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Litige foncier à Nguéniène : Le promoteur espagnol Produmel revient à la charge !

C’est un nouveau tournant qui se dessine dans le litige foncier sur les 100 ha, de la zone de pâturage de la commune de Nguéniène. Le Gouverneur de Thiès, Alioune Badara Mbengue, aurait par une correspondance en date du 29 août 2022, demandé au sous-préfet de l’arrondissement de Sessène, de saisir la gendarmerie et les agents des Eaux des Forêts pour faciliter la libération de cette réserve foncière, devenue source de tous les conflits dans la zone nord de la commune de Nguéniène, ces quatre dernières années. Les villageois, déterminés à sauvegarder leurs derniers retranchements, ont sonné l’alerte malgré le souvenir douloureux de la répression d’une révolte précédente. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Octobre 2022 à 10:50 | | 0 commentaire(s)|

Dans la commune de Nguéniène, le feu couve à nouveau. En effet, le litige foncier qui oppose les éleveurs à la commune depuis le magistère de feu Ousmane Tanor Dieng, a encore refait surface. Pour cause, le sous-préfet de Sessène, Mamadou Lamine Goudiaby sur ordre du Gouverneur de Thiès, exige la libération des 100 ha attribués à l’entreprise espagnole Produmel.

Selon notre source, ce sont les représentants des Espagnols de Produmel qui se sont rendus auprès du Gouverneur, Alioune Badara Mbengue, qui à son tour, a saisi le Préfet de Mbour Mamadou Lamine Mané, avant que ce dernier à son tour donne ordre au sous-préfet de Sessène pour la libération de cet espace litigieux.

Sachant que les risques sont énormes, au vu de la résistance des éleveurs dans les années passées, la gendarmerie reste prudente puisque le Commandant de la brigade de Gendarmerie de Joal a trouvé ce dossier sur la table. C’est pourquoi, il commence à recevoir les éleveurs pour des discussions, mais ces derniers campent dans leur position, étant donné que cette zone en question est le seul espace qu’il leur reste dans la commune.

Conscients des manœuvres entreprises par les autorités pour encore les amadouer, les villageois, particulièrement les éleveurs commencent à s’organiser à nouveau, pour s’opposer à la réalisation de ce projet dans leur zone de pâturage. C’est une question de vie ou de mort, car si le promoteur espagnol s’empare de cette zone, il n’y aura plus d’élevage dans la commune, assènent-ils.

Pour rappel, déjà à l’époque de la communauté rurale sous l’ère Maguéye Ndao, le conseil rural avait attribué 200 ha dans le village de Ballabougou, à l’entreprise espagnole Produmel qui y exploite des melons. Deux ans plus tard, après la première délibération à 2 Km de cette zone, un autre champ de 50 ha, dans le village de Ndiémane, a été attribué à la même entreprise, mais toutes ces largesses n’auront pas permis décidément d’atténuer la boulimie foncière de ces promoteurs espagnols.

Conséquence, sous l’ère Ousmane Tanor Dieng, certains paysans qui sont victimes de divagation, ont jugé nécessaire de s’investir pour la suppression de la seule zone de pâturage, qui reste dans la zone nord. C’est ainsi qu’ils ont concocté un plan pour que cette zone soit cédée à l’entreprise espagnole Produmel.

Lorsque la mairie a voulu passer à l’acte, les éleveurs se sont opposés pour les raisons évoquées plus haut, mais aussi et surtout par le fait que Nguéniène, est par ailleurs la collectivité locale, qui dénombre le cheptel le plus important du département de Mbour. D’ailleurs, soulignent-ils, à l’approche de chaque hivernage, les éleveurs sont contraints d’aller au nord du pays au Djolof plus précisément, simplement du fait que la zone est trop petite pour contenir le bétail.

Une réunion sélective organisée à la Sous-Préfecture de Sessène…

Conscientes de la volonté des éleveurs de s’organiser pour éviter un coup de force, les autorités ont pris les devants pour forcer la main aux villageois. C’est ainsi, qu’une réunion s’est tenue à la sous-préfecture de Sessène, pour soi-disant partager avec les concernés, les tenants et les aboutissants de ce nouveau rebondissement. Toutefois, nombreuses étaient les personnes qui avaient dénoncé «les magouilles » du sous – préfet dans le procès-verbal.

En effet, ils ont soutenu n’avoir pas assisté à la rencontre, pour avoir été chassés de la salle par le Sous–préfet, après qu’ils ont signé la liste de présence. La fuite de ce PV avait facilité la délibération. Et depuis lors, les éleveurs qui veulent à tout prix garder leur zone de pâturage, se sont révoltés contre la municipalité

Aujourd’hui, la nouvelle posture de l’autorité administrative par cette correspondance du Gouverneur de Thiès, en date du 29 août dernier, adressée au Sous –Préfet de Sessène, inquiète plus que jamais les éleveurs, qui ne cessent de marteler que si ces 100 ha de la zone de pâturage sont cédées à l’entreprise espagnole, ils n’auront plus un espace pour garder les animaux en période des pluies. Pour appuyer leur démarche, ils rappellent que les villages environnants, Ndianda, Ndoffane, Papaman, Foua1, Foua 2, Ngolna, y font paître leurs troupeaux durant cette période

Pourtant, il y a de cela trois ans, la gendarmerie de Joal était intervenue dans ce conflit, pour tabasser les populations, arrêter des jeunes et faire emprisonner le président du foirail de la commune de Nguéniène, par ailleurs président des éleveurs de Ballabougou et ses compagnons. En dépit de cette brutalité exercée sur eux, la résistance des éleveurs n’a aucunement faibli depuis lors.




Le Témoin