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Les journalistes gazaouis en colère contre l'indifférence générale, mais déterminés à continuer à raconter

Rédigé par leral.net le Mercredi 27 Août 2025 à 13:07 | | 0 commentaire(s)|

Les journalistes gazaouis considèrent que les silences gênants et le manque de condamnations, notamment de la frappe israélienne, lundi 25 août, contre l'hôpital al Nasser sont un manque de solidarité de la part de la presse occidentale envers leurs collègues palestiniens tués. Les conditions de travail sont inimaginables. Plus de 200 journalistes ont été tués en deux ans. Et eux continuent à travailler.


Les journalistes gazaouis en colère contre l'indifférence générale, mais déterminés à continuer à raconter
Les journalistes palestiniens le savent, ils risquent leur vie. Alors, ils écrivent en amont leurs lettres posthumes. « Si vous lisez ceci, cela signifie que j’ai été tué – très probablement ciblé – par les forces d’occupation israéliennes » : voilà comment commence la lettre posthume du journaliste Hossam Shabat tué par Israël le 24 mars dernier.

« Je vous confie la Palestine »

En avril dernier, c'était son collègue et ami Anas al-Sharif, journaliste pour Al-Jazeera, qui préparait un texte demandant à ce qu’il soit posté sur les réseaux sociaux s'il venait à être tué. « Je vous confie la Palestine, son peuple, ses enfants innocents et victimes d'injustice qui n'ont jamais eu le temps de rêver ou de vivre en sécurité et en paix », écrit-il. Son texte a été publié le 10 août.

Lundi 25 août, c'était la lettre de Mariam Abu Daka à son fils qui était publiée. « Je te demande de ne pas pleurer, afin que je puisse reposer en paix », lui confie la journaliste.

« Nous sommes tous des condamnés à mort »

À Gaza, c'est ce sentiment qui domine, explique Rami Abu Jamous, journaliste palestinien, qui travaille avec de nombreux médias français. « Nous les journalistes, nous sommes tous des condamnés à mort. Sauf que l'on ne sait pas quand va être l'heure de l'exécution et comment. Est-ce que cela va être quand on est en train de travailler, dans la rue ? Quand on est avec nos familles ? Nos amis ? La nuit ? » Malheureusement devant un monde silencieux, déplore-t-il. Dans leur lettre posthume, tous les journalistes le répétaient : « Ne laissez pas le monde détourner le regard. Continuez à vous battre, continuez à raconter nos histoires ».

RFI