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PLAN DE REDRESSEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL : JUBBANTI KOOM Ousmane Sonko instaure de nouvelles taxes pour lever 5667 milliards

Rédigé par leral.net le Samedi 2 Août 2025 à 09:00 | | 0 commentaire(s)|

PLAN DE REDRESSEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL : JUBBANTI KOOM Ousmane Sonko instaure de nouvelles taxes pour lever 5667 milliards

 
 
Le Plan de redressement économique et social (Pres), présenté hier par le Premier ministre, a besoin d'un financement de 5667 milliards, soit 33% de plus que les prévisions de la Dpbep et dont 90% des financements sont attendus de ressources endogènes. Selon Ousmane Sonko, le Sénégal peut engranger beaucoup plus avec les 37 mesures en cours d’évaluation. Cependant, pour disposer de ce montant, des mesures ont été prises notamment la taxe sur la réciprocité du visa, la taxe sur le tabac porté à 100%, la réactivation des droits de sortie sur les exportations, la taxe des jeux de hasard, etc.
 
 
 
 
 
Le Plan de redressement économique et social (Pres) ou Jubbanti Koom a été présenté hier au Grand Théâtre par le Premier ministre Ousmane Sonko en présence du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, des membres du gouvernement et des acteurs du secteur privé, du patronat, de la société civile, des syndicalistes, etc. Le premier ministre a d’emblée rappelé que le Plan de redressement économique et social n'est pas tombé du ciel. A l'en croire, le Pres fait partie d'un ensemble notamment de la Vision 2050 divisée en trois phases : la phase de redressement, la phase d’impulsion et la phase d’accélération. « On a l'habitude d'entendre dire que nous demandons aux Sénégalais de patienter jusqu'en 2050. Ainsi, il explique que les trois phases ne s’excluent pas, elles s’imbriquent. En d’autres termes, la phase de redressement commence en 2024 et se termine en 2029 et la phase d’impulsion commence milieu du mandat en 2026 pour prendre fin en 2034. Et, la phase d'accélération démarre un ou deux ans après le démarrage de la phase d'impulsion et donc avant la fin de la phase de redressement. « C’est une action combinée de plusieurs phases qui ne s’excluent pas mais avec la priorisation de l’une ou l’autre phase selon les périodes », fait remarquer le Pm.
 
Mobilisation de ressources endogènes sans endettement pour financer le Pres d’un coût de 33% plus élevé que le Dpbep
 
Selon Ousmane Sonko, contrairement aux autres plans financés généralement sur ressources extérieures, comme le Pap2a à plus de 60%, pour le Plan de redressement économique et social, 90% des ressources sont attendues de la mobilisation des ressources endogènes sans endettement. « Nous ne solliciterons les partenaires extérieurs que pour la partie recyclage des actifs, tout en conservant la propriété de ces actifs, ou lors des appels publics à l'épargne sur le marché intérieur ou des résidents de la zone pourraient éventuellement contribuer », indique le Premier ministre qui révèle que le coût du Plan de redressement est de 33% plus élevé que celui prévu dans le Document de programmation budgétaire économique et pluriannuel (Dpbep 2026-2028) qui fait des projections d'un peu plus de 5000 milliards. « Pour ce plan, l'objectif initial était de mobiliser au moins une année budgétaire de plus pour essayer de rattraper une année budgétaire qui équivaut sensiblement à la dette cachée qui n'a pas été comptabilisée », ajoute le Pm qui est revenu, dans la foulée, sur les trois chantiers de financement du Pres. Il s’agit, dit-il, de la réduction maîtrisée de la dépense publique, du train de vie de l'Etat ; de la mobilisation de ressources domestiques et le financement endogène complémentaire hors endettement.
 
