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Larmes de crocodiles sur la tombe d’un criminel nommé Ariel Sharon

Comme à l’annonce de son coma en 2006, nous n’allons pas nous attrister sur la mort d’Ariel Sharon dont le seul souvenir qu’il nous laisse est celui de ses abjections sanguinaires commises sur le peuple palestinien. Sans se réjouir de la mort de l’homme, et sans non plus verser dans un antisémitisme primaire (puisque notre propos n’est pas de condamner le peuple juif), il est juste de qualifier Sharon de criminel de guerre. Mais voilà que les alliés de l’Etat hébreu, complices historiques de ses exactions sanguinaires, déversent, telles les fleurs du mal, un torrent d’éloges sur le cercueil de cet exterminateur barbare qui rêvait de construire un « Grand Israël » au point même de dénier, dans le sang, sa souveraineté au peuple palestinien.


Rédigé par leral.net le Mardi 21 Janvier 2014 à 14:10 | | 0 commentaire(s)|

Le flot de témoignages émouvants et sincères auxquels a eu droit récemment Nelson Mandéla, le leader emblématique et charismatique de la nation Arc-en-ciel, l’Afrique du Sud, détonne avec les hommages hypocrites que quelques leaders occidentaux, sous la férule de puissants et influents lobbys juifs, ont émis à l’endroit du criminel de guerre qu’était Ariel Sharon, le fondateur du parti politique juif Kadima. Pendant qu’en France, l’Exécutif et le Judiciaire se sont mobilisés pour condamner fermement et arbitrairement l’humoriste franco-camerounais Dieudonné Mbala Mbala pour propos et gestes (quenelles) antisémites (lire l’article de notre collaborateur Moustapha Boye), François Hollande, David Cameron, Tony Blair, Angela Merkel, Barack Obama et Ban Ki-moon couvrent d’un linceul blanc le Juif le plus sanguinaire qu’Israël ait jamais connu et veulent inscrire, au mépris de la dignité du peuple palestinien opprimé et réprimé, sur l’épitaphe de sa tombe « Ariel Sharon, homme de paix, homme de dialogue ».

Ariel Sharon tout comme Hitler

Le président français dans ses hommages post-mortem consacre Sharon comme « un acteur majeur dans l’histoire de son pays » avant d’ajouter qu’il « a fait le choix de se tourner vers le dialogue avec les Palestiniens». Comment le compagnon de Valérie Trierweiller peut-il considérer un criminel de guerre qui ferait pâlir de jalousie Hitler comme un homme de dialogue ? N’est-ce pas lui qui a dirigé l’«Opération Shoshana » qui s’est traduite par le « nettoyage » du village jordanien de Qibya dans la nuit du 14 octobre 1953 et qui a fait 70 morts ? Sa méthode fut des plus barbares : ordonner à ses sicaires de mitrailler les Palestiniens de Qibya dans leur sommeil et leur jeter des grenades par l’ouverture des fenêtres de leurs habitations tout en les empêchant d’en sortir.

Les observateurs militaires des Nations Unies furent choqués par cet acte de barbarie mais sans émettre une condamnation ferme à l’endroit de Sharon. Le massacre, qui fut même condamné par la presse américaine pro-sioniste, n’a rien à envier à celui du village tchèque de Lidice, commis par les Nazis le 10 juin 1942. Le chef de l’Etat français peut habiller le faucon Sharon d’hier en colombe d’aujourd’hui après qu’il a fait massacrer par une unité israélienne, lors de la guerre du Sinaï en 1956, 200 prisonniers égyptiens et soudanais avant de les faire jeter dans une fosse commune. Dans le même registre de cruauté, Sharon fit exécuter une centaine de Palestiniens de la bande de Gaza en 1971, sous prétexte de traquer de présupposés terroristes.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a, lui aussi, qualifié Sharon de « figure marquante de l'histoire d'Israël qui a pris, en tant que Premier ministre, des décisions courageuses et controversées afin d'établir la paix ». Comment le Premier ministre anglais peut-il élever, en apôtre de la paix, cet exterminateur qui, avec l’aide des phalangistes, des miliciens chrétiens libanais, a liquidé près de 5000 réfugiés palestiniens des camps de Sabra et Chatila du Liban les 15, 16 et 17 septembre 1982 ? Pendant trois jours de barbarie israélienne, dans une totale conspiration du silence, aucun grand de ce monde, pas plus que l’Onu n’a pris la moindre initiative pour arrêter ce crime de guerre, ce crime contre l'humanité commis par des phalangistes à la solde du ministre de la Défense israélien Ariel Sharon. En dépit des conclusions des Commission Kahane et McBride (elles s’occupaient de l’enquête sur le carnage de ces deux camps de réfugiés en terre libanaise) qui mettaient en cause la responsabilité directe ou indirecte de Tsahal, jamais Sharon le boucher n’a été jugé par la justice internationale.

