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Les tares de la gouvernance Macky Sall : constat et recommandations de Afrikajom


Rédigé par leral.net le Mercredi 7 Septembre 2022 à 14:10 | | 0 commentaire(s)|

La Gouvernance Macky Sall a occupé une grande partie dans le rapport de Afrikajom Center qui s’est d’abord penché sur l’Inspection Générale d’Etat (IGE) qui est sous le contrôle du Président de la République qui décide seul de ses missions et également des suites à donner à ses rapports, recommandations, ou conclusions. Ce qui, AliouneTine et Cie ,pose des questions réelles d’indépendance de cette institution surtout quand le chef de l’État est en même temps chef de parti.

Par rapport à la déclaration de patrimoine à l’Ofnac, mentionne L'As, il a été déploré le fait que quatre cent (400) personnalités de l’État dont le Président de la République, responsable d’un budget de plus d’un milliard, n’ont pas encore déclarer leur patrimoine à l’Ofnac. Et le rapport de faire appel à l’article 37 al.3 de la Constitution qui dispose que «le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique».

Pour ce qui est de la Cour des comptes, il a été noté que les rapports passent d’abord par le président de la République avant d’être publiés. «Cela prend par conséquent beaucoup de temps, les rapports perdant ainsi leur impact, alors que leur intérêt est à la fois pédagogique, informatif mais aussi dénonciateur et dissuasif, plus précisément avec l’effet du « naming and shaming» (interpeller pour faire honte) ». Ceci étant, Afrikajom Center pense qu’il est important de trouver les moyens d’une bonne coordination entre d’une part le travail de l’Ige, de la Cour des comptes et de l’Ofnac, qui interviennent pratiquement dans les mêmes dossiers et d’autre part le renforcement des liens avec la justice. Il ressort du rapport que le maillon faible du système est la perception d’une certaine impuissance, d’une certaine incapacité pour ces institutions de poursuivre en justice les auteurs de cas avérés et graves de délinquance économique. En effet, Ces institutions n’ont pas la possibilité d’actionner le pouvoir judiciaire après les enquêtes et la publication des rapports. Cette action est en principe de la compétence du procureur de la République, qui sur ces questions, a tendance à attendre une instruction de la tutelle. Toutes ces raisons expliquent les difficultés à combattre et à éradiquer la corruption, la concussion, les détournements de deniers publics dont les auteurs soupçonnés sont des membres du gouvernement ou des partis de la majorité. C’est pourquoi, Afrikajom Center recommande d’engager la publication du rapport 48h après sa remise effective.

En définitive, Afrikajom Center recommande au gouvernement sénégalais de renforcer la stabilité et la sécurité constitutionnelle, surtout sur la question de la durée et du nombre de mandats ; de régler la question du consensus électoral dans la durée sur le fichier, le parrainage et les organes de régulation et de règlement du contentieux. Aussi, Alioune Tine et Cie exhortent le pouvoir à permettre à la justice de garantir la liberté d’expression et de manifestation, pour que les citoyens puissent la saisir et qu’elle rende des décisions en matière de démocratie et de droits de l’homme ; et à renforcer les organes et les outils de régulation pour lutter contre la corruption, car sans cela, il serait illusoire de parler d’émergence ; de renforcer les moyens, l’indépendance et les pouvoirs de ces organes de régulation. Ils invitent pour conclure les autorités sénégalaises à faire de sorte que la Cour des comptes travaille de façon étroite avec le procureur ; et qu’elles créent un pôle financier indépendant qui pourrait remplacer la Crei, dont la mission serait d’une part de se saisir de tous les dossiers relatifs aux détournements de fonds, à la corruption et à la concussion, et d’autre part d’exploiter les rapports de la Cour des comptes, de l’Ige, de l’Ofnac et de poursuivre tous les cas avérés et graves de dérives financières dans la gestion des affaires publiques.

Mame Fatou Kébé