Ndella Madior Diouf: "Je pèse plus qu’Amsatou Sow Sidibé et Diouma Dieng"

On parle d’une procédure de divorce que vous avez entamée, qu’en est-il exactement ?

Quand il y a incompatibilité d’humeur, il faut se retirer à temps et c’est ce que j’ai fait. Je suis madame Diouf, en attendant de trouver un autre mari. J’ouvre les portes à ceux qui peuvent chérir la femme que je suis.

Vous sortez, malheureuse, des élections et vous entamez un divorce…

C’est un Ndella New look qui veut vivre autrement. Je sais que j’ai eu plus que ce qu’on m’a attribué, pendant les élections mais, c’est parce que je n’avais pas de représentant dans les bureaux de vote. J’ai une bonne base politique et des gens qui m’aiment. Il ne me reste qu’à consolider. Je crée des postes et avance dans la vie, je n’attends de personne un travail, je suis dans le privé mais, je veux servir mon peuple. Je n’ai investi personne, j’ai déposé une liste nationale et j’ai eu 8000 voix, alors qu’on voulait freiner mon élan.

Vous faites allusion à qui ?

C’est à Benno Bokk Yaakaar que revient la décision politique. Si la parité n’est pas appliquée, au plus fort reste, c’est qu’il y avait une volonté manifeste de m’écarter. Un parti comme Aj/Pads, dernier sur les plus forts reste, avait manifesté son refus de l’application de la parité, à cette phase. Tout le monde sait que BBY est en contact direct avec le Conseil constitutionnel. Mais, qu’on me laisse tranquille. Qui se frotte à Ndella Diouf s’y pique. Quand ils se sont attaqués à moi, ils ont commencé à avoir des problèmes, le cas Cissé Lo est patent. J’ai une liberté de parole, de déplacement et de circulation. Rien ne me déstabilise. En 2007, quand j’ai voulu être Présidente, j’ai reçu un livre d’insultes.

Justement, que pensez-vous du limogeage de Cissé Lo ?

Le président a raison, ce n’est pas parce qu’il est un membre de son parti, doublé d’un militant de la première heure, qu’il doit le défier en public. Le président de la République est une institution. L’Apr est un petit parti qui a eu la chance de gagner les élections. Les cadres libéraux ont utilisé les journaux pour parler avec Macky. Le limogeage de Cissé Lo lui a valu une maturité. Maintenant, il attend le retour du Président, pour lui parler de visu. Au même moment, les autres se sont tus.

Moustapha Niasse à l’Assemblée…

C’est une bonne chose, j’espère simplement qu’il va contribuer à la modification de l’Assemblée. Niasse doit inciter les députés à faire des propositions de lois et voter les bons budgets. Nous attendons de lui une grande rupture.

Son choix par Macky peut-il consolider BBY ?

C’est une chose qui devait être cuisinée en interne. Il ne devait pas vulgariser son candidat, c’est pourquoi la sortie de Cissé Lo a décrédibilisé la démarche de BBY. Mais, le Président a fait comprendre qu’un chef doit savoir dire stop.

On vous voit très proche des ambulants…

Oui, ce sont mes amis, je les ai investis et ils ont voté pour moi. Seulement, les votes ne sont pas sécurisés. J’ai plus que huit mille voix.

Pourquoi ne pas collaborer avec votre père, plus expérimenté ?

On vit ensemble et dans son propre parti, il est secoué. Il y a Diallo Diop qui se dit secrétaire général et pour mettre papa à l’aise, j’ai créé mon propre parti. Et, pour une première, je me glorifie de mon résultat. J’ai plus de voix que celles cumulées de Madame Sidibé et Diouma Dieng Diakhaté. Et, je précise que dans certains bureaux, il y a eu bourrage d’urne.

Alors, pourquoi votre recours n’a pas eu de suite ?

C’est ma question. Je me demande dans quel pays nous sommes. Je ne reconnais même pas le Conseil constitutionnel. Même BBY a reconnu ce bourrage et je me demande pourquoi le quotient n’a pas baissé. Et si ces bureaux étaient supprimés, toutes les têtes de listes allaient passer.

Propos recueillis par Yandé DIOP
REWMI QUOTIDIEN