Malick Ndiaye remet l’Assemblée nationale au centre du jeu : La renaissance d’une institution clé

XALIMANEWS: Depuis l’ouverture de la XVe législature, l’Assemblée nationale du Sénégal s’impose comme un acteur majeur du paysage institutionnel, rompant avec une image longtemps cantonnée à la simple production législative. Les médiations menées par son Président, Malick Ndiaye, lors de moments de crise – grève interminable des greffiers, mobilisation nationale des étudiants en médecine, tensions récentes autour des bourses universitaires – témoignent d’une évolution politique significative.

Face à des crises sociales parfois paralysantes, Malick Ndiaye adopte une posture inédite : celle d’un facilitateur institutionnel. Ni substitut de l’Exécutif, ni médiateur politique traditionnel, il s’appuie sur le prestige parlementaire pour instaurer un climat de confiance, rapprocher les positions et permettre aux ministères concernés de conclure des accords durables. Cette approche tranche avec les pratiques habituelles de la culture politique sénégalaise, longtemps habituée à des médiations parallèles ou informelles.

Pendant des décennies, l’Assemblée nationale coexistait avec une multitude d’organes revendiquant chacun un rôle de représentation : le Sénat, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales, le Conseil économique, social et environnemental, ou encore les dialogues nationaux successifs. Alors que ces institutions menaient de vastes concertations, le Parlement se limitait souvent à valider leurs conclusions, sans véritable débat ni amendement. Cette fragmentation traduisait une faiblesse structurelle : l’Assemblée nationale n’exerçait pas pleinement son leadership. L’arrivée de la XVe législature et l’élection de Malick Ndiaye ont changé la donne.

Les médiations récentes ne sont pas un simple style personnel : elles révèlent une mutation profonde. L’Assemblée nationale retrouve son rôle de plateforme d’écoute, d’apaisement et de régulation sociale. Fait inédit : pour la première fois, une délégation étrangère a été invitée par le Parlement, à son initiative, et a conclu des accords de coopération directement avec les plus hautes autorités du pays. Ce tournant historique confirme l’entrée du Parlement dans la diplomatie d’État.

Sous l’impulsion de Malick Ndiaye, plusieurs mécanismes ont été introduits : dépôt et suivi des plans de travail des commissions, mise en place de missions d’information, auditions régulières de directeurs généraux, enquêtes parlementaires, et véritable évaluation des politiques publiques. La XVe législature se veut désormais méthodique, proactive et efficace.

Pour réussir cette transformation, Malick Ndiaye a misé sur deux piliers : le renforcement des capacités des députés et la restauration du prestige de l’institution. Au-delà des formations symboliques, l’objectif est de bâtir un programme d’excellence parlementaire intégrant maîtrise du processus législatif, diplomatie parlementaire, finances publiques, gestion des crises, gouvernance locale, communication institutionnelle et négociation internationale.

Parallèlement, le Président impose une exigence forte d’exemplarité : rigueur, discipline, transparence, intégrité. Pour redevenir une référence morale, le Parlement devait d’abord se réhabiliter aux yeux de l’opinion.

Les transformations en cours dépassent largement l’actualité politique. Elles posent des questions majeures pour les chercheurs, politistes et spécialistes des institutions : comment le Parlement redevient-il un centre de gravité national après des décennies de marginalisation ? Quelles conditions politiques, organisationnelles et humaines ont permis cette renaissance ? Quel impact sur la démocratie représentative et sur la confiance citoyenne ? Sommes-nous en train d’assister à l’émergence d’un nouveau modèle de parlement africain ?

La XVe législature marque clairement un tournant : une institution modernisée, proactive et recentrée sur sa mission essentielle – représenter la Nation. Avec un style fondé sur la médiation, la légitimité institutionnelle, une diplomatie parlementaire assumée et la valorisation du travail législatif, Malick Ndiaye est en train d’opérer une transformation profonde. L’Assemblée nationale retrouve la place que la Constitution lui confère : le cœur vivant de la représentation nationale.

Il appartient désormais aux universitaires, aux observateurs et aux citoyens d’en mesurer la portée pour la démocratie sénégalaise.