En Belgique, une plainte visant Ariel contre Sharon et d'autres responsables israéliens est engagée par 23 rescapés des tueries en vertu de la loi de « compétence universelle », laquelle permet de poursuivre en Belgique des auteurs de crimes contre l’humanité quelle que soit leur nationalité ou le lieu où les faits ont été commis. Mais en 2002, une décision de justice qualifie la plainte d’irrecevable au vu des immunités dont bénéficiaient les accusés. Pourtant, la responsabilité de Sharon était directe puisque, sans l’autorisation de son Premier ministre de l’époque, à savoir Menahem Begin, il avait envoyé ses soldats encercler les localités de Sabra et Chatila avant que ses supplétifs et tueurs à gage libanais ne procèdent au nettoyage desdits camps. A la place de condamnations judiciaires, on a eu droit à des indignations timorées de principe.

Rendre service à son peuple en méprisant la souveraineté d’un autre peuple

La chancelière allemande Angela Merkel et Barack Obama, le président américain, versant dans la surenchère des hommages de circonstance, n’ont pas tort en déclarant respectivement qu'Ariel Sharon « a été un patriote israélien, qui a rendu de grands services à son pays » et « un leader qui a consacré sa vie à l'Etat d'Israël ». Mais tout en rendant service à son pays avec une politique annexionniste barbare, il a causé du tort à un peuple riverain dont le seul tort est de revendiquer légitimement sa souveraineté sur son territoire illégalement colonisé par les forces d’occupation israéliennes contrairement aux accords frontaliers de 1967. Un peuple dont les puissances occidentales, sous la coupe de puissants lobbys juifs et de l’Onu, refusent toujours de reconnaître la souveraineté.

Poursuivant sa politique expansionniste ensanglantée pour « rendre service à son pays », Sharon, alors député de l’opposition, a fait, le 28 septembre 2000, une irruption provocatrice très calculée sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem qui provoque de violentes réactions palestiniennes. Profitant de cette situation tendue, il gagna les élections avec le slogan cynique : « nous n’avons pas achevé la guerre de 1948 ». Son idée a été de confiner les Palestiniens dans des zones surpeuplées, d’en faire partir le maximum et d’occuper le plus grand territoire possible. Opération qu’il a commencée en 1990, en tant que ministre de la Construction, par l’érection illégale de milliers de nouveaux logements sur les terres palestiniennes.

Même le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a mêlé sa voix dans ce concert d’hommages insultants qui dénient le droit à la souveraineté des Palestiniens. Il a salué le «courage politique» dont Ariel Sharon aurait fait preuve en ordonnant le retrait israélien de Gaza en 2005. C’était du tape-à-l’œil puisque sa décision d’évacuer les colons de Gaza a débouché sur la division de la Palestine par la construction à partir de 2002 de la « barrière de sécurité », appelée « mur de la honte » ou mur de l’apartheid qui favorise l’asphyxie progressive des Gazaouis. Surtout, cette barrière transgresse encore une fois la Ligne verte de l’armistice de 1949 censée tracer les frontières d’un futur Etat palestinien mais jamais l’ONU n’a condamné une telle violation territoriale du criminel Sharon.

Si au nom de l’idéologie de son maître à penser Vladimir Jabotinsky, principal inspirateur politique de l'organisation terroriste clandestine sioniste durant la première guerre mondiale, Ariel Sharon alias « Arik le Lion » a voulu matérialiser son rêve expansion(n)iste fou du « Grand Israël » en spoliant les terres des Palestiniens s’il ne massacre pas ces derniers comme des vermines, il ne fera pas partie de ces grands de l’humanité qui reposent au Panthéon de l’histoire comme veulent le faire croire ces couronnes de lauriers que lui tressent les puissances occidentales et le Secrétaire général de l’Onu. Et dommage que la justice internationale, qui ne fonctionne que pour les ectoplasmes nègres, les faibles, n’ait jamais osé poursuivre cet assassin qui a battu des records de cruauté exercée sur le peuple palestinien.

Serigne SALIOU GUEYE
LE TEMOIN N°1149 - HEBDOMADAIRE SENEGALAIS / JANVIER 2014