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Ousmane Sonko - Amadou Bâ : pourquoi ils ne s’attaquent jamais ?

Très virulent contre les dignitaires du régime de Macky Sall, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a jusqu’à ce jour, épargné Amadou Bâ. Ce dernier non plus, n’a jamais tiré sur le leader de Pastef, au point qu’on se demande s’il existe entre ses deux adversaires politiques, un "gentleman agreement". Tribune


Rédigé par leral.net le Vendredi 29 Juillet 2022 à 11:34 | | 0 commentaire(s)|

Curieusement, au moment où il promet l’enfer aux dignitaires du régime de Macky Sall, s’il arrivait au pouvoir, Ousmane Sonko qui tire sur tout ce qui est marron-beige, épargne Amadou Bâ. En effet, les propos virulents du leader de Pastef, ses menaces de traduire les dignitaires du régime du Président Sall n’ont jusqu’à présent été dirigés contre Amadou Bâ.

Ce dernier est pourtant le plus en vue et a occupé d’importantes fonctions au sommet de l’administration et du gouvernement. Mais, jamais Ousmane Sonko, qui promet la géhenne aux proches de Macky Sall, ne le cite parmi ses cibles.

De son côté, Amadou Bâ lui, semble lui rendre la monnaie en ne s’attaquant pas à Ousmane Sonko. Y’a-t-il un gentleman agreement entre eux ? C’est-à-dire une sorte d’accord entre "gens bien" et qui ne produit pas d'effet juridique, mais qui exprime leurs intentions de ne pas s’attaquer, de se ménager….

Amadou Bâ et Ousmane Sonko ont travaillé ensemble à la Direction générale des impôts et domaines, où le premier nommé occupait le poste de directeur général. Réputé richissime, Amadou Bâ qui était proche de Me Wade avant sa chute, est devenu un proche de Macky Sall avant de se lancer en politique à ses côtés. En tant que leader de l’opposition, aspirant à diriger le pays, Ousmane Sonko promet de sévir contre les détournements commis par toutes les personnes détentrices de mandat public.

Ousmane Sonko cite à chaque fois des noms de personnalités qui auront à s’expliquer devant la justice s’il arrivait au pouvoir. La reddition des comptes fait partie de ses plus grandes promesses.

En tout cas au Sénégal, la publication de rapports de l’Inspection générale d’État, de la Cour des comptes, de l’Ofnac, de la Centif, de l’Armp, révèlent des cas de malversations, mais ne connaissent pas de suite.

Pour rappel, le rapport de l’Inspection générale d’État sur les collectivités locales qui vaut au maire de Dakar et à certains de ses collaborateurs d’avoir maille à partir avec la justice, n’a pas été entièrement exploité à des fins de poursuites pour tous les concernés.

En tout cas, si l’on ne veut pas donner l’impression que les rapports des corps de contrôle sont exploités à des fins de règlements de compte politiques, il faut penser au sort de ceux qui ont été transmis, mais qui n’ont pas encore connu de suite.

Pour la Centif qui lutte contre le blanchiment d’argent, elle a directement transmis des dossiers à la justice. Mais en suivant l’état des actes de procédures judiciaires des dossiers qu’elle a transmis, elle se rend compte que beaucoup d’entre eux n’ont pas connu de suite.

Pour que le Sénégal ne soit pas rangé dans le lot des pays qui traînent les pieds dans la lutte contre la criminalité financière, il devrait s’éviter de tels constats. Si pour la caisse d’avance de la mairie de Dakar, l’État a insisté pour que la destination des fonds concernés connaisse un éclaircissement, il doit pouvoir en faire de même pour que les sommes faramineuses visées dans les différents rapports des corps de contrôle le soient aussi.
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