Leral.net - S'informer en temps réel

PLAIDOYER POUR UNE COHABITATION À LA FRANÇAISE ENTRE DIOMAYE ET SONKO

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Décembre 2025 à 00:19 | | 0 commentaire(s)|

EXCLUSIF SENEPLUS - La formule proposée fixerait un cadre temporel strict – jusqu'aux élections de 2029 – pendant lequel Diomaye Faye et Sonko s'engageraient sur des objectifs communs afin de sortir de cette dyarchie dysfonctionnelle

Les Sénégalais doivent dépasser les réactions émotionnelles et de déni face au conflit qui oppose le président de la République Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko le premier ministre et président de Pastef.

Nous devons considérer qu’il s’agit d’un conflit politique nourri par des tempéraments différents, des interprétations opposées du « Projet » et aussi par des ambitions antagoniques. Il semble bien que le président Bassirou Diomaye Faye souhaite désormais raffermir son autorité présidentielle, participer aux élections locales de 2027 avec la Coalition Diomaye Président et éventuellement briguer un second mandat en 2029 face à Ousmane Sonko.

C’est ainsi que l’Exécutif se trouve partagé entre un président de la République, chef de l’Exécutif, chef des armées, qui « nomme à tous les emplois civils et militaires » et un premier ministre chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Que faire face à cette dyarchie dysfonctionnelle pour que l’Etat continue de fonctionner et que les intérêts supérieurs du pays soient sauvegardés ?

L’intérêt supérieur du Sénégal commande que le pays reste stable et l’Exécutif uni face aux institutions financières internationales et à tous les partenaires au développement afin que la grave crise financière héritée de l’Ancien régime soit résolue au plus vite et dans les meilleures conditions.

L’intérêt supérieur du Sénégal commande aussi que les prochaines échéances électorales, les élections locales de 2027 puis la présidentielle de 2029, se tiennent à dates dues, dans le respect de toutes les dispositions du Code électoral de manière à préserver la paix et la sécurité et à renforcer la démocratie.

Nous plaidons quant à nous auprès des deux protagonistes, de la classe politique et de la société civile pour la mise en œuvre d’une cohabitation à la française. Le président de la République et le Premier ministre conviendraient d’un programme commun de gouvernement à mettre en œuvre pendant une période donnée, selon la formule qui a été mise en œuvre avec succès à trois reprises sous la Vème République française dont nous avons recopié la Constitution pratiquement mot pour mot. La période de cohabitation courra ici jusqu’aux élections locales de 2027.

La première tâche au programme du gouvernement de cohabitation sera d’élaborer et d’adopter une solution à la crise de la dette, tâche que l’on pourrait confier à une commission indépendante dotée de pleins pouvoirs et composée de spécialistes, notamment de représentants de la société civile. Ceci pour éviter d’alimenter le conflit et aussi par souci d’inclusion.

La cohabitation pourra prendre fin dès lors que la crise de la dette sera résolue et les élections locales tenues d’autant que chacun des deux hommes aura alors une perception claire de son poids électoral. La campagne électorale pour la présidentielle 2029 pourra alors s’ouvrir.

Pour que la cohabitation à la sénégalaise fonctionne jusqu’à son terme, il faudra d’emblée que le président de la République et le premier ministre conviennent de leurs attributions respectives telles qu’établies par la Constitution, en faisant appel s’il y a lieu à l’arbitrage du Conseil constitutionnel.

Pour ce qui est de la querelle sur la « coalition » qui a été le révélateur du conflit, elle devient sans objet dans la configuration de la cohabitation. Que le président de la République rassemble sa coalition sous la bannière « Diomaye Président » sous la direction de madame Mimi Touré et que le premier ministre investisse ses candidats dans la nouvelle coalition APTE sous la direction de madame Aida Mbodj, ne devrait plus poser problème.

L’autre exigence de succès de la cohabitation est le strict respect du Code électorale ainsi que des lois et des règlements relatifs à la procédure électorale, de l’inscription des candidats, à la constitution des listes électorales, aux manipulations du fichier électoral et aux financements des campagnes électorales.

Il est impératif que l’on corrige toutes les tares et déviances qui ont perverti le système électoral jusqu’à la dernière présidentielle : exclusions injustifiées de candidats, rétention de cartes d’électeurs et financement occultes des campagnes électorales, en particulier par les « fonds secrets » du président de la République comme cela a souvent été le cas, semble-t-il.

Le gouvernement de la cohabitation devra à ce propos non seulement empêcher le détournement des dits « fonds secrets » mais aussi inventer une procédure transparente de leur utilisation comme cela se fait en France depuis 2002. Le président Bassirou Diomaye Faye s’était d’ailleurs engagé dans ce sens en promettant la mise sur pied d’un « comité restreint pour la gestion de ces deniers publics ».

Alternate Headline: 
POUR UNE COHABITATION À LA FRANÇAISE
Alternate Subheadline: 
EXCLUSIF SENEPLUS - La formule proposée fixerait un cadre temporel strict – jusqu'aux élections de 2029 – pendant lequel Diomaye Faye et Sonko s'engageraient sur des objectifs communs - PAR NOTRE ÉDITORIALISTE, ALYMANA BATHILY
Primary Section: 
Secondary Sections: 
Archive setting: 
Unique ID: 
Farid


Source : https://www.seneplus.com/politique/plaidoyer-pour-...