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Le mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk tire à boulets rouges sur la gouvernance de Sonko

Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Août 2025 à 23:12 | | 0 commentaire(s)|

Le mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk, proche de Barthélemy Dias, a réagi avec une rare virulence au Plan national de redressement économique et social (PRES) présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un communiqué publié à l’issue d’une session de son bureau politique provisoire, le mouvement rejette en bloc le document gouvernemental, qu’il qualifie […]

Le mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk, proche de Barthélemy Dias, a réagi avec une rare virulence au Plan national de redressement économique et social (PRES) présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un communiqué publié à l’issue d’une session de son bureau politique provisoire, le mouvement rejette en bloc le document gouvernemental, qu’il qualifie de « compilation de slogans politiques », dénué de toute base technique et budgétaire solide.

Un “diagnostic politique maquillé en vérité économique”

Dès l’entame de son analyse, Sénégal Bi Ñu Bokk dénonce une manipulation délibérée du discours économique par le gouvernement. Selon le mouvement, les alertes dramatisantes du Premier ministre sur l’état de la dette et des finances publiques ne reposeraient sur « aucune publication rigoureuse et indépendante ». Cette dramatisation, estiment-ils, servirait de justification à une reprise en main autoritaire de l’appareil d’État et à une vaste opération de purge politico-administrative.

Un plan flou, sans chiffrage ni calendrier

Le PRES est également critiqué pour son absence de rigueur méthodologique. Le mouvement déplore un document sans chiffrage détaillé, sans hiérarchisation des priorités et sans calendrier d’exécution. « Ce n’est pas un plan, c’est un discours d’intention », assène le communiqué, qui met en doute la faisabilité des mesures annoncées.

L’autofinancement à 90 % : une illusion dangereuse ?

L’annonce d’un financement du PRES à hauteur de 90 % par des ressources internes est qualifiée de « posture dogmatique à haut risque ». Sénégal Bi Ñu Bokk y voit une menace directe pour les ménages et les PME, craignant une pression fiscale accrue et des coupes budgétaires dans les secteurs sociaux. Pire, ce choix pourrait marginaliser le Sénégal sur la scène financière internationale, en l’éloignant de ses partenaires techniques et bailleurs.

Une gouvernance de la peur et des règlements de comptes

Le communiqué accuse le gouvernement d’avoir instauré une gouvernance fondée sur la suspicion, les audits généralisés et des accusations publiques non étayées juridiquement. Cette ambiance délétère, selon le mouvement, paralyse l’administration, démobilise les cadres, et compromet l’investissement productif.

Caisse noire : l’austérité pour le peuple, les privilèges pour l’élite ?

L’un des passages les plus incisifs du texte vise la persistance de la « caisse noire » de la présidence, estimée à 10 milliards de FCFA. Le mouvement dénonce l’hypocrisie d’un régime qui prône la rigueur tout en conservant les privilèges dénoncés durant la campagne. Cette situation est perçue comme une « insulte au peuple sénégalais », selon les termes du communiqué.

Dialogue national : une promesse non tenue

Enfin, Sénégal Bi Ñu Bokk s’élève contre l’absence de concertation autour du plan. Les partis d’opposition, les collectivités territoriales, les syndicats et le patronat n’auraient pas été associés à l’élaboration du PRES, ce qui trahit selon eux la promesse d’une gouvernance inclusive et participative.

Un appel à la mobilisation nationale

Face à ce qu’il qualifie d’« imposture économique », le mouvement appelle à la mobilisation de toutes les forces démocratiques et citoyennes pour exiger un véritable débat national sur les choix économiques du pays. Il exige également la présentation d’un plan révisé, cette fois débattu devant la représentation nationale et les corps intermédiaires.



Source : https://xalimasn.com/2025/08/01/le-mouvement-seneg...