2111 milliards attendus sur les ressources domestiques additionnelles, 1091 milliards sur le recyclage d’actifs, 50 milliards sur la réduction de la taille de l’Etat …
 
Poursuivant, le chef du Gouvernement annonce que les ressources attendues sur les trois ans 2025-2028 sont projetées, pour les ressources domestiques additionnelles à 2111 milliards, pour le recyclage d'actifs 1091 milliards, pour les économies sur la réduction de la taille de l’Etat 50 milliards et 1352 milliards pour le financement endogène complémentaire hors endettement. « Le tout, explique le Premier ministre, nous permettra de nous projeter sur 4605 milliards en attendant les autres mesures à évaluer qui nous permettront d'ajouter 2000 à 2600 milliards à ce tableau. L’injection de ces ressources doit générer 1062 milliards de recettes fiscales réparties  sur trois ans. La première année 274 milliards, 444 milliards pour la deuxième année et 344 milliards la troisième année. Ce qui nous donne un total de ressources projetées à 5667 milliards provisoires », annonce Ousmane Sonko.
 
Les financements participatifs et solidaires peuvent générer 300 milliards
 
Revenant sur la répartition des 5667 milliards, notamment le financement endogène, Ousmane Sonko prend exemple sur la ligne de renforcement de la collecte des dividendes des entités publiques qui peut générer 27 milliards. Pour la renégociation des contrats stratégiques, les projections, dit-il, font état de 884 milliards. A cet effet, il révèle qu’un travail consistant à corriger les déséquilibres constatés dans les conventions minières, pétrolières et industrielles est en  cours et inclut le recouvrement des amendes issues des audits métrologiques et fiscaux. Concernant la mobilisation de l'épargne nationale et de la diaspora, l'objectif est de capter, dit-il, les flux d'épargne disponibles sur le territoire national et auprès de la diaspora à travers la création des véhicules d'investissement. « Il s’agit de les intéresser à un certain nombre de projets structurants sur lesquels ils peuvent investir avec retour d'investissement. Nous nous projetons sur 135 milliards. Sur le déploiement des financements participatifs et solidaires : le Waqf, les instruments tels que le Sukuk et les plateformes de Crowdfunding nous nous projetons à 300 milliards.
 
60 milliards à engranger sur la réciprocité des visas électroniques à l’entrée du territoire national  
 
S'agissant de l'approvisionnement en gaz par Gta, il explique que les contrats de partage de production autorisent le Sénégal à notifier ses besoins au plus tard le premier octobre pour l’approvisionnement de son marché local. Ce qui a été fait pour 2026 et les gains, précise le chef du Gouvernement, sont de 177 milliards ou de 143 milliards sur 2026. Ce qui aura un impact sur le coût du KW/h. A l’en croire, l’objectif est de le faire passer de 115,13 francs KW/h à 76,18 francs et l’impact attendu sur trois ans est de 435 milliards. « Pour les actifs détenus par la Sogepa qui peuvent être utilisés comme effet de levier, nous nous projetons à 341 milliards. Pour ce qui est de la régularisation du renouvellement de concessions des opérateurs téléphoniques également, nous nous projetons à 200 milliards. Sur les frais de visas électroniques que nous avons décidé d'appliquer pour l'entrée sur le territoire national au pays hors Afrique et au pays africain qui nous imposent  le visa, nous nous projetons à 60 milliards. Sur le recyclage d'actifs comme les autoroutes, nous nous projetons à 126 milliards. Par rapport à la réduction du train de vie de l'Etat, seule mesure sur la dizaine de mesures a été évaluée et il s’agit de la restructuration du secteur parapublic, notamment la suppression et la fusion d'agences pour un gain de 50 milliards. Les autres mesures sont en cours d'évaluation et portent notamment sur l'économie, sur les frais liés à l'organisation des élections ; le plafonnement de la masse salariale dans le secteur parapublic ; la réduction de la fréquence et du coût des missions à l'étranger ; la mise en place de la centrale d'achat ; la réduction des charges locatives d'eau et d'électricité de l'administration ; la lutte contre les pertes techniques de la Senelec qui sont évaluées à 90 milliards etc. qui permettront de faire des bénéfices substantielles », déclare le Pm.
 
