Leral.net - S'informer en temps réel

MSF ET DES ARTISTES D’AFRIQUE DE L’OUEST, MOBILISÉS CONTRE L’IMPACT SANITAIRE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Rédigé par leral.net le Vendredi 19 Septembre 2025 à 02:00 | | 0 commentaire(s)|

À travers la chanson de Mao Sidibé et une chorégraphie de l'École des Sables, ce projet de Médecins Sans Frontières se fait la voix des populations les plus vulnérables et exhorte les décideurs de la COP30 à agir.

À l’approche de la COP30 au Brésil, Médecins Sans Frontières (MSF) lance Clima Yaakaar, une initiative unique qui allie musique et danse contemporaine pour alerter sur les conséquences sanitaires du changement climatique sur les populations les plus vulnérables. Le projet met en lumière la chanson Oya, créée par l’artiste sénégalais Mao Sidibé, et une chorégraphie de l’École des Sables de Germaine Acogny, pour sensibiliser et mobiliser un large public.

« Yakar signifie espoir », explique le Dr Didier Mukeba, responsable médical de MSF en Afrique de l’Ouest et du Centre. « Clima Yaakaar consiste à sensibiliser, à partager l’impact médico-humanitaire du changement climatique sur les vies humaines, surtout celles des plus vulnérables. Nos équipes sont sur le terrain pour prendre en charge les conséquences de ce dérèglement climatique ». Selon lui, rien qu’en 2024, MSF a pris en charge environ 4 millions de déplacés en Afrique de l’Ouest, affectés par les inondations et les maladies liées au climat, tandis qu’en Somalie, la sécheresse a entraîné la mort de 18 000 enfants par malnutrition.

Pour Maria Guevara, secrétaire médicale de MSF, les impacts du changement climatique sont une urgence mondiale : « Nous devons agir si nous voulons éviter de franchir le seuil de 1,5 degré. Certaines régions deviendront inhabitables si le réchauffement atteint deux degrés, ce qui mettra toute l’humanité en danger. La musique et la danse permettent de porter cette voix des populations affectées jusqu’à la COP30. » Elle rappelle également que les hotspots humanitaires (zones particulièrement exposées) sont souvent les hotspots climatiques, avec une recrudescence de maladies comme le paludisme, le choléra ou la dengue, qui se propagent désormais même dans des zones auparavant épargnées.

Mao Sidibé souligne le rôle pédagogique et universel de l’art : « La chanson Oya transmet un message d’espoir et d’action. Même mon enfant de trois ans l’écoute et comprend, sans le savoir, les enjeux liés au climat et aux maladies. L’art permet de toucher des personnes qui ne lisent pas les journaux ou ne cherchent pas l’information. » Il explique que Oya, signifiant « allons-y » en igbo et « destruction et construction » en yoruba, illustre à la fois l’urgence d’agir et la possibilité de reconstruire face aux catastrophes climatiques.

Selon Paul Sagne, directeur général de l’École des Sables, « l’art soigne les âmes et permet de sensibiliser autrement. La musique et la danse nous offrent la possibilité de transformer la justice climatique en action collective. Ensemble, nous pouvons construire une réponse solidaire et efficace contre le dérèglement climatique ».

Pour le Dr Mukeba, la mobilisation artistique doit s’accompagner d’actions concrètes : « Nos équipes sur le terrain sont témoins des conditions catastrophiques dans lesquelles vivent ces populations. Nous voulons que les décideurs politiques à la COP30 prennent des décisions fortes, durables et immédiates. Chaque jour sans action est un jour de plus où les populations vulnérables subissent les conséquences du changement climatique ».

Avec Clima Yaakaar, MSF et ses partenaires artistiques proposent un message à la fois urgent et porteur d’espoir, montrant que la lutte contre le changement climatique est à la fois une question de santé publique, de justice sociale et d’engagement collectif. L’art devient ainsi un vecteur de sensibilisation, capable de mobiliser la société et de pousser les décideurs à agir avant qu’il ne soit trop tard.

Primary Section: 
Archive setting: 
Unique ID: 
Alioune


Source : https://www.seneplus.com/sante/msf-et-des-artistes...