Une aventure humaine bordelaise qui aura profondément transformé le Sénégal entre l'année 1822 et le premier quart du vingtième siècle.
Le parcours fulgurant des familles “Prom et Maurel” interpelle et force l'admiration des plus sceptiques. Il est peu connu et il n'est pratiquement jamais valorisé. Le premier intervenant, Louis Hubert Prom, embarque le 31 mai 1822 sur la goélette l”Aimable Blonde” pour tenter fortune sur la côte de l'Afrique occidentale.
Le baron Roger était alors le Gouverneur du Sénégal. Le jeune homme vient tout juste de rentrer dans sa quinzième année. Après quatre années de séjour et d'innombrables difficultés, Hubert Prom rentre à Bordeaux plein de certitudes sur l'avenir de la “colonie” et se met à la recherche des maisons de commerce avec lesquelles il pourrait établir des relations de confiance. Il repart de Bordeaux en décembre 1827, en direction de Saint-Louis pour y établir une succursale, après 48 jours de voyage... et il ouvre la même année un comptoir sur l'ile de Gorée où son cousin, Hilaire Maurel, le rejoint deux ans plus tard à bord de la “Chérie”.
Hilaire Maurel est alors âgé de 22 ans. C'est le 1°janvier 1831 qu'ils consacrent leur association, en créant une société de négoce. Le commerce sénégalais de l'époque se résume alors à la traite de la gomme et à l'importation de quelques marchandises fabriquées en Europe.
Jusqu'en 1843, Hubert Prom et Hilaire Maurel se relayeront entre la France, en quête d'acheteurs et de fournisseurs, et le Sénégal, pour la gestion de leur Société locale. Entre- temps, la Société a acquis deux navires pour conforter son activité de négoce. Dès leur installation au Sénégal, les deux fondateurs ont marqué de l'intérêt pour la culture d'une plante dont les amandes étaient consommées par les Sénégalais: l'arachide.
Le baron Roger était alors le Gouverneur du Sénégal. Le jeune homme vient tout juste de rentrer dans sa quinzième année. Après quatre années de séjour et d'innombrables difficultés, Hubert Prom rentre à Bordeaux plein de certitudes sur l'avenir de la “colonie” et se met à la recherche des maisons de commerce avec lesquelles il pourrait établir des relations de confiance. Il repart de Bordeaux en décembre 1827, en direction de Saint-Louis pour y établir une succursale, après 48 jours de voyage... et il ouvre la même année un comptoir sur l'ile de Gorée où son cousin, Hilaire Maurel, le rejoint deux ans plus tard à bord de la “Chérie”.
Hilaire Maurel est alors âgé de 22 ans. C'est le 1°janvier 1831 qu'ils consacrent leur association, en créant une société de négoce. Le commerce sénégalais de l'époque se résume alors à la traite de la gomme et à l'importation de quelques marchandises fabriquées en Europe.
Jusqu'en 1843, Hubert Prom et Hilaire Maurel se relayeront entre la France, en quête d'acheteurs et de fournisseurs, et le Sénégal, pour la gestion de leur Société locale. Entre- temps, la Société a acquis deux navires pour conforter son activité de négoce. Dès leur installation au Sénégal, les deux fondateurs ont marqué de l'intérêt pour la culture d'une plante dont les amandes étaient consommées par les Sénégalais: l'arachide.
Hilaire Maurel s'est attaché à la vulgarisation de cette plante dont il avait pressenti l'importance dans la production d'huile comestible de haute qualité. Après le départ du baron Roger, le Sénégal est doté de Gouverneurs éphémères et sans ambition pour le pays. Il est freiné dans son développement jusqu à l'arrivée de Louis Faidherbe, dont la proximité avec les deux commerçants bordelais est notoire.
Faidherbe, en organisant la pacification de la vallée du fleuve et celle du centre du Sénégal, a permis aux échanges de se re-développer considérablement en dehors des comptoirs de Saint-Louis et de Gorée. La Société Maurel et Prom était alors organisée autour de trois pôles: La maison de Saint-Louis avec le fleuve Sénégal. La maison de Gambie avec l'établissement de Bathurst. La maison de Gorée comprenant les affaires de Dakar, de Rufisque et quelques traitants dans le Saloum et en Casamance.
