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Niague : La route du Lac Rose, un tronçon sous tension permanente

Sur la seule route principale de Niague, menant vers le Lac Rose, l’inquiétude des habitants ne cesse de grandir. Étroit, mal entretenu et dépourvu d’éclairage public, ce tronçon est devenu un véritable piège pour les usagers.


Rédigé par leral.net le Mardi 2 Septembre 2025 à 16:43 | | 0 commentaire(s)|

Ce mardi 2 septembre 2025, aux alentours de 11 heures, un camion plateau transportant des sacs de ciment a dévié de sa trajectoire, en tentant d’emprunter la chaussée goudronnée. L’incident a provoqué un blocage de la circulation pendant plus d’une demi-heure. Grâce à l’intervention rapide et efficace de la gendarmerie de proximité, la situation a été maîtrisée et le trafic a pu reprendre progressivement son cours normal.

Un incident révélateur de la fragilité de cette route, désormais saturée par les gros porteurs, taxis, bus Tata, Dakar Dem Dikk, motos, charrettes et autres véhicules venant de Rufisque ou de Dakar, pour rejoindre la zone du Lac Rose.

« Chaque jour, c’est la peur au ventre », témoigne cette commerçante installée à l’entrée du village. « La route est tellement étroite que deux camions ont du mal à se croiser. Ajoutez à cela, les trous et l’absence de lampadaires la nuit, c’est un vrai danger pour nous et nos enfants », ajoute-t-elle.

En effet, une partie du tronçon est parsemée de nids-de-poule, obligeant les automobilistes à zigzaguer pour avancer. Un comportement qui provoque régulièrement des collisions frontales. « J’ai perdu un cousin sur cette route. Il voulait éviter un trou, mais une voiture arrivait en face. L’impact a été fatal », raconte avec émotion, un conducteur de moto-taxi.

La nuit, la situation devient encore plus périlleuse. Entre le croisement de Niague et l’entrée du village, aucun éclairage public n’est installé. « Quand vous ne connaissez pas la zone, c’est comme rouler dans le noir complet. On se fie aux phares, mais si un véhicule a un problème d’éclairage, c’est la catastrophe assurée », décrit Ibrahima Sène, chauffeur de taxi.

Face à ce danger permanent, la population tire régulièrement la sonnette d’alarme. Des jeunes du village s’organisent pour combler certains nids-de-poule avec des moyens rudimentaires, mais la fréquentation croissante de la route rend ces initiatives insuffisantes. « On fait ce qu’on peut, mais ce n’est pas durable », regrette un membre d’une association locale.

Les habitants pointent du doigt l’inaction des autorités. « On nous dit que ce n’est pas une compétence communale, mais en attendant, ce sont nos vies qui sont en jeu », déplore une habitante.

Aujourd’hui, les Niaguois réclament l’élargissement et la réhabilitation complète de la route. Ils interpellent directement l’État et ses agences, notamment l'Agence des travaux et de gestion des routes (AGEROUTE), afin d’éviter de nouveaux drames.

« On ne demande pas un luxe, juste une route digne de ce nom. Sinon, un jour, on comptera encore des morts », conclut la commerçante, le regard fatigué mais déterminé.







Birame Khary Ndaw



Ousseynou Wade