Les yeux perdus dans le ciel dakarois, ses partisans attendent de voir son avion atterrir sur le tarmac de l’aéroport international de la capitale sénégalaise. En perspective des législatives du 30 juillet à l'occasion desquelles il est tête de liste d’une coalition d’opposition, l’ancien président marque son grand retour annoncé depuis des semaines.
Bravant l’interdiction d’atterrir en l’absence d’un document délivré par les autorités, impavide face aux menaces de dévoilement de la lettre de l’émir du Qatar qui a acté la libération de son fils, Abdoulaye Wade compte bien poser pied sur le sol sénégalais en fin d’après-midi.
Le Fokker 900 loué à l'agence britannique Xclusive Jets devrait poser ses roues, aujourd'hui, en milieu d'après-midi sur le tarmac de l'aéroport international de Dakar. A l'ouverture des portes de l'appareil, on devrait voir apparaître la silhouette amincie de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, dans un costume gris sombre, une chemise rose et une chéchia rouge sur la tête.
Beaucoup d'annonces, de reports et une vive polémique sur le retour du «Vieux»
C'est en tout cas dans cette tenue qu'il est apparu à l'aéroport parisien du Bourget en compagnie de son épouse, devant des journalistes triés sur le volet. L'ancien chef de l'Etat attend les préparatifs de son jet privé, pour rallier Dakar où il est attendu pour la campagne des législatives lancée ce 9 juillet à minuit.
Depuis plusieurs semaines, les reports ont succédé aux annonces du retour de l'ancien chef de l'Etat, tête de liste de la «Coalition gagnante Wattù Sénégal» pour les législatives du 30 juillet prochain, sans qu'on n'aperçoive l'ancien locataire du Palais de la République.
Cette fois-ci, la nouvelle annonce de l'arrivée du Secrétaire général du PDS ne semble pas être un effet d'annonce. Mais une vive polémique s'est greffée sur le retour au pays natal de celui qui fut président du Sénégal de 2000 à 2012. L'avion privé d'Abdoulaye Wade a failli ne pas être autorisé à atterrir dans la capitale sénégalaise, pour défaut de certificat d'atterrissage, délivré par les autorités sénégalaises.
Abdoulaye Wade a finalement obtenu le quitus pour se poser à Dakar :
«Finalement, Dieu merci, l'autorisation d'atterrissage de l'avion du Président Wade a été accordée. Nous mobiliserons et recevrons le Président Wade dans son pays cet après-midi», a expliqué Oumar Sarr, le coordinateur du PDS.
Quelques heures plus tôt, l'autorité en charge de la gestion aéroportuaire, Aéroports du Sénégal (ADS), expliquait n'avoir pas reçu de dépôt de dossier pour la délivrance d'un certificat d'atterrissage. En face, l'instance dirigeante du PDS indique avoir introduit cette demande auprès de l'Agence nationale de l'Aviation civile et de la météorologie (ANACIM). L'ADS estime que cette demande aurait dû être déposée, selon une procédure réformée depuis 2014,, à ses bureaux.
Un retour et un double parfum de revanche
En tout cas, l'ancien président a réussi au forceps à faire plier le pouvoir sur son atterrissage à Dakar. Un double petit parfum de revanche motive ce bras de fer politique entre l'APR (au pouvoir), dirigé par Macky Sall et le PDS, dirigé par Abdoulaye Wade, passé dans l'opposition. Par coalitions interposées, les deux hommes vont livrer une autre bataille politique...
C'est Macky Sall, plusieurs fois ministres sous Wade qui a mis fin au règne du nonagénaire Abdoulaye Wade, en le battant lors de la présidentielle de 2012. A l'origine de ce duel avec cet adversaire sculpté de toutes pièces par l'ancien président, une brouille entre Macky Sall et son mentor Abdoulaye Wade.
Alors président de l'Assemblée nationale, Macky Sall avait commis l'outrecuidance de convoquer Karim Wade, le super-ministre et fils d'Abdoulaye Wade devant les députés, sur sa gestion de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) que le Sénégal avait abritée en 2008.
Plus tard, lorsque Macky Sall est devenu président, Karim Wade sera envoyé derrière les barreaux pour enrichissement illicite, avant d'être libéré trois années plus tard par grâce présidentielle, sur médiation de l'émir du Qatar.
En perspective des législatives 2017, les démons du passé politico-judiciaire sont venus troubler le présent. L'ancien président compte bien prendre sa revanche sur son «fils politique» en grignotant des sièges à l'Assemblée nationale, former un groupe parlementaire et apporter une riposte à son ancien ministre.
Un «buzz » politique pour les législatives
Appelé en renfort après le mariage avorté entre le camp de Khalifa Sall, des ténors de l'opposition et le PDS, l'ancien chef de l'Etat rompt sa paisible retraite parisienne pour redescendre, en tête de liste de la «Coalition gagnante Wattù Sénégal», dans l'arène politique sénégalaise.
S'opposer, c'est ce qu'Abdoulaye Wade a fait de mieux dans son long parcours politique. Quand le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti dont il est le fondateur et secrétaire général, est en difficulté, l'ancien avocat de 91 ans, dont 26 ans d'opposition et 12 ans au pouvoir, reprend du service.
En fin politicien, Abdoulaye Wade fait une entrée fracassante dans ces législatives. Il savait que l'armée de l'air sénégalaise, trop républicaine, ne tirerait pas sur son avion et qu'une fois son atterrissage forcé acté, son immunité et sa position d'ancien chef empêcheront les autorités sénégalaises de le mettre derrière les barreaux.
