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Mort de Bassirou Faye : M. le Président, il faut décréter une journée de deuil national, symbole d'une rupture d'avec le passé

La mort de l'étudiant Bassirou Faye, une journée de deuil national, serait une très bonne chose Mr Le Président. Décréter une journée de deuil national, Mr le Président, permettrait de marquer la fin de « l'épisode des forces du désordre ». Il faut rester dans l'équilibre et ne pas faire oublier à ces forces du désordre, que la barbarie répressive ne fera pas de ce pays, une nation modèle. Quand la mort survient quelque part, dans des circonstances de crise, il faut marquer un temps d'arrêt, situer les responsabilités, sanctionner.


Rédigé par leral.net le Lundi 25 Août 2014 à 09:30 | | 0 commentaire(s)|

Mort de Bassirou Faye : M. le Président, il faut décréter une journée de deuil national, symbole d'une rupture d'avec le passé
Pour engager, un dialogue, il faut d'abord faire partir Marie Teuw, Niane, Abdoulaye Daouda Diallo et Anna Sémou Faye. Et décréter une journée de deuil National (qui n'empêchera pas, bien entendu, aux sénégalais, d'aller travailler, ou de vaquer à leurs occupations). Abdoulaye Wade et ses ministres et sa Police, avaient de réels mépris et manque de considération pour les morts qui sont sur leur conscience. Donc, Monsieur le Président, je ne suis pas cette conscience de chef de bande. 65 % des Sénégalais ont voté, pour des raisons que tu maîtrises parfaitement, en l'occurrence, ces assassinats et bavures du « règne wax waxet ». Il nous faut, imposer une culture de la démission, à ces fonctionnaires et ministres, il nous faut clairement appuyer sur les boutons de la rupture, d'avec la barbarie institutionnelle (torture, matraquage, corruption, indiscipline, mépris, humiliation, etc.).

Monsieur le Président, nous avons un socle social à préserver, et ceci, il faut le rappeler, à ces policiers qui sont en permanence, au service de la connerie politicienne. Chaque policier, aussi mal formé qu'il soit, aussi inconscient qu'il puisse être, aussi méchant qu'il puisse être, vis-à-vis d'un citoyen sénégalais, il ne faut pas qu'il oublie qu'au Sénégal, on est tous parents, qu'on est tous condisciples, qu'on est tous voisins, qu'on a des liens forts qui nous lient. Torturer et tuer un Sénégalais, aujourd'hui, pour des raisons purement politiciennes, et se rendre compte quelques heures après, quelques jours après, quelques semaines après ou quelques mois après, qu'on a torturé un proche, un cousin qu'on ne connaissait pas, qu'on a tué un parent ; cette barbarie, il faut l'arrêter.

Monsieur le Président votre rôle est, de leur rappeler, à ces fonctionnaires de police, qu'ils ont des missions de service public. Servir d'abord, servir ensuite, servir toujours, et non « sévir » sur des populations qu'on est appelé à protéger de la plus des manières. Il faut leur rappeler que les Sénégalais ne sont pas violents, qu'ils sont des gens conciliants, qui des gens culturellement apaisés. Donc rien ne justifie cette violence de la part d'une institution garant de la sécurité et de la protection des Sénégalais.

Cher Président, à deux ans presque, de la fin de ton Mandat de transition, travaille et engage-toi à élimer cette « conscience barbare » qui anime ces hommes de tenue, ces fonctionnaires de droit commun, qui n'attaquent que par instinct, qui ne suivent qu'inconsciemment, les ordres des responsables, qui eux, courent derrière des nominations ou promotions, voire des missions au niveau des Nations-Unies. Pour la plupart, ils ne remplissent, aucunement, les missions que leur a confiées la nation sénégalaise. Comment pourraient-ils remplir, dignement, celles de l'Onu ? Ne faut-il pas œuvrer dignement, à faire comprendre, à ces fonctionnaires de Police, que « Servir le peuple sénégalais » est plus noble que de « Servir de subordonnés » à la classe politique ?

Monsieur le Président, il faut sanctionner, mais il faut aussi et surtout, former cette Police. Cette Police est en version-primitive, version répression, version violence. La sécurité, la protection des personnes et des biens, la tranquillité publique, ne s'obtiennent pas à travers la barbarie institutionnelle. Je vais toujours le répéter, il faut nous mettre des responsables dignes de faire de cette Police, une Police de projet. Cette Police doit être en mesure, avec une certaine génération dont je connais bien leur compétence et leur foi de servir, d'ouvrir de nouvelles perspectives, avec, éventuellement, la création de nouveaux métiers au sein des forces de sécurité.

Monsieur le Président, cette Police a besoin d'être formée : des formations psychologiques, des techniques de médiation, formation au dialogue, ils doivent s'imprégner davantage, profondément de la réalité sociale et sociétale du Sénégal. Leur faire comprendre, la responsabilité qui pèse, sur la conscience d'un fonctionnaire de Police.
Monsieur le Président, travaille, à donner à cette Police, des moyens aussi bien humains qu'économiques, pour qu'elle puisse changer son image négative vis-à-vis des Sénégalais. Sortons cette Police sénégalaise des canyons de la police raciste américaine, sortons cette Police sénégalaise des ténèbres des régimes dictatoriaux de l'Afrique Centrale.

Travaillons à réconcilier la Police sénégalaise avec son peuple, ses administrés. Pour cela, cher Président, ne nous sert pas les discours de ton père spirituel Wade, celui qui nous servait toujours de la démagogie et du mépris, dans de pareilles circonstances.

Monsieur le Président, ordonne à ton ministre de la justice, de piloter les dossiers de ces crimes de sang qui sont constatés au Sénégal depuis presque douze ans, et ceci, sans vouloir acheter à coup de millions, la conscience et la dignité des familles de victimes. Il nous faut rétablir la justice sociale dans ce pays, et cette Police avec à la tête ses chefs, porte une très lourde responsabilité, par rapport à cette fracture sociale. Malheureusement, la justice et ses magistrats continuent de faire profil bas. Que vaut cette passivité de la justice, franchement ?

Donc Monsieur le Président, Justice d'abord, Justice ensuite, Justice encore, Justice davantage, pour ensuite dire réconciliation.

Monsieur le Président, beaucoup de Sénégalais ne veulent pas l'admettre, cette fissure sociale entre sénégalais, certes.

Monsieur le Président, beaucoup de Sénégalais ne veulent pas l'admettre, cette fissure sociale entre sénégalais, certes. Mais, il nous faut engager une vraie réconciliation du peuple sénégalais, d'avec ses différentes institutions.

Il faut que ces gens qui incarnent ces institutions, qui ont des prérogatives qui leur sont confiées par le peuple, comprennent que le moment est venu, de tourner le dos à l'arrosage et à l'entretien des parcelles de corruption.
Monsieur le Président, il nous faut, faire revenir de la morale, à l'endroit des missions de service à la population, de protection et de sécurisation des personnes et des biens.

Monsieur le Président décrète une journée de Deuil National, qui sera le début de la prise en main de ce grand dossier de « la barbarie institutionnelle policière ».

Gorgui Diop, frère et condisciple de Mamadou DIOP.