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Lutte contre le blanchiment de capitaux : le Giaba clôt un cycle de huit ans d’évaluations mutuelles des Etats

Rédigé par leral.net le Mercredi 27 Août 2025 à 01:49 | | 0 commentaire(s)|

Lutte contre le blanchiment de capitaux : le Giaba clôt un cycle de huit ans d’évaluations mutuelles des Etats

Le Second cycle des Evaluations mutuelles des Etats membres du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) a pris fin en 2024 après avoir démarré en 2016. Les résultats de ce cycle « montrent que la région de l’Afrique de l’Ouest a connu une amélioration du niveau de conformité à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », souligne le rapport 2024 de l’institution spécialisée de la Cedeao. Pour le Sénégal, le fait majeur a été sa sortie de la liste grise du GAFI après avoir été une juridiction sous surveillance renforcée à cause de lacunes persistantes dans sa politique de lutte contre le blanchiment de capitaux durant plusieurs années. 

 

Les normes et standards de lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération (LBC/FT/FP) sont édictés par le Gafi (Groupe d’action financière) qui supervise la politique mondiale sur ces questions en partageant des recommandations avec les pays membres dont ceux de la Cedeao. 

 

A propos du Second cycle des évaluations mutuelles, le Dr Muazu Umaru, directeur des Politiques et de la Recherche du Giaba, admet que le délai de huit ans nécessaire pour son achèvement a été long, allant au-delà du seuil de 6-7 ans retenu par le Gafi. Mais « nous continuons a travailler avec les Etats membres, nous cherchons à savoir pourquoi il y a des retards et nous faisons tout ce qu’il nous est possible de faire pour que ces pays prennent les mesures qu’il faut », a indiqué le responsable de l’institution. 

 

Si le Sénégal s’en tire bien au final, le Mali et le Burkina Faso ont également réalisé de gros progrès en se rapprochant de leurs Plans d’action, note le rapport 2024. 

 

La fausse note d’envergure révélée par le document est le placement de la Côte d’Ivoire sur la liste grise du Gafi à cause de ses manquements persistants à ses engagements communautaires.

 

En janvier 2025, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont quitté la Cedeao pour se consacrer à l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une structure confédérale qu’ils espèrent plus efficace pour lutter contre le terrorisme sur leurs territoires et à leurs frontières. Dès lors, ils ont cessé d’appartenir au Giaba, institution spécialisée  appartenant au bloc ouest-africain. 

 

Selon Mutazu Umaru, la Cedeao a compris ce que peuvent être les impacts du retrait de ces trois pays du Sahel central sur la lutte contre les phénomènes identifiés. C’est pourquoi elle souhaite que le trio ne quitte pas le Giaba. 

 

« Même si techniquement ils ne sont plus membres de la Cedeao et qu’ils ne pourront plus recevoir notre assistance technique, au plan opérationnel rien ne change », explique le directeur des Politiques et de la Recherche du Giaba. 

 

En 2026, le Ghana ouvrira le bal du Troisième cycle des Evaluations mutuelles des Etats membres « qui devrait être de courte durée et plus rigoureux ». A en croire Mouhamadou Bamba Siby, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et correspondant national du Giaba pour le Sénégal, le « lancement de 3e Cycle de l’Evaluation mutuelle (sera) une étape décisive dans le processus de consolidation de l’efficacité opérationnelle de nos systèmes judiciaires. »

 



Source : https://www.impact.sn/Lutte-contre-le-blanchiment-...