Le «Vieux» -comme on le surnomme- aura donc réussi un «buzz» politique qui va booster le début de sa campagne pour les législatives. Un dernier coup d'éclat pour l'ancien président qui revient à sa première tentation: l'opposition.
source: afrique.latribune.fr
Bravant l’interdiction d’atterrir en l’absence d’un document délivré par les autorités, impavide face aux menaces de dévoilement de la lettre de l’émir du Qatar qui a acté la libération de son fils, Abdoulaye Wade compte bien poser pied sur le sol sénégalais en fin d’après-midi.
Le Fokker 900 loué à l'agence britannique Xclusive Jets devrait poser ses roues, aujourd'hui, en milieu d'après-midi sur le tarmac de l'aéroport international de Dakar. A l'ouverture des portes de l'appareil, on devrait voir apparaître la silhouette amincie de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, dans un costume gris sombre, une chemise rose et une chéchia rouge sur la tête.
Beaucoup d'annonces, de reports et une vive polémique sur le retour du «Vieux»
C'est en tout cas dans cette tenue qu'il est apparu à l'aéroport parisien du Bourget en compagnie de son épouse, devant des journalistes triés sur le volet. L'ancien chef de l'Etat attend les préparatifs de son jet privé, pour rallier Dakar où il est attendu pour la campagne des législatives lancée ce 9 juillet à minuit.
Depuis plusieurs semaines, les reports ont succédé aux annonces du retour de l'ancien chef de l'Etat, tête de liste de la «Coalition gagnante Wattù Sénégal» pour les législatives du 30 juillet prochain, sans qu'on n'aperçoive l'ancien locataire du Palais de la République.
Cette fois-ci, la nouvelle annonce de l'arrivée du Secrétaire général du PDS ne semble pas être un effet d'annonce. Mais une vive polémique s'est greffée sur le retour au pays natal de celui qui fut président du Sénégal de 2000 à 2012. L'avion privé d'Abdoulaye Wade a failli ne pas être autorisé à atterrir dans la capitale sénégalaise, pour défaut de certificat d'atterrissage, délivré par les autorités sénégalaises.
Abdoulaye Wade a finalement obtenu le quitus pour se poser à Dakar :
«Finalement, Dieu merci, l'autorisation d'atterrissage de l'avion du Président Wade a été accordée. Nous mobiliserons et recevrons le Président Wade dans son pays cet après-midi», a expliqué Oumar Sarr, le coordinateur du PDS.
Quelques heures plus tôt, l'autorité en charge de la gestion aéroportuaire, Aéroports du Sénégal (ADS), expliquait n'avoir pas reçu de dépôt de dossier pour la délivrance d'un certificat d'atterrissage. En face, l'instance dirigeante du PDS indique avoir introduit cette demande auprès de l'Agence nationale de l'Aviation civile et de la météorologie (ANACIM). L'ADS estime que cette demande aurait dû être déposée, selon une procédure réformée depuis 2014,, à ses bureaux.
Un retour et un double parfum de revanche
En tout cas, l'ancien président a réussi au forceps à faire plier le pouvoir sur son atterrissage à Dakar. Un double petit parfum de revanche motive ce bras de fer politique entre l'APR (au pouvoir), dirigé par Macky Sall et le PDS, dirigé par Abdoulaye Wade, passé dans l'opposition. Par coalitions interposées, les deux hommes vont livrer une autre bataille politique...
C'est Macky Sall, plusieurs fois ministres sous Wade qui a mis fin au règne du nonagénaire Abdoulaye Wade, en le battant lors de la présidentielle de 2012. A l'origine de ce duel avec cet adversaire sculpté de toutes pièces par l'ancien président, une brouille entre Macky Sall et son mentor Abdoulaye Wade.
Alors président de l'Assemblée nationale, Macky Sall avait commis l'outrecuidance de convoquer Karim Wade, le super-ministre et fils d'Abdoulaye Wade devant les députés, sur sa gestion de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) que le Sénégal avait abritée en 2008.
Plus tard, lorsque Macky Sall est devenu président, Karim Wade sera envoyé derrière les barreaux pour enrichissement illicite, avant d'être libéré trois années plus tard par grâce présidentielle, sur médiation de l'émir du Qatar.
En perspective des législatives 2017, les démons du passé politico-judiciaire sont venus troubler le présent. L'ancien président compte bien prendre sa revanche sur son «fils politique» en grignotant des sièges à l'Assemblée nationale, former un groupe parlementaire et apporter une riposte à son ancien ministre.
Un «buzz » politique pour les législatives
Appelé en renfort après le mariage avorté entre le camp de Khalifa Sall, des ténors de l'opposition et le PDS, l'ancien chef de l'Etat rompt sa paisible retraite parisienne pour redescendre, en tête de liste de la «Coalition gagnante Wattù Sénégal», dans l'arène politique sénégalaise.
S'opposer, c'est ce qu'Abdoulaye Wade a fait de mieux dans son long parcours politique. Quand le Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti dont il est le fondateur et secrétaire général, est en difficulté, l'ancien avocat de 91 ans, dont 26 ans d'opposition et 12 ans au pouvoir, reprend du service.
En fin politicien, Abdoulaye Wade fait une entrée fracassante dans ces législatives. Il savait que l'armée de l'air sénégalaise, trop républicaine, ne tirerait pas sur son avion et qu'une fois son atterrissage forcé acté, son immunité et sa position d'ancien chef empêcheront les autorités sénégalaises de le mettre derrière les barreaux.
Le «Vieux» -comme on le surnomme- aura donc réussi un «buzz» politique qui va booster le début de sa campagne pour les législatives. Un dernier coup d'éclat pour l'ancien président qui revient à sa première tentation: l'opposition.
source: afrique.latribune.fr