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Moustapha Fall «Che» sur la proposition de Jamra : «Je ne vois pas l'importance ou l'urgence d'un dialogue»

La récente proposition que Jamra a faite au chef de l’Etat de relancer le dialogue politique, dès la fin du Ramadan, n’agrée pas Moustapha Fall «Che»,leader du parti dénommé Action patriotique de libération (Apl/Dog bumu gacce). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, ce membre fondateur de «Macky 2012» fait la leçon à Jamra, non sans se prononcer sur la nouvelle Assemblée nationale.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Juillet 2012 à 18:38 | | 0 commentaire(s)|

Moustapha Fall «Che» sur la proposition de Jamra : «Je ne vois pas l'importance ou l'urgence d'un dialogue»
Que vous inspire la proposition que Jamra a faite au chef de l’Etat de relancer le dialogue politique, dès la fin du Ramadan ?
Je pense que Jamra veut aller vite en besogne. Un pouvoir, qui n'est même installé, qui n'a même pas déposé ses baluchons, ne peut pas engager un dialogue politique. Avec qui il va dialoguer ? Même l'opposition n'est pas encore au top pour s'opposer. ll n’y a aucune opposition pour le moment. Le pouvoir est en train de s'installer. Je pense qu'il n'y a aucun blocage. Donc, je ne vois pas l'importance ou l'urgence d'un dialogue. D'autant que, moi, j'ai toujours été hostile à un dialogue dans le landernau politique. Le dialogue, c'est pour le social. C'est dans le social qu'on dialogue. Dans la politique, l'opposition s'oppose et le pouvoir gouverne. Jamra n'a qu'à travailler et réfléchir un peu sur la Casamance. Il n'a qu'à nous donner des réflexions sur la Casamance. C'est ça qui est urgent, c'est ça qui est à l'ordre du jour. Moi, je suis contre toute forme de dialogue politique. L'opposition peut saisir le gouvernement sur telle ou telle question, le gouvernement répond. Comme le gouvernement peut se concerter avec l'opposition sur telle ou telle question, lui demander son avis. Et là encore, c'est un avis, et le gouvernement appréciera de ce qu'il fera de cet avis. On dit que le gouvernement renoue le dialogue avec les travailleurs, le gouvernement renoue le dialogue avec les syndicats. Mais, en politique, je ne vois pas la place d'un dialogue, d'autant plus que le pays n'est pas bloqué, on n'est pas à la veille d'une guerre, on n'est pas dans le blocage des institutions. Il n’y a aucune espèce d'importance pour engager un dialogue.

Le président Macky Sall a porté son choix sur Moustapha Niasse pour diriger l’Assemblée nationale. Cela vous agrée-t-il ?
Pour la présidence de l’Assemblée nationale, je suis pour l'élection de Moustapha Niasse. C'est un consensus que le président de la République a eu avec toute la Coalition «Benno bokk yakaar». Moustapha Niasse le fait par volontarisme, par patriotisme. Donc, je suis pour qu’une majorité forte, une majorité large, qualifiée, porte au perchoir Moustapha Niasse. C'est un homme d'expérience. Il a une expérience sur le plan politique national, sur le plan international. Il est crédible. Et puis, il inspire confiance. C'est l'homme idéal pour aller à la présidence de l'Assemblée. S'il accepte de se percher au perchoir, ce serait une belle chose pour la stabilité de l'Assemblée nationale, pour la stabilité du gouvernement, pour la stabilité du pays.

Ne risque-t-on pas d’assister à un remake de l’Assemblée nationale sous Me Wade, avec une majorité mécanique de «Benno bokk yakaar» ?
La majorité n'est pas mécanique. La majorité est faible ou elle est grande. Qu'est-ce que cette majorité va faire ? C'est l'avenir qui le dira. Une majorité mécanique, on ne peut pas la décréter comme ça. J'entends les gens dire ça. Ce pays-là, quand quelqu'un dit des choses, même si ce sont des bêtises, tout le monde se met à les répéter. Je suis désolé. A la veille des Législatives, François Hollande avait demandé aux Français de lui donner une majorité large, stable et fidèle. C’est ce qu'on appelle ici majorité mécanique. Pourquoi envoyer une majorité à l'Assemblée ? C'est pour permettre au pouvoir de faire passer sa politique. C'est la déclaration de politique générale de son Premier ministre qui va régir le pays, pendant cinq ans.


Source:Popxibaar