L’As : Quelles décisions avez-vous prises en réaction aux événements de Thiès du week-end passé ?
Ousmane Tanor Dieng : Jusque-là, les décisions sont en cours. Nous allons déjà avoir une réunion du pool d’avocats. Il appartiendra à nos avocats de déterminer la procédure qui va être mise en œuvre. Une chose reste sûre, c’est que l’acte est prémédité. Mamadou Lamine Massaly lui-même, Léopold Tamba (NDLR : le correspondant de Walf Fm et Walf Tv à Thiès) l’a dit, a appelé pour dire qu’il va perturber le meeting. Et après avoir tenté d’interrompre la rencontre en faisant mettre le feu sur la bâche et au niveau de la tribune, il a rappelé le journaliste pour revendiquer l’acte. Il a soutenu en être le commanditaire. Nous partons de ces éléments-là pour demander à notre pool d’avocats de déterminer ce que nous allons faire dans les jours à venir.
Si la procédure judiciaire ne va pas jusqu’à son terme, peut-on s’attendre à des décisions politiques ?
Nous ne fondons pas un grand espoir sur la voie judiciaire, parce qu’il y a pratiquement des crimes qui sont restés impunis. L’agression de Talla Sylla est là pour l’illustrer, il n’en a rien découlé. La loi Ezzan est venue encore amnistier tous ceux qui commettront des actes de cette nature. Mais, comme nous sommes dans une République, nous pensons que le Sénégal doit rester un pays de droit, donc nous utilisons la voie judiciaire. Mais, à côté de celle-ci, nous allons nous réunir pour avoir un traitement politique de la situation. Celui-ci vise l’objectif suivant : il ne faudra plus qu’un de nos meetings puisse être perturbé. C’est clair et net ! Nous prendrons les dispositions sécuritaires nécessaires. Maintenant, si le pouvoir ne prend pas de mesures pour identifier les commanditaires et les sanctionner, nous aussi, sur le plan politique, retiendrons les formules qui conviennent pour que nos meetings ne soient plus sabotés. Nous rendrons désormais coup pour coup. Le parti s’organisera pour dissuader ceux qui sont à la base de tels comportements
L’on s’achemine vers des échéances cruciales, si la violence s’installe dès maintenant, les populations n’ont-elles pas à craindre le pire ?
Malheureusement, nous n’en sommes pas responsables. Nous n’avons jamais prôné la violence. Dans notre parti, les problèmes se règlent pas le débat interne et par la décision des militants. C’est comme cela que fonctionne le Ps. Mais, lorsque nous sommes provoqués, nous ne pouvons pas ne pas réagir. Une fois de plus, si des dispositions ne sont pas prises pour sanctionner les commanditaires des actes crapuleux perpétrés à Thiès, nous allons prendre des mesures de représailles. S’il y a des gens capables de mettre le feu sur la tribune où se trouvaient tous les membres du Bureau politique, c’est qu’on a atteint le summum de la violence dans notre pays. C’est véritablement un attentat. De ce point de vue, il nous faut être vigilants pour qu’on ne puisse plus nous surprendre. Désormais, ils nous trouveront sur leur chemin. Vous imaginez un peu ce qui se serait passé s’il y avait bousculade et que du fait de la bousculade, la tribune s’était affaissée ! On aurait pu assister à mort d’hommes. C’est pourquoi nous allons saisir toutes les organisations chargées des droits humains et les informer de la gravité de la situation. Tous nos camarades de Benno seront informés parce que ce n’est pas la première fois qu’un élément de Benno fasse l’objet d’attaques physiques. Tout le monde se souvient que Macky Sall aussi a été objet d’agression caractérisée. Ils (les tenants du pouvoir) vont continuer dans cette voie de la terreur et de la barbarie, parce qu’ils ont peur. C’est une réaction de gens qui ne maîtrisent plus rien. Pour notre part, nous restons sereins mais fermes. A Thiès, nous avons eu la réaction appropriée, car nous ne leur avons pas donné ce qu’ils souhaitaient c’est-à-dire interrompre le meeting. Je n’ai pas bougé de là où j’étais et j’ai demandé aux gens de rester calmes. Le jeune Babacar Diop a réussi une démonstration de force. Il y avait des milliers de jeunes à la réunion qui est arrivée à son terme. Cet énorme rassemblement leur a fait peur. Aujourd’hui, il y a un phénomène de rejet qui est en train de se développer à leur égard. Et leur réaction, c’est d’essayer de nous intimider. Mais cela ne marchera pas. Personne ne peut nous effrayer.
