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Obama et Romney se disputent les faveurs d'Israël

Rédigé par leral.net le Lundi 30 Juillet 2012 à 09:17 | | 0 commentaire(s)|

Alors que le candidat républicain est en visite à Jérusalem, le président démocrate multiplie les gestes d'attention.


Obama et Romney se disputent les faveurs d'Israël
Benyamin Nétanyahou est l'objet de toutes les attentions de la part des deux candidats à la présidentielle américaine. Cette double offensive de charme est centrée sur le dossier nucléaire iranien. Barack Obama a, selon le quotidien israélien Haaretz, dévoilé récemment au premier ministre israélien des plans d'attaques américaines contre l'Iran.

Mitt Romney, son adversaire républicain, en visite à Jérusalem, a tenté dimanche d'égaliser au score en affirmant qu'il fallait maintenir l'option militaire sur la table pour contrer la «folie nucléaire» de l'Iran. Mieux encore: un membre de son entourage a confié que le gouverneur «respecterait» une éventuelle décision israélienne d'attaquer l'Iran, sans avoir obtenu le feu vert préalable et explicite des États-Unis.

Plus surprenante, sa proposition de faire de Jérusalem la capitale d'Israël suscitera sourires ou consternations. «Les déclarations de Romney portent atteinte aux intérêts américains dans la région, à la paix, à la sécurité, et à la stabilité. Ces déclarations (…) sont inacceptables et nous les rejetons totalement», a affirmé le négociateur palestinien Saëb Erakat. Les États-Unis ne reconnaissent pas officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël. Leur ambassade, comme pratiquement celles de tous les pays représentés en Israël, se trouve à Tel-Aviv.

Comme le soulignent les commentateurs, cette campagne donne l'impression que le chemin de la Maison-Blanche passe par Jérusalem. Barack Obama ne lésine pas sur les moyens. Il a envoyé en Israël au début du mois son conseiller à la sécurité nationale, Tom Donilon. À cette occasion, ce proche collaborateur du président a présenté pour la première fois les projets de plans d'offensive contre l'Iran, élaborés par les stratèges du Pentagone, a précisé le Haaretz en citant un haut responsable américain. En se livrant à de telles révélations, Barack Obama entend prouver que les États-Unis se préparent «sérieusement» à un possible échec des négociations sur l'arrêt du programme nucléaire iranien.

Embarrassé par ce scoop, le bureau de Benyamin Nétanyahou a démenti. Seule certitude en tout cas: Barack Obama ne cesse de se présenter comme le meilleur garant de la sécurité d'Israël, tout en tentant de persuader Benyamin Nétanyahou de ne pas lancer d'offensive anti-iranienne avant l'élection présidentielle de novembre.

Louanges
À l'approche de cette échéance, Benyamin Nétanyahou joue sur du velours. Officiellement, le premier ministre refuse de prendre parti entre les deux candidats. Seules certitudes: les relations avec Barack Obama, qui n'est jamais venu à Jérusalem depuis son entrée à la Maison-Blanche, sont plutôt distantes, voire empreintes d'une certaine méfiance, malgré les sérieux coups de pouce donnés par le président sortant à l'aide militaire américaine. Selon les commentateurs, Benyamin Nétanyahou a plutôt le cœur du côté républicain. Il n'a d'ailleurs pas ménagé ses louanges à Mitt Romney. «Vous avez dit que le plus grand danger, dans le monde, c'est de voir le régime des ayatollahs se doter de l'arme nucléaire. Mitt, je ne pourrais mieux dire», a affirmé le premier ministre à l'adresse d'un candidat républicain tout sourire.

Barack Obama n'a toutefois pas dit son dernier mot. Il va poursuivre son forcing diplomatique et économique. Il a ainsi annoncé ce week-end le versement d'une aide supplémentaire pour le développement et la production de «Dôme de fer», un système d'interception en vol de roquettes mis au point par Israël.

Cette arme a déjà fait ses preuves en détruisant une centaine d'engins tirés depuis un peu plus d'un an à partir de la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas, vers le sud d'Israël. Pour compléter le dispositif, Leon Panetta, le secrétaire d'État à la Défense, est lui aussi mobilisé. Il succédera dans quelques jours à Mitt Romney à Jérusalem.



Par Marc Henry