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Lundi 25 Mars 1957- Mardi 25 Mars 2014: Il y a 57 ans s’éloignait Serigne Babacar Sy

Le lundi 25 Mars 1957, Seydi Khalifa Ababacar Sy, Premier Khalif de Seydi Hadji Malick Sy s’éloignait et son âme, extatique, se pâma immédiatement au giron de la Lumière divine. Ce fut, pour le Sénégal, pour l’Afrique et pour la Communauté musulmane une immense perte. Serigne Fallou Mbacké, l’Illuminé, salua en lui un meneur d’âme et un combattant de l’Islam qui fut à la guerre et fut être partout. Seydou Nourou Tall, l’héritier de Cheikhou Oumar et de Ahmadou Cheikhou le célébra pour la grandeur incommensurable de son âme dévote qu’exaltait et qu’exacte encore la parole divine. Léopold Sédar Senghor le psalmodia et magnifia ce qu’il fit et ce qu’il fut pour la grandeur de l’Islam et la dignité du musulman.


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Mars 2014 à 09:28 | | 0 commentaire(s)|

Lundi 25 Mars 1957- Mardi 25 Mars 2014: Il y a 57 ans s’éloignait Serigne Babacar Sy
Serigne Babacar Sy est simplement un Grand Homme. Sa date de naissance et son nom sont prédestinés par un destin cimenté par Dieu. Il est venu au monde en 1885, année de générosité qui consacra la découverte du vaccin contre la rage qui sauva plusieurs vies, et année de grandes décisions avec la Conférence de Berlin qui ficela le destin de l’Afrique. C’est peut-être pour cette raison qu’il joua un rôle essentiel dans les contradictions politiques de son temps et dans les grandes prises de décisions qui engageaient le destin du peuple.

Son nom prédestiné est une promesse, son père, Seydi Hadji Malick Sy, ayant choisi de l’appeler Abû Bakr (573- 634), compagnon du Prophète (PSL) et premier Khalif de l’Islam que les sunnites ont surnommé Al Sadikh, le Véridique pour son attachement inextricable à la vérité. Et ironie du sort ou prophétie nourrie de l’Authenticité et de la Certitude des Mystiques, Serigne Babacar Sy devient, le 22 juin 1922, à l’extinction de son père, Seydi Hadji Malick Sy, à l’âge de 37 ans, le premier Khalif général des Tidianes et se caractérisa par sa foi absolue en la Vérité quelque soit son interlocuteur.

Quand, à Tivaouane, il se mettait à son balcon, drapé dans son royal manteau qui s’accommodait de son mythique bonnet carré et admirant religieusement les mystères de l’espace, la population accourait pour le contempler parce qu’il était lui-même une théophanie qui mourrait en Dieu pour renaitre en Lui. Son charisme était finalement envoûtant.

Il a fait de la tarikha tidiane une confrérie et une communauté, une foi et un code de vie. Homme de principe caractérisé par la beauté du Verbe et l’élégance du style, à la fois gardien de l’orthodoxie et traceur de destin, il a joué, pendant presque quatre décennies un rôle fondamental et historique dans la fulgurante expansion de la Tarikha Tidiania à travers l’enseignement coranique et de la tradition prophétique et dans les nombreux Dahiras qu’il instituait à travers le Sénégal et la sous-région.

Il a réussi, à substituer à une vision statique de la société coloniale figée dans les hiérarchies sociales fondées sur le statut public ou le sang, une vision dynamique de la société, restaurant la valeur de l’Homme par la pratique de la religion et par le patriotisme. C’est pourquoi, il était politique sans jamais être partisan. Il était religieux sans jamais être fanatique. Il avait un génie inné. Lui seul savait comment unir sans confondre et comment distinguer sans opposer.

En fait, il fut un grand homme d’ouverture. Il entretenait avec les Chefs religieux de sa génération d’excellentes relations. Il était intimement lié à Léopold Sédar Senghor et manifestait un respect naturel à Me Lamine Gueye. L’autorité coloniale lui prêtait une oreille attentive et prenait compte de ses remarques et de ses conseils illuminés.

