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Antibiorésistance : experts et autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme au Sénégal sur sa prescription abusive

La prescription abusive d’antibiotiques constitue une menace croissante pour la santé publique au Sénégal. Experts et autorités sanitaires alertent sur les risques liés à l’antibiorésistance et appellent à un changement de comportement collectif, nous apprend l’APS.


Rédigé par leral.net le Mercredi 10 Septembre 2025 à 17:05 | | 0 commentaire(s)|

Le docteur Sadikh Badiane, infectiologue spécialisé en antibiologie-antibiothérapie, a mis en garde mercredi à Dakar contre l’usage abusif des antibiotiques, responsable de l’augmentation inquiétante de la résistance aux antimicrobiens (RAM).

« Au Sénégal, 40 % des prescriptions médicales contiennent des antibiotiques », a-t-il révélé lors d’une journée de plaidoyer et de sensibilisation consacrée à la RAM. Selon lui, ce phénomène s’explique par des prescriptions excessives, l’automédication, le non-respect des traitements, mais aussi par l’utilisation abusive dans le secteur de l’élevage.

Selon l’Agence, l’ancien interne des hôpitaux a souligné que le contexte africain est marqué par un accès trop facile aux antibiotiques, la vente illicite de médicaments et la prolifération de faux produits pharmaceutiques. « La résistance apparaît lorsque les bactéries évoluent et deviennent insensibles aux traitements », a-t-il expliqué, insistant sur l’urgence d’une meilleure hygiène et d’une surveillance accrue.

Pour sa part, Mame Awa Ndoye, directrice de la qualité, de la sécurité et de l’hygiène hospitalière, a plaidé pour « un changement de comportements, de pratiques et de politiques », rappelant le devoir collectif de préserver l’efficacité des antimicrobiens pour les générations futures.

Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Serigne Mbaye, a conclu en appelant à une synergie entre décideurs politiques, professionnels de santé, secteur vétérinaire, laboratoires, pharmaciens et collectivités territoriales. « La lutte contre la RAM exige aussi de chaque citoyen l’adoption de comportements responsables en matière d’utilisation de médicaments », a-t-il insisté