


La banque russe avait été jusqu’ici discrète depuis l’éclatement du scandale et les premières poursuites judiciaires. Mais VTB a finalement porté plainte au Royaume-Uni, pour espérer récupérer ses fonds. La plainte date du 23 décembre dernier, mais elle n'a été rendue publique que ce mardi.

Dans un communiqué, la banque publique russe précise qu’elle négociait depuis trois ans avec son débiteur mozambicain, sans résultats. Maputo a confirmé ce mardi l’existence d’une procédure judiciaire lancée par la banque russe contre MAM (Mozambique Asset Management), l’une des trois entreprises publiques mozambicaines au cœur du scandale de la dette cachée.

Entre 2013 et 2014, MAM et deux autres sociétés, dont Ematum (Mozambique Tuna Company), ont contracté 2 milliards de dollars de prêts auprès du Crédit suisse et de VTB, pour financer des projets de surveillance maritime, de pêche et de chantiers navals. Une démarche qui a été cachée au Parlement mozambicain et aux bailleurs institutionnels, à commencer par le Fonds monétaire international ; elle n'est découverte qu'en 2016.

Conséquence : l’aide internationale est suspendue, laissant le Mozambique aux prises avec une grave crise financière. Alors que la banque russe veut juste récupérer sa créance, plusieurs procédures judiciaires lancées aux États-Unis, en Suisse, au Royaume-Uni et au Mozambique ont conduit à l'arrestation de plus de 20 personnes, dont l'ancien ministre mozambicain des Finances Manuel Chang.

Ces 10 prochaines années, le pays devra consacrer une partie des revenus des projets importants dans le gaz à rembourser la dette scandaleuse. Des centaines de millions de dollars, qui auraient pu financer des projets de développement.