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PRESIDENTIELLE 2012 « Abdoulaye Wade contre Abdoulaye Wade »

Amidou Dia, conseiller spécial du président de la République, Me Abdoulaye Wade est d’avis que le chef de l’Etat n’a personne en face de lui. Ses seuls adversaires se recruteraient plutôt dans son camp et « dans la crise énergétique » qui secoue le pays. Invité hier, dimanche 1er août de l’émission « Remue ménage » de la Radio futurs médias (Rfm), le philosophe et homme de culture a ainsi estimé que le candidat Wade n’a pas d’adversaires déclarés. Tandis que son co-invité, le Pr. Albert Bourgi a trouvé, « insupportable l’idée d’une dévolution monarchique du pouvoir ». Il est même certain que « l’armée ne laissera pas faire ».


Rédigé par leral.net le Lundi 2 Août 2010 à 10:07 | | 0 commentaire(s)|

PRESIDENTIELLE 2012 « Abdoulaye Wade contre Abdoulaye Wade »
Amidou Dia, le conseiller spécial du président de la République n’a pas été tendre hier, dimanche 1er août à l’endroit de l’opposition sénégalaise, surtout celle qui se trouve dans « Bennoo Siggil Senegaal ». Le philosophe trouve en effet que celle-ci n’est pas conséquente et n’a pas de stratégie claire. L’invité de Alassane Samba Diop d’interpeller les camarades de Moustapha Niasse et d’Ousmane Tanor Dieng : « Bennoo doit dire la vérité au peuple sénégalais, au lieu de se cacher derrière de pseudos séminaires alors qu’elle avait annoncé avoir tenu des assises nationales dont les conclusions lui servent de bréviaires. La vérité est qu’elle n’a pas de stratégie et n’a pas de candidat », a-t-il déclaré en substance. Sur sa lancée, il a avancé que pour la première fois l’histoire politique sénégalaise semble orpheline d’un colistier. Celle-ci était jusqu’ici marquée par des oppositions fortes : Galandou Diouf-Blaise Diagne, Galandou-Lamine Guèye ; Lamine Guèye-Senghor, Senghor-Wade, Abdou Diouf-Wade…, mais aujourd’hui Wade n’ a personne en face de lui a-t-il énoncé. Et d’assurer que « le candidat Abdoulaye Wade risque de n’avoir comme adversaire que son propre camp et la crise énergétique. Sinon en face, il n’y a rien sinon des gens qui louvoient et qui ont des agendas cachés ».

Interpellé cependant sur la question de la corruption et son ampleur dans le pays, l’homme de culture qui ne cache pas pour autant son camp a la conviction que « si l’Etat est corrupteur, c’est qu’il y a des corrompus. L’argent est très destructeur ». Et il a soutenu « qu’il y a ceux qui nous inondent des discours incendiaires, mais qui en réalité, vont à la soupe. Des Tartarins qui crient fort simplement pour surenchérir ». Amidou Dia a trouvé que le mal est sociétal et que nous ne « devons point nous cacher derrière notre petit doigt » ? Pour exemple,« ce qui se passe du côte du phénomène maraboutique est totalement significatif de l’état de déliquescence politique, sociologique et moral », argua-t-il avant d’ajouter que « les marabouts qui devaient être chargés de guider les gens vers le chemin de Dieu, sont devenus des politiciens comme tout le monde et c’est l’argent qui les motive ». Toutefois, le philosophe qui tout en constatant le rôle de l’argent dans le jeu politique sénégalais n’en avertit pas moins sur le fait que les milliards injectés ne pourront pas détourner le vote des Sénégalais. Faisant ainsi allusion à l’achat de conscience, lors des élections, il a asséné, « on a beau injecter des milliards et des milliards, mais le jour des élections, les Sénégalais feront ce qu’ils veulent ». Un avertissement qui vaut son pesant d’or !

« L’armée ne cautionnera pas une dévolution monarchique »

En ce qui concerne la problématique de la candidature de l’opposition pour 2012, le Pr. Albert Bourgi tempérant certainement la sécheresse ou la dureté de l’analyse, c’est selon, de son collègue et co-invité, Amidou Dia a trouvé néanmoins, « qu’il n’y a pas de victoire de Bennoo sans stratégie unitaire ». Mais si Amidou Dia a disserté sur les faiblesses « politiques » de l’opposition et sur les risques de votes sanctions dans le camp libéral en perspective de la présidentielle de 2012, le Pr Albert Bourgi a lui marqué sa réprobation même de l’idée d’une dévolution monarchique du pouvoir ainsi qu’elle est prêtée à l’actuel locataire du Palais Léopold Sédar Senghor. Il trouve insupportable l’idée d’une dévolution monarchique du pouvoir, autant Albert Bourgi est convaincu que l’armée sénégalaise ne cautionnera pas une telle éventualité. « Généralement, il n’y a pas de dauphin d’un président Républicain. C’est insupportable qu’on puisse imaginer que Karim succèdera à son père », a indiqué le Pr, interpellé sur la question. Dans sa lancée, le « politologue » et non moins enseignant a fait remarqué que les exemples constatés dans certains pays comme le Togo, la République démocratique du Congo (Rdc), le Gabon ne peuvent pas prospérer au Sénégal dans la mesure où, a-t-il noté, « les situations sont totalement différentes et l’on n’a pas la même histoire politique électorale ».

Argumentant, il a avancé que « dans ces pays nous avons une armée au service d’un régime, d’un pouvoir. Or, le Sénégal a l’avantage d’avoir une armée nationale, une armée républicaine qui s’occupe des missions républicaines ». Une raison suffisante qui lui fait croire que « l’armée ne cautionnera pas l’éventualité d’une dévolution monarchique du pouvoir ». Le Pr. Albert Bourgi trouve d’ailleurs « que si on parle de succession dynastique, c’est parce que le président a trop de pouvoirs et qu’au fond cette dérive présidentialiste conduit à détenir tout et l’on considère le pouvoir comme un patrimoine ».

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