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Madagascar : Chute du Président Rajoelina, la jeunesse et l'armée prennent la rue

Rédigé par leral.net le Mardi 14 Octobre 2025 à 10:54 | | 0 commentaire(s)|

Madagascar a basculé dans la tourmente en octobre 2025, emportée par une vague de contestation sans précédent. À l'origine : une jeunesse désabusée, excédée par la corruption, la précarité et les promesses non tenues.
Depuis le 25 septembre 2025, manifestations et heurts secouent la capitale Antananarivo et de nombreuses grandes villes. Les troubles débutent sur fond de pannes récurrentes d'eau et d'électricité, mais basculent rapidement en une contestation politique portée par la génération (...)

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Madagascar a basculé dans la tourmente en octobre 2025, emportée par une vague de contestation sans précédent. À l'origine : une jeunesse désabusée, excédée par la corruption, la précarité et les promesses non tenues.

Depuis le 25 septembre, manifestations et heurts secouent la capitale Antananarivo et de nombreuses grandes villes. Les troubles débutent sur fond de pannes récurrentes d'eau et d'électricité, mais basculent rapidement en une contestation politique portée par la génération Z, qui représente plus de la moitié du pays.

La situation dégénère quand les unités de l'armée décident de se rallier aux manifestants après avoir refusé de tirer sur la foule. Le 12 octobre, le président Andry Rajoelina, contesté de toutes parts, est exfiltré à bord d'un avion militaire français dans le cadre d'un accord de sortie négocié avec Paris. Son absence, qualifiée de « fuite » par ses détracteurs et d'« organisation d'un dialogue national » par ses proches, plonge le pays dans l'incertitude la plus totale.

Le pouvoir exécutif vacille : le Sénat et plusieurs oligarques sont frappés de plein fouet par la vague contestataire. Plus de 20 morts et des centaines de blessés sont dénombrés selon les bilans provisoires, et des dizaines de milliers de jeunes continuent de réclamer le départ des élites, dénonçant la mal-gouvernance endémique.

Unique dans sa structure, ce soulèvement s'inscrit dans la dynamique globale des mouvements d'émancipation de la jeunesse qui balaient la planète ces dernières années. À Antananarivo, le symbole de la contestation est celui du manga One Piece – un crâne coiffé d'un chapeau de paille, porté par cette nouvelle génération bien décidée à « vivre, pas survivre  ».

Au lendemain des affrontements, la transition du pouvoir s'opère dans le flou : l'armée, qui avait déjà joué un rôle décisif lors de crises antérieures, s'engage à « assurer la paix et la sécurité  », tandis qu'un dialogue sous l'égide des Églises est annoncé. Mais la peur d'un nouveau cycle de violence et la soif d'alternance réelle demeurent vivaces au sein d'une population meurtrie, qui espère enfin tourner la page des crises cycliques.

FK



Source : https://www.gabonews.com/fr/actus/international/ar...