Mahamad Déby Itno en route vers un mandat « illimix »

Tchad Atlanticactu / N’Djamena / Hamet L’Assemblée nationale du Tchad a voté lundi une révision de la Constitution qui allonge la durée du mandat présidentiel et supprime toute limitation, renforçant les pouvoirs du chef de l’État Mahamat Déby Itno. Adopté par 171 voix pour, une contre et aucune abstention, le texte prévoit que le mandat […]

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Atlanticactu / N’Djamena / Hamet

L’Assemblée nationale du Tchad a voté lundi une révision de la Constitution qui allonge la durée du mandat présidentiel et supprime toute limitation, renforçant les pouvoirs du chef de l’État Mahamat Déby Itno.

Adopté par 171 voix pour, une contre et aucune abstention, le texte prévoit que le mandat présidentiel passe de cinq à sept ans, renouvelable sans limite. Jusqu’ici, la Constitution du Tchad adoptée en 2024 fixait la durée à cinq ans, avec un maximum de deux mandats consécutifs.

La réforme, qui doit encore être validée par le Sénat, marque un tournant majeur dans la vie politique tchadienne. Elle s’accompagne également de l’allongement du mandat des députés de cinq à six ans, ainsi que de la création d’un poste de vice-premier ministre, fonction inédite dans les institutions du pays.

Le résultat du vote reflète la domination de la majorité présidentielle au Parlement. La quasi-unanimité en faveur du texte suscite néanmoins des interrogations sur la place accordée à l’opposition et sur la qualité du débat démocratique.

Pour ses partisans, la réforme vise à garantir la stabilité et à offrir aux dirigeants davantage de temps pour mettre en œuvre leurs politiques. Ses détracteurs y voient au contraire un risque de verrouillage du pouvoir, rappelant que l’ancien président Idriss Déby Itno avait dirigé le pays pendant plus de 30 ans avant d’être tué en avril 2021.

Mahamat Déby Itno, son fils, a pris le pouvoir à la tête d’un Conseil militaire de transition, avant d’être élu président en mai 2024. Cette révision constitutionnelle consolide son autorité et pourrait lui permettre de se maintenir durablement à la tête de l’État.

La communauté internationale, qui avait salué la tenue d’un référendum constitutionnel en 2023 comme une étape vers la transition démocratique, suivra de près l’adoption définitive du texte par le Sénat.

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