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Mobilisation - La défense de Macky s’agite à Paris

Depuis que l’entreprise de débauchage du président de l’Assemblée nationale est revenue dans l’actualité, avec notamment la proposition de loi de Sada Ndiaye, les proches de Macky Sall en France affûtent leurs armes. La Fédération du Parti démocratique sénégalais (Pds) et le Mouvement des jeunes libéraux pour la défense des instituions (Mjldi) ont condamné ce «plan de liquidation». En attendant, des actions se préparent secrètement.


Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Octobre 2008 à 12:09 | | 0 commentaire(s)|

Mobilisation - La défense de Macky s’agite à Paris
Source : Le Quotidien

«Touche pas à mon Macky.» Ceci pourrait être le mot d’ordre des proches, en France, de l’ancien Premier ministre, Macky Sall et actuel président de l’Assemblée nationale. En tout cas, ils sont déterminés à aller «jusqu’au bout» pour défendre leur chouchou. Comme il y a un an, lors du premier round de la chasse à Macky Sall, c’est la mobilisation générale chez ces libéraux favorables au prédécesseur de Hadjibou Soumaré. Ils ne dissimulent plus leur révolte. Surtout depuis que le député Sada Ndiaye a remis en selle le plan de «liquidation politique» du maire de Fatick. Et, cette fois, la Fédération Pds de France, longtemps soupçonnée de rouler pour Macky Sall, a décidé d’assumer ses responsabilités. Sous la houlette de son président, Samba Koïta, et de son secrétaire général, Amadou Ciré Sall, une réunion a été tenue samedi dernier au Foyer Charonne.

Actualité oblige, l’ordre du jour portait essentiellement sur la position à adopter face à cette situation. Et selon nos sources, le président de l’Assemblée nationale a participé à cette rencontre, mais par la magie du téléphone. De temps en temps, il échangeait avec les responsables, à en croire nos interlocuteurs. En tous cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que ses proches font bloc derrière lui.

«Le procès fait au frère Macky Sall, président de l’Assemblée nationale, depuis (l’affaire de la convocation de Karim Wade) de l’Anoci, n’est pas sans risques pour notre parti», écrit le Bureau fédéral dans le communiqué ayant sanctionné cette réunion.

En effet, pour eux, «l’accusation de fractionniste est non seulement infondée, mais imaginée volontairement pour nuire le parti et éliminer en même temps un des plus fidèles serviteurs du secrétaire général national, le Président Abdoulaye Wade». Les fidèles à Macky Sall sont convaincus que le «fractionniste» n’est pas celui que l’on croit, mais plutôt «ceux-là même qui, aujourd’hui, de par leur proximité avec le secrétaire général national, passent tout leur temps à monter des embuscades, à saborder la cohésion du parti, à piétiner la Constitution et à mépriser les populations».

Et le président Samba Koïta et ses «frères» de rappeler un certain nombre d’actes fractionnistes posés par des libéraux qui ne seront jamais inquiétés : «Quand un certain Cheikh Mbacké Diop vient à Paris au nom du Comité directeur pour installer, à partir des locaux du Consulat du Sénégal, une fédération bis (l’Observatoire), n’est-ce pas là aussi un acte fractionniste ? Quand la Génération du concret affirme à Guédiawaye que le Pds est un parti de paroles et vient défier le parti en France, en cherchant à débaucher ses cadres, ses femmes, ses militants, n’est-ce pas encore un acte fractionniste ? Quand le député Sada Ndiaye, lors des sénatoriales, appelle à voter contre le candidat du parti, en l’occurrence le Sénateur Samba Ndiaye, lequel d’ailleurs il avait été destitué illégalement du poste de vice-président du Conseil général de Matam, n’est-ce pas encore un acte fractionniste ?»

QUI EST «FRACTIONNISTE» ?

Très remontés contre ce «plan», la Fédération Pds de France a pris son courage à deux mains pour condamner «fermement» la proposition de loi du député Sada Ndiaye. Certes, «tout député a le droit de faire des propositions de loi, mais encore faut-il que les principes démocratiques soient respectés et que ces lois soient conformes à notre Constitution», se plaint le Bureau fédéral. D’après eux, la proposition de l’ancien directeur du Coud ne répond pas à ces normes. C’est pourquoi, ils appellent le Président Wade à «veiller au respect de la Constitution dont il est le premier garant et de procéder au rassemblement de la famille libérale».

Deux jours après la fédération, c’est un groupe de jeunes affiliés à l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) qui a condamné cette «loi scélérate, illégale, inopportune, injuste, portée par un bandit de grand chemin dont le seul et unique objectif est de satisfaire des intérêts crypto-personnels». Regroupés au sein du Mouvement des jeunes libéraux pour la défense des institutions (Mjldi), ils ont tenu une conférence de presse, lundi en fin d’après-midi, pour témoigner de leur soutien à Macky Sall. Pour Tamsir Faye, «Sada Ndiaye est instrumentalisé par des personnes tapies dans l’ombre pour liquider quelqu’un politiquement». Lui et ses «frères» accusent nommément Abdoulaye Faye, Pape Diop et Babacar Gaye, «d’œuvrer pour compromettre l’avenir du Pds».

Toutefois, rappelle Tamsir Faye à qui veut l’entendre, «Macky, qu’on le veuille ou non, représente quelque chose dans le parti». Ibrahima Mbodji lui, ne comprend pas pourquoi on modifie la Constitution «pour uniquement liquider un adversaire politique». Pour sa part, Ousseynou Babou met en garde : «Il ne faut pas que l’Exécutif manipule le Législatif, comme il a manipulé le Judiciaire.» Pour couronner le tout, les jeunes libéraux demandent tout simplement le «retrait immédiat» de la proposition de loi de Sada Ndiaye, ainsi que la «cessation de toute activité allant dans le sens d’affaiblir ou de diviser» leur parti, le Pds.

En tous cas, en osant brandir ostensiblement leur soutien, les proches de l’ancien Premier ministre sont prêts à en découdre avec leurs adversaires. Du côté de la Fédération Pds et des autres structures de défense de Macky, dont le Mjldi, on prépare activement un plan d’action. L’idée d’une marche sur le Consulat et sur l’ambassade du Sénégal est notamment avancée. Sans compter les lettres envoyées ou qui seront envoyées à des institutions françaises et européennes.

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