Serigne Babacar Sy a ainsi profondément marqué son époque. Son génie était gigantesque. Sa sagesse était immense. Sa force morale était incommensurable. Son charisme était identifiable de celui de sa mère, Sokhna Rokhaya Ndiaye Aly Boye, la première épouse de Seydi Hadji Malick Sy qui, très tôt, a procédé à un sacrifice du Moi et de ses devoirs pour atteindre, par la vertu de ses permanentes retraites spirituelles, le suprême Soi.

SERIGNE BABACAR SY : LE CITOYEN

Jamais un homme religieux ne sut, autant que Serigne Babacar Sy, réussir la parfaite symbiose entre le spirituel et le temporel, non point comme deux sphères antithétiques, mais comme deux entités d’une même réalité qui doivent se compénétrer pour que le premier irradie le second en y déversant le flux des lumières.

Jamais un homme religieux de ce pays ne sut, autant que lui, concilier le non-sacré. Le Prophète (PSL) ne disait –il pas, avec raison que la terre entière était une mosquée ? Et Cheykhal khalifa de nous enseigner, une fois encore, que la citoyenneté, pour profane que cela pût sembler était aussi un devoir religieux.

Père-fondateur et principal promoteur des « Dahiras »
Dans un domaine aussi social que culturel qui promouvoit la fraternité entre disciples, Serigne Babacar Sy (Rta) a eu l’idée géniale de la création et de la promotion des « Dahiras ». Donc c’est à lui que toutes les confréries doivent cette trouvaille qui a rapidement fait des émules. Le premier est le « Dahiratoul Kiraam » de Dakar. Les « Dahiras » sont des entités à vocation éducationnelle, de solidarité, d’entre aide, de fraternité en Islam, qui, de nos jours, sont des milieux de culture, d’éducation et de formation islamiques. Cette approche a vite fait de s’imposer comme un outil performant au service de l’Islam au Sénégal et ailleurs. De sorte qu’ils sont devenus des structures d’expression religieuse, culturelle et sociale, voire de développement économique. Car des activités y afférentes sont menées dans les « Dahiras » qui de plus en plus se muent en Organisations communautaires de base (Ocb).

Hormis son action éducative, culturelle, spirituelle, Seydy Aboubacar Sy (Rta) s’était fait distinguer dans tout ce qui contribuait au développement national qui, du reste, relève de patriotisme, tel qu’enseigné par le Sceau des prophètes, Seydina Muhammad (Saws) qui nous dit : « aimer son pays (le construire) est un acte de foi ». Or sans la foi on ne peut pas se réclamer de la religion révélée à la meilleure des créatures et dont le premier plier est la profession de foi qui n’est valide que par l’attitude dans la pratique des autres obligations.

L'UNITE CONFRERIQUE AU SENEGAL

Une équipe de chercheurs de la Harvard University lors d`une visite au Sénégal était reçu par le khalife SERIGNE BABACAR SY. Lors de leur entretien ils lui dirent :

-Honorable khalife, de toutes les confréries au Sénégal laquelle est la meilleure ?

il releva sa tête avec son bonnet carre légendaire et répondit :

- Vous, entre le policier, le gendarme, le sapeur pompier, le militaire, le marin, quel corps est le meilleur ?

- Ils servent tous le drapeau national.

- Nous aussi, le Tidiane, le Mouride, le Khadre, le Layenne, etc. nous servons tous un même drapeau : l`ISLAM

Se souvenir de Serigne Babacar Sy et évoquer sa mémoire en célébrant son œuvre et sa dimension spirituelle, c’est rendre hommage, pour en profiter, à un Grand homme de l’Islam dans la perspective de qui Dieu est tout, et, en même temps au-dessus de tout, à la fois immanent et transcendant.



Source: Asfiyahi.org