Ousmane Tanor Dieng : Jusque-là, les décisions sont en cours. Nous allons déjà avoir une réunion du pool d’avocats. Il appartiendra à nos avocats de déterminer la procédure qui va être mise en œuvre. Une chose reste sûre, c’est que l’acte est prémédité. Mamadou Lamine Massaly lui-même, Léopold Tamba (NDLR : le correspondant de Walf Fm et Walf Tv à Thiès) l’a dit, a appelé pour dire qu’il va perturber le meeting. Et après avoir tenté d’interrompre la rencontre en faisant mettre le feu sur la bâche et au niveau de la tribune, il a rappelé le journaliste pour revendiquer l’acte. Il a soutenu en être le commanditaire. Nous partons de ces éléments-là pour demander à notre pool d’avocats de déterminer ce que nous allons faire dans les jours à venir.
Si la procédure judiciaire ne va pas jusqu’à son terme, peut-on s’attendre à des décisions politiques ?
Nous ne fondons pas un grand espoir sur la voie judiciaire, parce qu’il y a pratiquement des crimes qui sont restés impunis. L’agression de Talla Sylla est là pour l’illustrer, il n’en a rien découlé. La loi Ezzan est venue encore amnistier tous ceux qui commettront des actes de cette nature. Mais, comme nous sommes dans une République, nous pensons que le Sénégal doit rester un pays de droit, donc nous utilisons la voie judiciaire. Mais, à côté de celle-ci, nous allons nous réunir pour avoir un traitement politique de la situation. Celui-ci vise l’objectif suivant : il ne faudra plus qu’un de nos meetings puisse être perturbé. C’est clair et net ! Nous prendrons les dispositions sécuritaires nécessaires. Maintenant, si le pouvoir ne prend pas de mesures pour identifier les commanditaires et les sanctionner, nous aussi, sur le plan politique, retiendrons les formules qui conviennent pour que nos meetings ne soient plus sabotés. Nous rendrons désormais coup pour coup. Le parti s’organisera pour dissuader ceux qui sont à la base de tels comportements
L’on s’achemine vers des échéances cruciales, si la violence s’installe dès maintenant, les populations n’ont-elles pas à craindre le pire ?
Malheureusement, nous n’en sommes pas responsables. Nous n’avons jamais prôné la violence. Dans notre parti, les problèmes se règlent pas le débat interne et par la décision des militants. C’est comme cela que fonctionne le Ps. Mais, lorsque nous sommes provoqués, nous ne pouvons pas ne pas réagir. Une fois de plus, si des dispositions ne sont pas prises pour sanctionner les commanditaires des actes crapuleux perpétrés à Thiès, nous allons prendre des mesures de représailles. S’il y a des gens capables de mettre le feu sur la tribune où se trouvaient tous les membres du Bureau politique, c’est qu’on a atteint le summum de la violence dans notre pays. C’est véritablement un attentat. De ce point de vue, il nous faut être vigilants pour qu’on ne puisse plus nous surprendre. Désormais, ils nous trouveront sur leur chemin. Vous imaginez un peu ce qui se serait passé s’il y avait bousculade et que du fait de la bousculade, la tribune s’était affaissée ! On aurait pu assister à mort d’hommes. C’est pourquoi nous allons saisir toutes les organisations chargées des droits humains et les informer de la gravité de la situation. Tous nos camarades de Benno seront informés parce que ce n’est pas la première fois qu’un élément de Benno fasse l’objet d’attaques physiques. Tout le monde se souvient que Macky Sall aussi a été objet d’agression caractérisée. Ils (les tenants du pouvoir) vont continuer dans cette voie de la terreur et de la barbarie, parce qu’ils ont peur. C’est une réaction de gens qui ne maîtrisent plus rien. Pour notre part, nous restons sereins mais fermes. A Thiès, nous avons eu la réaction appropriée, car nous ne leur avons pas donné ce qu’ils souhaitaient c’est-à-dire interrompre le meeting. Je n’ai pas bougé de là où j’étais et j’ai demandé aux gens de rester calmes. Le jeune Babacar Diop a réussi une démonstration de force. Il y avait des milliers de jeunes à la réunion qui est arrivée à son terme. Cet énorme rassemblement leur a fait peur. Aujourd’hui, il y a un phénomène de rejet qui est en train de se développer à leur égard. Et leur réaction, c’est d’essayer de nous intimider. Mais cela ne marchera pas. Personne ne peut nous effrayer.
Qu’avez-vous ressenti sur le coup ?
Une grande déception (il se répète). Et une grande indignation parce que je me disais que le champ politique est un espace pour des débats d’idées et non pour la violence. Encore une fois, ils doivent comprendre que nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des adversaires dans un champ politique, où chacun a une option, des ambitions pour son pays. Je crois qu’il faut en échanger et la meilleure forme d’échanges, c’est d’aller vers les populations, leur expliquer notre programme et les convaincre. C’est ce que nous sommes en train de faire. Qu’ils fassent la même chose et qu’ils nous laissent travailler ! S’ils tiennent à perturber nos manifestations, qu’ils sachent qu’eux non plus, n’organiseront plus d’activités dans ce pays.
