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«Le PR ne peut survivre qu’aux côtés de l’APR»

Le sénateur des Sénégalais de l’Extérieur, Abdoulaye Ann qui a été facilitateur de la rencontre Abdourahim Agne et Harouna Dia est formel : «le parti de la Réforme (Pr) ne peut survivre qu’aux côtés de l’Alliance pour la République (Apr)». Il en veut pour preuve la perte de vitesse de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) dans le Fouta, après la création du PR.


Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Août 2012 à 16:26 | | 0 commentaire(s)|

«Le PR ne peut survivre qu’aux côtés de l’APR»
Sud quotidien a publié un article dans sa livraison d’hier, mardi 07 août, faisant état de la fusion du parti de la Réforme (Pr) avec l’Alliance pour la République(Apr). Selon certaines indiscrétions, vous avez joué un rôle central dans cette union. Vous le confirmez ?

Effectivement, j’ai joué un rôle dans cette fusion qui s’est bien passée. Parce que je connais Abdourahim Agne pour avoir travaillé avec lui pendant dix ans.

Comment avez-vous convaincu Abdourahim Agne de rejoindre le parti du Président Macky Sall ?

C’est juste après le second tour du 25 mars dernier que nous avions commencé les discussions pour convaincre Agne de rejoindre le camp présidentiel. Malheureusement, on a dû arrêter les discussions parce qu’il ne voulait pas. Je n’ai d’ailleurs été pas seul dans cette facilitation. Il y avait mon frère Idy Niang qui est un ami de Agne.
Mais à mon retour de Paris, le 27 juin dernier, j’ai relancé les pourparlers avec lui. On a fait un conclave à Sally et on discuté pendant trois jours. Et Dieu a fait qu’il a accepté. C’est à partir de cet instant que nous avons contacté les gens de l’Apr.

Notamment Harouna Dia. Quel a été son degré d’implication ?

J’ai l’habitude de dire en ce qui concerne la région de Matam, quand on veut aller à l’Apr, il vaut mieux passer par lui. Harouna Dia a joué un rôle important dans l’ascension au pouvoir du Président Macky Sall. Et en ce qui concerne la région de Matam, il est un homme incontournable et d’ailleurs j’en profite pour le féliciter. Car, c’est grâce à lui, que je suis devenu militant de l’Apr. Et c’est tout à fait normal, qu’on passe d’abord par lui avant d’en arriver au Président Macky Sall.

Mais pourquoi maintenant ?

J’ai toujours dit depuis très longtemps que deux partis ne peuvent pas pêcher dans une même rivière. L’Union du Renouveau Démocratique (Urd), à l’époque, était très forte dans le Fouta. Quand Abdourahim Agne a créé son parti, on voyait que l’Urd a commencé à perdre son électorat. Aujourd’hui, l’histoire se répète avec la formation du Président Macky Sall qui est en train de pêcher dans le milieu Halpoular. J’ai toujours dit que notre parti ne pouvait survivre qu’aux cotés de l’Apr. Donc, la seule solution qui s’impose et qui me parait la plus sage, demeure la fusion. C’est ce que nous avons fait.

La cohabitation risque d’être très difficile face aux militants de la première heure. N’est-ce pas ?

Vous savez, j’ai été déjà à l’Apr au lendemain de la présidentielle. J’ai fait la campagne des législatives en tant qu’Apériste. Aujourd’hui, j’incarne le rôle de facilitateur pour que Agne vienne à l’Apr retrouver ses militants. Car, les militants de l’Apr, dans leur grande majorité, militaient dans le Pr. L’arrivée de Agne dans l’Apr ne devait poser aucun problème. Je pense que cela se fera comme lettre à la poste.

Ne craignez-vous pas les batailles de positionnement, notamment dans le département de Kanel ?
Pour l’instant le parti du Président n’est pas structuré. La bataille viendra, peut-être, le jour où nous voudrons faire le renouvellement. Ce qui est tout à fait normal dans la vie d’un parti politique. Car, il y a toujours, dans chaque renouvellement d’une formation politique, une bataille de mobilisation. Et ce n’est pas parce que des gens vont se donner des coups de poings. Le renouvellement se fera dans de bonnes conditions.

Que répondez-vous à certains militants Apéristes de la première heure qui demandent aux nouveaux militants de mettre dans les rangs ?

Le fait que ces gens tiennent ces propos est tout à fait naturel. Ils ne font que défendre leur point de vue personnel. Moi, quand j’ai rencontré le Président, ce n’est pas ça qu’il m’a dit. Le Président, au contraire, nous disait d’élargir la base, d’accueillir de nouveaux militants, tout en ne bousculant pas les anciens que nous avons trouvé dans le parti. Il faut donc savoir faire l’équilibre entre les deux positions.

Nous allons vers les élections sénatoriales le mois de septembre prochain, êtes-vous partant pour briguer un poste ?

Je ne brigue aucun poste pour renouveler mon mandat de sénateur. Mais, si une proposition m’est faite dans ce sens, je ne refuserai pas.

Si vous étiez aujourd’hui en face du président de la République, qu’allez-vous lui proposer pour les populations de Matam ?

Je connais très bien cette région pour l’avoir sillonnée pendant presque cinq ans. Il y a beaucoup de choses à faire. Je ne parle même pas de la route Linguère-Matam dont je salue la reprise des travaux et également ceux des deux ponts de Ourossogui. Si, je devais suggérer une chose au Président pour les populations de Matam, c’est lui demander de venir en aide aux agriculteurs de la vallée. Ce secteur a besoin d’une mécanisation pour son développement. Car, on utilise toujours les mêmes moyens du moyen âge pour cultiver la terre. Après les infrastructures routières, je crois qu’il faut développer l’agriculture surtout dans la vallée du fleuve. On a des terres qui peuvent nous permettre d’atteindre une autosuffisance alimentaire en mil, sorgho et riz. Il faut seulement développer le secteur en revalorisant les terres qui ne le sont pas encore.

Pensez vous que les exemples de goutte-à-goutte déjà développés dans certaines parties de la vallée peuvent être généralisés dans toute la région ?

Bien sûr que cela peut constituer une bonne chose pour toute la région. Je crois qu’il faut encourager ce genre d’initiative qui, à mon avis, participe à lutter contre l’exode des jeunes en les fixant dans les villages. Avec un périmètre de 40 hectares, on peut fixer au moins 120 jeunes qui peuvent y travailler et y gagner leur vie.

Quelle solution préconisez-vous pour lutter contre l’immigration de jeunes surtout ceux de la région de Matam ?

Tant qu’on ne trouve pas d’alternative pour ces jeunes, il sera très difficile de les empêcher de partir. En Europe, il y a une crise, mais cela n’empêche pas autant à ces jeunes de vouloir partir. Il faut donc que le gouvernement mette en place une politique pour l’emploi des jeunes afin de pouvoir les empêcher de partir en leur trouvant une occupation sur place, notamment dans l’agriculture. Ce secteur agricole peut employer pas mal de jeunes, surtout dans le maraichage et le périmètre irrigué qui peuvent contribuer à lutter contre toute forme d’exode de nos jeunes aussi bien milieu rural qu’en urbain.


Source:sudonline.sn