En 1857, seulement trente- cinq ans après avoir foulé le sol sénégalais pour la première fois, la maison Maurel et Prom créait à Bacalan (Bordeaux), la première huilerie d'arachides qui sera suivie par deux autres à Marseille.(1877 et 1906)
En 1857, seulement trente- cinq ans après avoir foulé le sol sénégalais pour la première fois, la maison Maurel et Prom créait à Bacalan (Bordeaux), la première huilerie d'arachides qui sera suivie par deux autres à Marseille.(1877 et 1906)
Tout en développant ses activités d'Afrique et ses opérations industrielles à Bordeaux et à Marseille, la maison Maurel et Prom n'a pas cessé d'être un acteur majeur dans les activités d'armement maritime et fluvial. En 1865, la maison possède 7 voiliers pour les voyages au long cours et une petite vingtaine de caboteurs pour les transports côtiers, ce qui est considérable pour l'époque.
A partir de 1876, la compagnie prendra le risque de substituer progressivement ses voiliers par des vapeurs qui révolutionnerons les transports, en particulier à Saint-Louis, en permettant aux bateaux de s'affranchir du recours à un remorqueur pour pénétrer dans l'estuaire du fleuve et pour continuer la navigation sur le fleuve jusqu'à Kayes. En 1880, le “Richelieu” franchira pour la première fois la barre du Saloum. En 1904, la flotte s'établit à 7885 tonneaux et une capacité de transport d'environ 8000 tonnes d'arachides.
A l'époque un caboteur, le “Saint-Kilda”, reliait régulièrement Dakar à Saint-Louis. Les activités maritimes de Maurel et Prom ont aussi fortement contribué au développement du trafic du port de Bordeaux. En 1923, après cent ans de présence en Afrique, la Société possède: 150 comptoirs ou factories. 250 immeubles ou terrains. 60 cotres, chalands ou embarcations diverses.
Des wharfs et installations de chargement partout où la navigation côtière ou fluviale est praticable au Sénégal, en Gambie, au Mali et en Casamance. Elle aura aussi été à l'initiative de la création de nombreuses sociétés industrielles et de services:
La Société d'éclairage de Saint-Louis.
Des wharfs et installations de chargement partout où la navigation côtière ou fluviale est praticable au Sénégal, en Gambie, au Mali et en Casamance. Elle aura aussi été à l'initiative de la création de nombreuses sociétés industrielles et de services:
La Société d'éclairage de Saint-Louis.
La Compagnie d'Electricité du Sénégal.
Une importante usine de glace à Dakar pour la conservation des vivres.
Une usine de chaux édifiée à Rufisque.
La Société des Messageries africaines. Sans oublier la contribution décisive de Hubert Prom et de Hilaire Maurel à la fondation de la Banque du Sénégal, devenue en 1901, la Banque de l'Afrique Occidentale et dont Emile Maurel sera le premier Président du Conseil d'Administration.
En quelque sorte, une véritable “sucess story” pour nos deux compères, Hilaire Maurel et Hubert Prom venus au Sénégal par passion et en y réalisant une intégration exemplaire tant avec les Sénégalais qu'avec la minorité métisse. Le remplacement de la gomme par des équivalents industriels, une concurrence exacerbée dans les transports internationaux, une conjoncture mondiale moins favorable et un management davantage orienté vers l'exploitation de la rente de situation, auront raison de cette belle dynamique dans la période qui suivra celle des pionniers.
Après l'indépendance du Sénégal, l'essentiel des actifs sera vendu par lots. La Société et son fonds de commerce est devenue progressivement une “junior” française de la recherche et de l'exploitation pétrolière en Afrique (Congo, Gabon) dirigée pendant 22 ans par Jean François Henin, l'ancien financier de Thomson et ancien Président d'Altus Finances.
Au terme d'une OPA réussie en 2016 et conduite par Pertamina, la Société Maurel et Prom est désormais la propriété de la Société d'Etat indonésienne d'exploitation des hydrocarbures.
Sénégalmétis
Sources : documents familiaux, internet, photos...
Sénégalmétis
Sources : documents familiaux, internet, photos...