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Nervis, vidéos de la presse internationale, la position des ONG, journalistes en prison : les arguments de Seydou Guèye

Emediassn. Après les événements du 1er et 2 juin dernier, on a noté plusieurs vidéos à travers les réseaux sociaux montrant des civils détenir des armes pour tirer en direction des manifestants. Certains parlent même de nervis. Pour élucider cette affaire, une enquête a été ouverte par les autorités compétentes. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur la 90.3 Iradio, Seydou Guèye, porte-parole de l’APR, a été interrogé sur les nervis.


Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Juin 2023 à 17:38 | | 0 commentaire(s)|

« Ce débat passionne toujours puisqu’en d’autres contextes on accuse toujours le pouvoir d’avoir des nervis. Mais quand les gens de l’opposition ont des hommes, on les appelle la garde rapprochée. Donc ça a été un peu l’état de la jurisprudence jusqu’ici. Mais avec ces dernières agressions, j’ai vu mes amis de l’opposition s’empresser à trouver des coupables que seraient l’Etat ou particulièrement l’APR.

J’ai même vu mes amis du Pastef lancer une pétition pour demander la dissolution de l’APR et l’argument principal c’est que j’aurai dit à TV5. Mais je les invite à de l’humilité et de l’honnêteté pour dire que la réponse que j’ai donnée au journaliste portait sur les jeunes qui étaient au siège du parti.

J’ai indiqué que ces derniers n’étaient pas armés. Et la deuxième phrase que j’ai prononcée et qu’ils veulent ignorer royalement c’est que pendant tout le temps, ils sont restés sur les lieux. Donc, il ne s’agit pas de nervis. Ensuite, moi je trouve suspect cette précipitation pour trouver des coupables et accuser l’Etat alors qu’il n’y a pas encore eu d’enquête », a déclaré Seydou Guèye.

Interpellé sur les vidéos montrées par la presse internationale, il a rétorqué : « moi je balaye d’un revers de main toute la manipulation au niveau de la presse internationale. Parce que vous le savez avec l’intelligence artificielle, il est possible de tout faire. Je pense qu’il est plus urgent et plus sage de laisser les services faire les investigations et édifier les sénégalais. Parce que je n’ai pas encore vu une enquête. J’ai vu des vidéos, des reportages. Ce serait un danger d’avoir des nervis qui tirent sur des sénégalais ».

« Ce n’est pas une ONG qui s’occupe de presse ou de droits de l’homme qui va nous dicter la conduite à tenir »

Par ailleurs, il a tenté d’expliquer les raisons pour lesquelles notre pays traverse ces moments sombres. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans les manifestations politiques classiques. On vit un cycle d’attaques violentes et d’agression contre l’État, la nation et les institutions. On a même vu des cyberattaques pour déstabiliser notre pays et mettre l’économie à l’arrêt.

Ce qui se passe c’est qu’il y’a un mode de présence en politique qui n’est pas compatible avec notre trajectoire démocratique. Notre mode de trajectoire en politique est structuré autour du débat fécond et à la limite parfois très convivial et humoristique. Mais il y’a une mutation. Les gens sont violents pour rien. Parce qu’on construit une ligne politique à partir de l’excitation de la jeunesse, par la manipulation, le mensonge, la mise en scène, le déni et l’agression permanente contre les institutions », s’est-il désolé.

Avant de dire : « ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, le Sénégal n’est même pas un modèle. C’est un bastion de la démocratie en Afrique où on ne peut pas mettre en doute son engagement pour la protection des droits fondamentaux et des libertés. Nous n’aurons pas été une démocratie on n’aurait pas cette situation qui, à mon sens, sont les excès de la démocratie.

Le Sénégal est un pays souverain. Ce n’est pas une ONG qui s’occupe de presse ou de droits de l’homme qui va nous dicter la conduite à tenir. Puisque l’expression de la démocratie et sa vitalité au Sénégal se retrouvent à travers le processus électoral ».

« Aucun journaliste n’est en prison pour délit de presse »

Sur une question de savoir est-ce qu’on ne connaît pas de recul démocratique avec l’emprisonnement de certains journalistes ?

Il a répondu : « le recul démocratique saurait été d’arrêter des journalistes pour le travail qu’ils faisaient. Mais au-delà de la solidarité de corps que je peux vous concéder, vous devrez quand même être préoccupés par la façon dont certains de vos collègues traitent de l’information. Et ça, ça met en danger le régime. Aucun journaliste n’est en prison pour délit de presse.

Le signal de Walf, les télévisions ont un cahier de charges qui indique les droits et obligations. Quand votre locataire ne respecte pas ces droits et ces obligations vous en tant que propriétaire vous intervenez.

Ce n’est pas une décision à la lettre c’est prévu par les textes. Et en république ce qui convient pour tout le monde c’est le respect des textes. Ils ont un droit de recours, ils l’ont exercé et je crois que la Cour suprême va statuer dans les prochains jours ».
Emedia