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Maryam Ramadan: « Ce que Serigne Mountakha m’a dit sur mon père, Tariq Ramadan »

Rédigé par leral.net le Vendredi 2 Novembre 2018 à 14:51 | | 0 commentaire(s)|

L’islamologue Tariq Ramadan, incarcéré en France pour viols présumés, vient d’essuyer un nouveau revers judiciaire. Pour la quatrième fois, le juge en charge de son dossier a rejeté sa demande de liberté provisoire. Pendant ce temps, sa fille aînée, Maryam Ramadan, mène le combat pour la libération de celui qu’il considère comme un « prisonnier politique ». Après avoir été reçue par le khalife des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, mardi dernier à Touba, elle s’est confiée à Seneweb. En exclusivité.


 

Maryam Ramadan, vous êtes la fille de l’islamologue Tariq Ramadan, qui est en détention en France pour viol. Quel est l’objet de votre séjour au Sénégal ?

Je suis venue au Sénégal parce que c’est mon père qui nous a donné l’amour de ce pays. Il venait ici régulièrement.

Vous avez été reçue par le khalife des mourides. Comment s’est passée la rencontre ?

Le khalife des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, m’a accueillie mardi dernier. Je lui ai expliqué la situation de mon père avant de lui demander de formuler des prières pour lui.

Que vous a-t-il répondu ?

Il a fait un très beau discours en nous demandant de continuer de nous battre. Car, il m’a dit que ce sont les hommes qui sont sur le chemin de Dieu qui sont éprouvés. Nous allons continuer la bataille et dénoncer qu’il est un prisonnier politique.

Cela fait maintenant neuf mois que mon père est incarcéré injustement dans une prison française. Entre 2017 et 2018, des plaintes pour les faits de viol ont été déposées contre lui. Des investigations ont été ainsi ouvertes et, il a été convoqué le 31 janvier 2018 en France. Il est allé répondre de son propre gré à la convocation.

Malheureusement on est resté 45 jours sans avoir de ses nouvelles. On n’avait pas le droit de le voir, ni de lui parler encore moins de lui rendre visite. Maintenant, on a la possibilité de le voir trois fois dans la semaine.

Vous considérez que votre père est un « prisonnier politique », mais on l’accuse de viol et il y a des témoignages accablants.

Au moment de l’arrestation de mon père, le juge n’avait pas d’éléments qui prouvaient l’inexistence des faits de viol. Les deux plaignantes venaient de villes différentes et disaient ne pas se connaître, même si elles avaient le même récit. Il y avait trop d’indices concordants contre lui. Au final, on a appris que ces deux femmes ont menti sur toute la ligne.

Êtes-vous en possession d’éléments qui prouvent qu’elles ont menti ?

Nous avons appris, après investigations, qu’elles se connaissaient depuis 2009 et qu’elles étaient en contact permanent avec des ennemis notoires de mon père. Les juges n’ont pas tenu compte de ces éléments. Ils n’ont même pas essayé de connaitre la psychologie de ces femmes, de savoir qui elles sont réellement et quelles sont leurs motivations. Plus les investigations continuent, plus on voit qu’il n’a pas commis les crimes retenus contre lui. Il est le seul accusé au monde qui est en détention provisoire pour ce type d’accusations.

Ne trouvez-vous pas normal qu’il soit incarcéré le temps qu’éclate la vérité ?

En France, on a des autorités qui ont été accusées pour les mêmes faits et qui, pourtant, sont en liberté. Nous sommes pour l’éclatement de la vérité parce que nous voulons que mon père soit blanchi de cette histoire. Mais, nous ne comprenons pas pourquoi on veut toujours le garder en détention provisoire.