Les femmes trainent des marmites et des balais au sous préfet sortant.

Et pourtant, lors de la cérémonie protocolaire, qui aura duré presque trois tours d’horloges, rien ne laissait présager ce spectacle comique et superstitieux à la fois qu’attendait l’ancien « homme fort » de l’ancienne communauté rurale : des femmes, une vingtaine, armées de grosses marmites, de casseroles et de balais l’attendaient pour lui dire « au revoir et merci ». Déjà, le premier acte a été donné, lorsque l’ancien sous-préfet, « après cinq ans de bons et loyaux services accomplis » à la tête de cette ex-communauté rurale, a fini de faire son speech, des cris de « na dém ! Na dém !na démademadém » commencèrent à fuser. Comme si elles s’étaient donné le mot, les cris montèrent crescendo, lorsqu’elles ont senti que la cérémonie d’installation du nouveau sous- préfet était terminée. Acte deux, les marmites et les balais commencèrent à sortir et déjà des essais de déblayages de la route qui mène vers la sortie de la ville commencèrent, accompagnés de slogans hostiles au sous-préfet sortant. Approchées, ces femmes, pour l’essentiel proches de l’ancien PCR Omar Gueye, disent reprocher à Ibou Diop « d’être à l’origine du découpage administratif de leur localité et du décès du jeune Malick Bâ ». Ainsi, dès que le véhicule du désormais ex-sous-préfet a pointé devant le portail du siège de la sous préfecture, comme emportées par une sorte d’hystérie collective, les femmes sortirent leurs marmites et balais pour passer à l’acte trois : le balayage du passage du véhicule d’Ibou Diop, accompagné par des huées, poussant, ainsi selon des témoins, l’ancien sous-préfet, d’habitude très serein, à sauter un câble et à proférer menaces et injures à l’endroit des femmes. Triste sortie pour un ancien commis de l’Etat qui n’aurait fait, selon lui, que « restaurer l’autorité de l’Etat dans des conditions qui n’étaient pas du tout évidentes … ».
Djiby GUISSE
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REWMI QUOTIDIEN