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Ouvrage «La valse peuhle» : Le journaliste Fara Sambe y dénonce le sous-équipement des zones rurales

Le prolifique écrivain Fara Sambe vient de publier son dernier roman intitulé «La valse peuhle». Un livre écrit durant les restrictions liées au Covid-19, qui relate l’histoire d’un couple que rien ne prédestinait à l’union. Mais aussi une occasion pour dénoncer le sous-équipement des zones rurales.


Rédigé par leral.net le Mercredi 9 Février 2022 à 09:18 | | 0 commentaire(s)|

«La valse peuhle» est le 5e roman de Fara Sambe. Après son premier livre publié en 1985 aux éditions La pensée universelle (Paris), il produisait à la suite deux romans chez L’Harmattan, respectivement «Lettre du retour au pays natal» en 2016, à l’occasion du centenaire d’Aimé Césaire» et «Le 313e moine» en 2018, sur le même thème du retour d’émigration, cette fois en Ethiopie.

La trilogie se fermera avec «L’héritier du Kanaga», quand Foydé Keïta, un émigré d’origine malienne rentre dans son pays en proie à la menace jihadiste. Fara Sambe a également publié des contes et un recueil de nouvelles «Fleurs d’orage» aux Editions numériques Nena.

A compte d’auteur, il a sorti un essai sur «Les industries culturelles et créatives au Sénégal : les ratages de l’ère numérique». «La valse peulhe» est son dernier roman paru en 2021. Il a été écrit pendant les restrictions dues au Covid-19. Et raconte l’histoire d’un couple que rien ne prédestinait à l’union.

En effet, Yumma Bah est une jeune bergère ayant toujours vécu dans son Djolof natal. Biram Njaay y est affecté comme enseignant et tombe sous le charme de la savane et de la belle peulhe. Ils se marient en défiant la volonté des parents acquis à l’endogamie, grâce à l’entregent de Gawlo, le griot devin et d’un Imam pris entre tradition, modernité et prescriptions coraniques.

Selon l’auteur, l’intrigue part du décès d’un premier enfant, révélateur d’une incompatibilité de rhésus qui risquerait d’affecter la grossesse suivante. Quand Yumma donne naissance à un deuxième enfant, le manque d’infrastructures dans l’arrière-pays pousse Biram à tout lâcher pour aller à la recherche du sérum prescrit par les médecins. Et qui, comme le vaccin contre le Covid, doit être conservé à basse température.
«Une gageure dans ces contrées où le courant est encore un luxe».

Le roman de Fara Samb sert ainsi de prétexte pour dénoncer le sous-équipement des zones rurales, «l’incurie» de certaines politiques et l’absence d’équité. Outre l’amour, dans le couple, familial, paternel, maternel, filial, etc. Ce bouquin de plus de 100 pages aborde presque tous les thèmes de la littérature sénégalaise et africaine en général.

Sinon, il les effleure, comme l’excision qui a dessiné une ride au milieu du front de Yumma, l’équité territoriale, l’analphabétisme, la pauvreté, les valeurs, les liens de parenté, surtout la parenté à plaisanterie qui fait l’exception sénégalaise.

Cependant, il y a eu un dénouement sous forme d’apothéose, puisque le couple ira jusqu’à Richard-Toll dans ce palais du Baron Roger, illustratif de l’histoire coloniale, où toutes les «ethnies» se retrouveront dans un bal de réappropriation des valeurs de la mosaïque socio-culturelle qui fait le «Sunugal».

«Un roman optimiste quant à l’unité nationale».






Bes Bi