Mamadou Lamine Massaly que vous indexez comme étant l’auteur des faits est monté au créneau pour dégager toutes ses responsabilités dans les événements de Thiès. Vous avez, vous-même, entendu Léopold Tamba indiquer qu’il l’a appelé pour promettre de perturber le meeting. Après que le feu a été mis à la tribune, il a saisi non seulement Walf, mais aussi Sud pour revendiquer l’acte. Après avoir fait tout cela, il ne peut plus se rétracter. C’est trop facile ! On a dû lui dire qu’il a fait une bêtise.
Quelle appréciation faites-vous de la proposition du Président consistant à demander la transplantation des populations haïtiennes en Afrique ?
La manifestation d’une solidarité à l’égard des populations d’Haïti est une bonne chose. Il faut un élan de solidarité et de soutien au niveau national, continental et international. Les Sénégalais doivent participer à l’élan de solidarité nationale sous les formes qui conviennent. Mais l’idée maintenant de transplanter les Haïtiens en Afrique est une idée saugrenue. Elle n’est pas sérieuse. Comment peut-on prendre des populations qui, depuis trois siècles, vivent sur des terres (celles de leurs ancêtres) et les transférer ailleurs en Afrique ? D’abord où ? Comment ? Sous quelles formes ? Cette proposition est vraiment indigne d’un chef d’Etat qui réfléchit et qui connaît les questions humanitaires internationales. En plus, il doit savoir que les populations haïtiennes sont confrontées à des problèmes d’urgence et non pas à des problèmes à moyen et long terme. Il s’agit des problèmes liés à la santé, à la nourriture, à l’habitat. Ce sont des questions de cette nature qu’il faut régler. Et pour cela, il faut beaucoup de moyens logistiques et de l’argent. C’est cela qu’il faut rechercher et non pas maintenant leur proposer de venir vivre en Afrique. Cela n’a aucun sens, mais c’est du Abdoulaye Wade. Il lui faut se signaler, faire des propositions qu’il croit originales.
Propos recueillis par Hawa BOUSSO l'Asquotidien
Une grande déception (il se répète). Et une grande indignation parce que je me disais que le champ politique est un espace pour des débats d’idées et non pour la violence. Encore une fois, ils doivent comprendre que nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des adversaires dans un champ politique, où chacun a une option, des ambitions pour son pays. Je crois qu’il faut en échanger et la meilleure forme d’échanges, c’est d’aller vers les populations, leur expliquer notre programme et les convaincre. C’est ce que nous sommes en train de faire. Qu’ils fassent la même chose et qu’ils nous laissent travailler ! S’ils tiennent à perturber nos manifestations, qu’ils sachent qu’eux non plus, n’organiseront plus d’activités dans ce pays.
Mamadou Lamine Massaly que vous indexez comme étant l’auteur des faits est monté au créneau pour dégager toutes ses responsabilités dans les événements de Thiès. Vous avez, vous-même, entendu Léopold Tamba indiquer qu’il l’a appelé pour promettre de perturber le meeting. Après que le feu a été mis à la tribune, il a saisi non seulement Walf, mais aussi Sud pour revendiquer l’acte. Après avoir fait tout cela, il ne peut plus se rétracter. C’est trop facile ! On a dû lui dire qu’il a fait une bêtise.
Quelle appréciation faites-vous de la proposition du Président consistant à demander la transplantation des populations haïtiennes en Afrique ?
La manifestation d’une solidarité à l’égard des populations d’Haïti est une bonne chose. Il faut un élan de solidarité et de soutien au niveau national, continental et international. Les Sénégalais doivent participer à l’élan de solidarité nationale sous les formes qui conviennent. Mais l’idée maintenant de transplanter les Haïtiens en Afrique est une idée saugrenue. Elle n’est pas sérieuse. Comment peut-on prendre des populations qui, depuis trois siècles, vivent sur des terres (celles de leurs ancêtres) et les transférer ailleurs en Afrique ? D’abord où ? Comment ? Sous quelles formes ? Cette proposition est vraiment indigne d’un chef d’Etat qui réfléchit et qui connaît les questions humanitaires internationales. En plus, il doit savoir que les populations haïtiennes sont confrontées à des problèmes d’urgence et non pas à des problèmes à moyen et long terme. Il s’agit des problèmes liés à la santé, à la nourriture, à l’habitat. Ce sont des questions de cette nature qu’il faut régler. Et pour cela, il faut beaucoup de moyens logistiques et de l’argent. C’est cela qu’il faut rechercher et non pas maintenant leur proposer de venir vivre en Afrique. Cela n’a aucun sens, mais c’est du Abdoulaye Wade. Il lui faut se signaler, faire des propositions qu’il croit originales.
Propos recueillis par Hawa BOUSSO l'Asquotidien
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