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POUR LE MALI

Rédigé par leral.net le Mercredi 12 Novembre 2025 à 00:17 | | 0 commentaire(s)|

EXCLUSIF SENEPLUS - Le Sénégal devrait faire de la défense du Mali, sa propre cause, au nom de ses intérêts bien compris et de ce panafricanisme fondateur du Pastef. Nous en appelons au président Diomaye et au Premier ministre Sonko

Appel au président Bassirou Diomaye Faye et au premier ministre Ousmane Sonko

Le Mali fait face à une offensive sans précédent du groupe djihadiste Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM « Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans ») et de ses alliés.  

L’entreprise terroriste cherche à provoquer une pénurie d’hydrocarbure à Bamako pour désorganiser la circulation des biens et des personnes, perturber encore davantage la production d’électricité et provoquer l’angoisse et la peur au sein des populations de la capitale.

Elle tente aussi de bloquer les principales voies de communication entre les villes dans différentes régions du Mali, en particulier dans celles du Nord afin d’isoler ces populations, de les fragiliser et de les soumettre davantage au contrôle islamiste.

Le JNIM attaque dans le même temps les sites miniers et industriels tels la mine de lithium de Bougouni, la cimenterie Diamond Cement Factory de Kayes et les sites de production d’or, le but recherché étant de soumettre les entreprises stratégiques du pays à leur loi, de kidnapper éventuellement des ressortissants étrangers qui seront échangés à prix d’or ou encore de créer un climat de terreur susceptible faire fuir ou d’empêcher l’investissement étranger.

Selon Bakary Sambe du Timbuktu Institute la stratégie du JNIM consiste à rechercher « l’étouffement progressif » du régime de Bamako face à la détérioration constante de la situation économique et sociale et au mécontentement de la population

Il semble bien en effet que le JNIM a compris qu’il ne saurait entreprendre une confrontation conventionnelle d’envergure pour prendre Bamako face aux FAMA qui sont véritablement « montés en puissance » ces dernières années et qui bénéficient encore du soutien de la population malienne.

Le groupe terroriste cherche donc plutôt à retourner la population malienne, particulièrement celle de Bamako contre le régime du général Assimi Goita et à favoriser éventuellement un contre coup d’état militaire qui permettrait la mise en place d’un « gouvernement civil et démocratique d’union nationale » qui serait son cheval de Troie. Les influenceurs du JNIM ont même entrepris de faire la promotion l’imam Dicko et d’Iyad Ag Ghali comme têtes de pont d’un tel gouvernement.

La force des alliances

Visiblement la confrontation entre le Mali et ses ennemis, c’est-à-dire le JNIM en premier plan, mais aussi les indépendantistes de l’AZAWAD, est à la croisée des chemins, elle peut basculer d’un côté comme de l’autre. Ce sont les alliances militaires et diplomatiques qui feront la différence.

En plus de l’appui français, par ses services secrets, sa diplomatie souterraine et ses médias publics, le JNIM semble bénéficier désormais d’un appui multiforme de l’Ukraine sous forme de formations militaires, de drones et de renseignements satellitaires.

Le JNIM bénéficie aussi désormais de l’appui plus ou moins déguisé des Emirats Arabes Unis qui lui auraient récemment versé  50 à 70 millions d’euros, plusieurs tonnes de matériels militaires, véhicules et armements, sous le couvert d’une rançon pour la libération de trois otages.

Il s’agit en réalité, on le voit bien, d’un appui bien ciblé et opportun pour renforcer les capacités du JNIM à intensifier son siège de Bamako.

Pourquoi Bamako ne doit pas tomber ?

Ce n’est pas seulement que le Mali sera démembré au moins de sa partie Nord, que le désordre voire l’anarchie s’installera durablement dans le pays et que le développement économique et social sera compromis pour longtemps encore, si Bamako tombe aux mains des djihadistes. C’est que toute l’Afrique de l’Ouest sera affectée.

Au plan économique, l’interruption des échanges, au moins pendant de longs mois, affectera non seulement le Sénégal dont 30% du commerce extérieur se fait avec le Mali, mais aussi la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Burkina Faso et le Niger notamment. L’Afrique de l’Ouest dans son ensemble sera affectée au plan de la sécurité avec l’aggravation de la menace djihadiste.

On le sait, Al Qaeda ne reconnait pas les frontières et ne cache pas son ambition d’étendre ses opérations aux États côtiers. Bamako aux mains du JNIM faciliterait la coordination entre les différents groupes opérant dans toute la région du Nigeria au Tchad, du Burkina Faso au Cameroun, du Burkina Faso à la Côte d’Ivoire, au Ghana, etc.

En outre, le djihadisme armé étant tout à fait compatible avec l’ordre capitaliste mondial actuel comme on l’a vu récemment en Syrie, on peut dès lors imaginer le nouvel arrangement politique qui se mettrait en place en Afrique de l’Ouest sous l’égide des USA de Trump et avec la collaboration des monarchies du Golfe, essentiellement pour l’exploitation méthodique des richesses minières, terres rares et or notamment.

Que faire pour faire face à la menace terroriste ?

En d’autres temps, nous en aurions appelé à la CEDEAO et à l’Union Africaine. Pour demander une intervention militaire d’urgence comme on l’a fait avec l’ECOMOG au Liberia en 1990.  Malheureusement, la CEDEAO et l’UA n’ont plus leur acuité politique d’antan.

Le président de la Commission de l'Union africaine Mahmoud Ali Youssouf a bien publié un communiqué ce dimanche 9 novembre se disant « profondément préoccupé par l’aggravation rapide de la crise au Mali », condamnant « avec fermeté les attaques visant des civils innocents, dénonçant des pertes humaines « inacceptables » exprimant sa solidarité au gouvernement et au peuple maliens, affirmant « l’engagement constant de l’Union africaine en faveur de la paix, de la sécurité et du développement dans le Sahel », etc. On le voit même aux termes utilisés, il s’agit là de l’habituel discours protocolaire diplomatique qui n’est jamais suivi d’effets.

Le Mali n’a jusqu’à présent que ses alliés traditionnels que sont la Russie et les États de l’AES. Il est vrai que ses voisins, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, qui ont partie liée avec lui,  ont gardé leurs ports ouverts et aident  à sécuriser les convois d’hydrocarbures de leurs ports vers Bamako. Mais le Sénégal devrait et peux faire plus ! Il devrait faire de la défense du Mali, sa propre cause, au nom de ses intérêts bien compris et au nom de ce panafricanisme fondateur du Parti Africain du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef) !

Nous en appelons au président de la République Bassirou Diomaye Faye et au premier ministre Ousmane Sonko à prendre l’initiative de constituer une Force Internationale de Sécurisation du Mali autour d’un noyau d’États africains et de puissances militaires extra-africaines concernées par la sécurité de l’Afrique, sous l’égide si possible de l’Union Africaine et de la CEDEAO.

Cheikh Anta Diop disait que les dirigeants africains subissaient les événements comme des tuiles qui leur tombent sur le crâne. Le Mali sous emprise djihadiste serait une bien grosse tuile pour l’Afrique

Président Bassirou Diomaye Faye et premier ministre Ousmane Sonko, faites quelque chose avant qu’elle ne nous tombe dessus !

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Farid


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