Véto de Diomaye et des Forces armées sur le sud de la base militaire française de Rufisque
 
Si sur le recyclage des actifs, le gouvernement se projette à 1519 milliards, notamment les actifs détenus par le Cga et par la Sogepa. Cependant, s’agissant de la possibilité d’une cession partielle du sud de l’ancienne base militaire française de Rufisque, le Premier ministre se heurte au véto du chef de l’Etat. A l’en croire, le Président n’a pas encore autorisé cette demande et s’y ajoute le veto fort des Forces armées. « Sur la Zone économique de Diass où un modèle d'aménagement et de mise en location ou de cession partielle peut être envisagé, nous escomptons 215 milliards. Le site de Dante où il y a encore trois hectares que le Fonsis envisage de gérer pour générer 126 milliards pas en termes de cession […] Pour les programmes immobiliers et logistiques, l’évaluation et les droits additionnels nous projettent à 80 milliards. Pour les redevances audiovisuelles, le ministre doit aller au-delà de ce qu’il a commencé et de fiscaliser tout ce qui est publicité en ligne, les vidéos sur demande, notamment, les plateformes telles que Netflix et autres. Pour les services numériques, on se projette à 16 milliards. Le e-commerce, les revenus d'influenceurs, la taxation du mobile money qui existe déjà mais qui se fait sur des bases très faibles. On compte engranger 130 milliards sur les trois ans. Pour la taxation des transactions marchandes, nous nous projetons sur 90 milliards. La taxation des jeux de hasard notamment le pari en ligne et les casinos en ligne. Le pari en ligne constitue 80% des jeux de hasard et il nous faut aller chercher les 20% qui restent », liste le Premier ministre qui annonce la taxation des parieurs. Nous envisageons un modèle de taxation de la mise parce qu’au-delà de la mobilisation des recettes, nous avons, dit-il, l’obligation en tant qu’Etat de protéger surtout les petits parieurs contre l'addiction aux jeux.
 
La taxe sur le tabac portée à 100% pour 100 milliards escomptés 
 
Dans la foulée, il relève que l'augmentation du taux de la taxe sur le tabac sera amené au plafond l’Uemoa qui est de 100%. « Nous sommes aujourd'hui à 70% et je crois que la fumée peut rapporter 100 milliards », ironise-t-il. « Le relèvement de l'âge limite d'importation des véhicules de tourisme sera satisfait aussi bien pour les véhicules utilitaires 8 à 10 ans, les véhicules supérieurs  à 3,5 tonnes 10 à 15 ans et la généralisation des droits d’accès sur les véhicules de transport et de marchandises. Ces trois mesures doivent pouvoir rapporter un peu plus de 100 milliards. La réactivation des droits à l'importation pour les téléphones portables qui avaient été suspendus va générer 100 milliards », ajoute Ousmane Sonko qui précise que les chiffres sont minorés.
 
Réactivation du droit de sortie sur les exportations de l’arachide pour 27 milliards
 
Toujours dans le cadre des mesures préconisées, le Premier ministre annoncé la mise en place d’un programme de marquage fiscal qui permet de lutter contre la fraude sur les quantités et de garantir la qualité de la consommation. Ce qui lui fait dire que ce sont des préoccupations de santé qui peuvent rapporter 87 milliards. « La réactivation du droit de sortie sur les exportations d'arachides et de la noix de cajou pour 27 milliards et 15 milliards. La modification de 10% des barèmes de loyer sur le domaine de l'état. L’introduction d’une fiscalité verte et bleue par l’instauration d’une taxe carbone, d'une surtaxe sur les véhicules anciens à forte émission de Co2 ainsi qu'une éco-contribution sur certains produits importés. Nous escomptons 306 milliards et les recettes fiscales attendues s’élèvent à 162 milliards. Au total, l'ensemble des ressources s’élèvent à 5667 milliards provisoirement en attendant de continuer l'évaluation des autres mesures qui sont tout aussi importantes. Il y a à peu près 37 mesures qui sont encore en cours d’évaluation et sur lesquelles nous comptons encore engranger pour dépasser largement les prévisions », explique le chef du gouvernement. 
 
M. CISS
 
 
 
 
 
 



Source : https://www.jotaay.net/PLAN-DE-REDRESSEMENT-ECONOM...