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Médina Wandifa: Summum de l’illégalité, le sous-préfet et le maire traînés en justice

©atlanticactu.com — « 95% des alertes que je reçois de mes services de renseignements concerne le foncier », dixit le président de la République. Macky Sall sait à travers cette révélation, que le foncier risque de faire basculer notre commun vouloir de vivre ensemble comme ce fut la cas en 1982, avec le début de la crise casamançaise. Si le littoral de Dakar constitue le point focal du bradage foncier, la commune de Médina Wandifa est la parfaite illustration du banditisme territorial. Va-t-il continuer d’observer sans sévir et ouvrir la voie à une vendetta publique ?


Rédigé par leral.net le Samedi 13 Juin 2020 à 15:49 | | 0 commentaire(s)|

Médina Wandifa: Summum de l’illégalité, le sous-préfet et le maire traînés en justice
Comme si les politiques ne retenaient pas les leçons du passé, l’ancienne région méridionale découpée en trois régions (Ziguinchor, Kolda et Sedhiou), est en train de re-devenir une véritable poudrière. Pour cause, la spoliation foncière érigée en règle par les élus avec la complicité de fonctionnaires. Il n’est pas une commune de la Casamance qui ne soit en bute avec le foncier. Et dans certaines contrées, les populations conscientes que leurs maires sont en train de faire d’une bouchée l’assiette foncière territoriale et se sont convertis en « agents immobiliers », bradant même les terres agricoles.

Mais, dans la commune de Medina Wandifa, les populations ont préféré s’en remettre à l’arbitrage de la loi et non à la violence comme c’est de coutume dans ces cas. Après s’être organisées en collectif pour trouver une solution à ce bradage, Bakary Faty et les siens s’en sont ouverts au sous- préfet Ousmane Ngom mais, force est de reconnaître que le représentant du président de la République, n’est pas autrement scandalisé par ce charcutage qui se déroule sous ses yeux. Était-il complice de ce bradage reproché au député/maire Malang Seny Faty ?


Refus de publier l’autorisation de lotir en parfaite contradiction de l’article 155 de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales. Le sous-préfet Mamadou Ngom et le maire Malang Seny Faty regardent ailleurs

Conscients du danger qui se jouait sous leurs yeux et face au silence pour ne pas dire le mépris de l’autorité administrative, un Collectif pour La défense des Intérêts de Medina Wandifa est mis en place. Selon son Coordonnateur Bakary Faty, « notre maire et son équipe ont fait un lotissement dont les documents n’ont jamais été trouvés ».

Poursuivant, M. Faty de nous apprendre, « quand nous avons constaté ce dépeçage du foncier, nous avons exigé de voir l’acte d’autorisation de lotissement mais, l’équipe municipale a toujours refusé de publier le document ». Et pourtant, poursuit-il, « la loi exige qu’après approbation d’un lotissement, un exemplaire doit être déposé à la mairie de la commune pour rester à la disposition du public comme le prévoit l’article 155 de la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales « .

Pour Bakary Faty, c’est l’attitude du représentant du chef de l’Etat qui lui pose problème car, « devant ces refus et le non-respect de la loi, nous avons saisi Ousmane Ngom, le sous-préfet de l’Arrondissement de Diaroumé en tant qu’autorité chargée de l’application des lois et règlements dans sa circonscription, mais il a refusé de répondre à notre requête ».

En toute illégalité, le maire Malang Seny Faty vend un terrain à des employés de DDD et comble de l’impunité, encaisse des montants et délivre une reconnaissance. Un « Mateey » de l’édile qui prouve qu’il existe une complicité.

Des actes graves qui risquent d’avoir des conséquences sur l’équilibre social et environnemental de la commune car, il est notoire que la majorité de cette population dépend de la terre (agriculture) pour vivre. Et pour éviter que les jeunes spoliés de leurs avenir ne posent des actes à l’encontre de la loi, les membres du Collectif après avoir pris langue avec les autorités (maire et sous-préfet), ont décidé de commettre un huissier.

Ce dernier a effectué un déplacement à la mairie où il a rencontré le secrétaire municipal pour lui demander les documents et pièces fondant l’exécution du lotissement, informe Bakary Faty. Mais ce dernier, dit-il, a répondu à l’huissier que « cela relève de la compétence exclusive du maire titulaire ».

Au téléphone avec nos confrères de "L’As", le maire Malang Seny Faty dit ne pas souhaiter se prononcer sur les griefs à son encontre, au motif qu’en cette période de pandémie, il préfère s’en tenir aux directives du chef de l’Etat et venir en aide à sa population plutôt que de polémiquer avec des politiciens perdants et non avec les réels propriétaires de terre. « Le moment est de s’unir pour vaincre le Covid-19, de s’unir pour hisser notre commune au sommet du développement et j’y invite tout le monde », a-t-il lancé.

De guerre lasse, le Collectif introduit une plainte au niveau de la DSCOS. Les premiers éléments de l’enquête sont accablants et les gendarmes comptent dans quelques jours, effectuer un transport sur place même si déjà, la brigade de gendarmerie locale a procédé à certains actes.
« Nous faisons confiance à la justice de notre pays et ce ne sont pas des élucubrations d’un maire en manque d’inspiration qui va nous faire dévier de notre voie », a martelé Bakary Faty, qui apportait la réplique aux propos du maire qui les a traités de politiciens perdants.

Et pour montrer sa détermination, le Coordonnateur renseigne que le collectif va continuer d’attirer l’attention des autorités compétentes sur le fait que le maire, Malang Seyni Faty et son équipe, se livrent à des activités spéculatives sur le foncier avec des manœuvres financières non conformes à la loi. Et d’accuser : « Le maire a vendu des parcelles à SOFORA de Dakar Dem Dikk, à 11 775 000 FCFA et a encaissé 3 000 000 de FCFA, des mains de Guinondo Idrissa Diedhiou. C’était le 03 mai 2011 à Dakar », clame Bakary Faty, qui juge que cela n’est pas conforme à la loi.

Si le maire Malang Seny Faty refuse de se prononcer sur des accusations aussi graves , le sous préfet Ousmane Ngom interpellé sur cette affaire , explique que ce n’est pas au téléphone qu’il peut traiter de la question. Toujours est-il que selon des sources d’Atlanticactu, depuis janvier, le dossier a beaucoup avancé au niveau de la DSCOS. Pour notre source, « la pandémie a freiné beaucoup de dossiers traités chez nous mais ce n’est plus qu’une question de jours, car nos collègues de la brigade de gendarmerie territoriale, ont posé plusieurs actes ».





Cheikh Saadibou Diarra (Atlanticactu.com)

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