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PREPARATIFS DU RAMADAN Le panier de la ménagère déjà à jeûn

De coutume, les ménages sénégalais privilégient la veille du mois de ramadan pour l’achat de denrées de grande consommation comme les dattes, le lait, les pâtes etc. Une visite hier au marché Tiléne nous a permis de constater que la préoccupation majeure des ménagères est d’assurer, du moins pour le moment, le repas quotidien.


Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Août 2008 à 06:41 | | 0 commentaire(s)|

PREPARATIFS DU RAMADAN  Le panier de la ménagère déjà à jeûn
10h 30. Le marché Tiléne bat son plein. À première vue, les magasins de fruits s’emparent du décor. Devant ces magasins, taxi, transport en commun, véhicules particuliers et piétons se disputent la chaussée. Commerçants, consommateurs, porteurs, vendeurs de sachet, font de même pour le passage, pendant que, de gauche à droite, les talibés et les mendiants vont et viennent.

À quelques encablures, dans un petit magasin, Ibra, grossiste-détaillant de produits de grande consommation, indique qu’auparavant, à pareille période, l’affluence était plus grande à la veille du ramadan. Cette année, ce n’est pas le cas, la plupart des consommateurs n’ayant pas encore perçu leurs salaires. D’où les ventes encore timides.

Plus loin, Bacary et Adama Sène, vendeurs de viande et de poisson, attestent que, outre le manque d’argent, les gens n’ont pas fait leurs achats du fait des délestages intempestifs de l’électricité qui risquent de faire pourrir les denrées. « Avec ces coupures d’électricité à longueur de journée, personne ne prendra le risque d’acheter de la viande à 2000 FCfa le kilogramme ou du poisson », martèlent-ils. Adama affirme encore qu’ « en dépit de la saison des pluies qui n’est pas propice a la pêche, le poisson est acheté et exporté par les usines ». Dans le marché, on ne trouve que le « seude », le « thiof » et la daurade étant devenus introuvables.

Comme la plupart des consommatrices rencontrées sur les lieux, Lissa affirme n’avoir pas fait ses courses, faute d’argent mais aussi à cause de l’ouverture des classes. Cependant, les préparatifs du ramadan devenus presque une « obligation », elle compte faire ses courses plus tard.

Un détour à la rue 25 nous a permis de rendre visite à Abdou, un grossiste. Le commerçant qu’il est, révèle que « le prix de la datte a baissé. Vendu à 1300 FCfa l’année dernière, le kilogramme est passé à 1000 FCfa. Idem pour le kilogramme de lait en poudre qui est passé de 3000 à 2700 FCfa ». Et malgré cette baisse, il ne reçoit que « deux ou trois clients par jour ».

Le constat est le même au marché Sandaga. Modou, commerçant de son état, explique que les ventes ont « radicalement » baissé cette année. Selon lui, « il n y a pas d’argent et les gens sont plus préoccupées par le riz qu’ils n’arrivent pas à trouver sur le marché ». Il ajoute que « certains clients font leurs achats à deux jours ou au premier jour du ramadan. Les produits les plus demandés d ‘habitude en cette période, sont le café, le sucre, le lait, la datte, le beurre et les pâtes.

Fatou sarr, la trentaine, vêtue d’un jean tenait sur sa main un panier dans lequel on n’apercevait qu’un paquet de sucre. Prise par la fatigue à force de tourner en rond, la ménagère indique que « à l’exception du sel, tout est devenu cher, les prix ont grimpé, même le prix du couscous marocain est passé de 600 à 900 FCfa », d’où la difficulté de penser aux préparatifs du mois de ramadan.

Senegal Leral