Lettre ouverte : Famara Ibrahima Cissé interpelle la BCEAO sur sa responsabilité face à la dette cachée de 7 milliards dollars

Dans une lettre ouverte adressée au Gouverneur de la BCEAO, Famara Ibrahima Cissé, président de l’ACSIF et chercheur à l’UCAD, s’est insurgé contre la gestion de la dette cachée évaluée à près de 7 milliards de dollars.

Selon lui, réduire cette affaire à un simple problème interne des États est une erreur, car elle engage directement la responsabilité de la Banque centrale, garante de la crédibilité du système financier de l’UEMOA. « Tout flux financier transite nécessairement par les circuits bancaires placés sous la régulation de la BCEAO », rappelle-t-il, estimant que l’institution aurait dû exercer un devoir de vigilance et de signalement.

Pour appuyer ses propos, il cite les constats de la Cour des comptes, les analyses du cabinet Mazars et la confirmation du FMI sur la sous-évaluation de la dette sénégalaise, autant de signaux qui auraient dû, selon lui, pousser la BCEAO à diligenter un audit indépendant et à renforcer ses mécanismes de surveillance.

En se retranchant derrière son mandat strictement monétaire, la Banque centrale prend le risque « d’apparaître comme complice par omission », avertit-il, soulignant que la confiance dans l’union monétaire repose avant tout sur une discipline collective.

Famara Ibrahima Cissé appelle dès lors à « une prise d’acte courageuse » et à une réforme profonde des mécanismes d’alerte pour éviter qu’un tel scandale ne se reproduise.