Le Mouvement Conscience citoyenne s’élève contre la visite de Abdoulaye Wade

A 48 heures de la visite du président de la République à la cité du rail, des voix commencent à s’élever. C’est ainsi que les jeunes du Mouvement conscience citoyenne, réunis autour de El Hadji Malick Mbaye «jugent cette visite inopportune», car elle est signe «d’un manque de considération de Abdoulaye Wade à l’endroit des Thiessois». Pour ce mouvement, cela vient confirmer que le président de la République «n’entretient que des rapports politiques avec les populations thiessoises». Et ces jeunes avertissent parce qu’ils estiment que ce genre de comportement de l’Etat vis-à-vis des habitants d’une ville ou d’une région «est un précédent dangereux pour le pays». Selon El Hadji Malick Mbaye, président du Mouvement conscience citoyenne, certaines conditions de vie auxquelles font face les populations thiessoises viennent confirmer ce manque de respect que le chef de l’Etat nourrit envers ces dernières. Il s’agit entre autres de la situation des travailleurs de Transrail, marquée par l’existence de centaines de pères de famille «qui vont se retrouver bientôt au chômage avec seulement un mois de salaire». A côté de cela, il y a les conditions difficiles d’études des étudiants de l’Université de Thiès, «laissés à eux-mêmes». S’ajoutent à cette liste, le manque de sécurité et d’eau potable dans la presque totalité des quartiers de la ville et un chômage criard des jeunes. Au regard de cette situation, le Mouvement Conscience citoyenne avance que si Abdoulaye Wade pense que «tout ce calvaire vécu dans une ville peut être oublié au profit de retrouvailles entre deux hommes politiques», alors il se trompe «lourdement». Toutefois, Malick Mbaye et Cie pensent que l’accueil, demain, du Président Wade pourrait être populaire et en grande pompe, mais cela «ne saurait traduire le cas échéant un marque d’affection des Thiessois à l’endroit du chef de l’Etat», car «les Thiessois ne sont pas des moutons de Panurge».