ONU: « Tous les États doivent agir pour mettre fin à la guerre sans fin d’Israël contre l’humanité à Gaza »

Des experts de l’ONU ont exhorté, jeudi, tous les États à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la « guerre sans fin contre l’humanité » que mène Israël dans la bande de Gaza, avertissant que l’effondrement du système humanitaire dirigé par les Nations unies aggrave la famine et la souffrance généralisée.

« Pour éviter de nouvelles morts et une souffrance inhumaine due à la famine, Israël doit rétablir immédiatement un accès humanitaire sans entrave à Gaza pour les organisations impartiales », ont-ils déclaré dans un communiqué, en citant notamment l’UNRWA et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Les experts ont souligné que plus de 500 000 personnes, soit un quart de la population de Gaza, sont actuellement confrontées à la famine, tandis que le reste vit dans des conditions d’urgence alimentaire.

Les 320 000 enfants de moins de cinq ans sont tous menacés de malnutrition aiguë, avec des conséquences potentiellement irréversibles sur leur santé physique et mentale, selon le communiqué.

« La famine a été utilisée comme une arme de guerre barbare et constitue un crime au regard du droit international », ont-ils dénoncé, pointant du doigt le remplacement des mécanismes d’aide de l’ONU par la Fondation humanitaire de Gaza, un organe privé mis en place par l’armée israélienne.

Cette approche, selon les experts, a entraîné de graves pénuries alimentaires et causé la mort de près de 1 400 personnes cherchant à se nourrir.

Ils ont également condamné les accusations d’Israël à l’encontre de l’UNRWA, accusée sans preuve de liens avec le terrorisme, ce qui a conduit 16 États donateurs à suspendre leur financement.

« Après deux enquêtes indépendantes et l’échec d’Israël à étayer ses accusations, tous les donateurs, à l’exception des États-Unis, ont repris leurs contributions », précise le communiqué.

Les experts s’inquiètent en outre de l’élargissement par les autorités israéliennes de leur « campagne de diffamation » visant désormais aussi l’OCHA, ainsi que de l’imposition de restrictions de visas aux personnels humanitaires internationaux.

Ils dénoncent également les entraves à la documentation des violations des droits humains, notamment en empêchant l’accès du personnel onusien et en visant les journalistes locaux en toute impunité.

« Les États doivent tout faire pour rétablir le système humanitaire de l’ONU à Gaza », ont-ils insisté.

« Ils doivent garantir un cessez-le-feu immédiat, la libération de tous les otages et la reddition de comptes pour les violations du droit international. »

Les experts ont conclu en affirmant que les États devaient œuvrer à la fin de l’occupation illégale, comme l’exige la Cour internationale de justice, et permettre au peuple palestinien d’exercer pleinement son droit à l’autodétermination dans un État indépendant et sûr. [AA]