PS - Fin du mandat de Ousmane Tanor Dieng, choix des ministres, démocratie interne : Aissata Tall Sall ouvre la boîte de Pandore

Ce sont des signes qui ne trompent pas : Les sorties successives du Mouvement des femmes, de Aïssata Tall Sall et après la sortie au vitriol de Malick Noël Seck montrent un malaise profond provoqué par la succession de Ousmane Tanor Dieng qui constitue une préoccupation fondamentale. Ainsi va, ces jours-ci, le Ps. Légalement, les mandats des différents responsables du parti sont épuisés depuis 2011, mais l’urgence d’organiser un congrès ne semble pas préoccuper le patron du parti. Ces derniers temps, il est surtout engagé à achever la bataille contre Abdoulaye Wade avec son engagement personnel dans le combat des Législatives après le fiasco socialiste à la Présidentielle. «Pressés ou pas pressés, nous irons de toute façon au Congrès», dit-elle dans un contexte de suspicions et de mise en garde dans un parti qui s’est toujours singularisé par ses débats contradictoires.

Aujourd’hui, l’un et l’autre doivent immédiatement modifier leur stratégie pour s’adapter à la réalité actuelle. Aïssata Tall Sall a adopté, un comportement détaché vis-à-vis des actes posés par le secrétaire général ces dernières semaines. Dans le fond, Ousmane Tanor Dieng a pris des décisions unilatérales sans associer ses proches collaborateurs, regrette-t-elle. Pourtant, l’ancien parti au pouvoir s’est toujours singularisé par son fonctionnement démocratique interne. Cette vitrine est-elle en train de se craqueler devant la montée en puissance des ambitions qui ne sont pas encore affichées publiquement mais qui ne font aucun doute ? Si un porte-parole se démarque publiquement des décisions prises par le responsable du parti, cela veut dire qu’un ressort s’est inévitablement cas­sé. Même si elle assure qu’elle ne «sent pas un déficit de démocratie interne» dans son parti même si les récentes décisions unilatérales de Tanor Dieng ont créé plus de malaise.

Le débat actuel, permet aussi de disséquer la position officielle du secrétaire général du parti. Il y a des signes qui suspectent Tanor Dieng de vouloir multiplier en­tourloupes et verrouillages. Un courant Tanor au sein du Parti socialiste ? Sans le dire, il structure autour de lui autre chose qu’un simple réseau d’amis et de militants. Alors qu’il préférait exister dans l’esprit du parti au risque d’apparaître comme l’homme du compromis, celui qui sacrifie à la synthèse, celui qui se maintient à coup de compromis. Sans le dire, on assiste peut-être à l’instauration d’un «Tanorisme» comme courant au sein du Ps socialiste avec la mise en place d’un réseau de fidèles au sommet de l’Etat qui assureraient plus de tranquillité à leur mentor dans la future bataille de succession.

Au-delà du choix contesté sur les membres du gouvernement, il réussit aussi de mettre en place un réseau de parlementaires estampillés «OTD». C’est légitime sans doute. Ca, l’instinct de conservation du pouvoir peut justifier le recours à toutes les méthodes pour préserver un poste acquis lors de différents congrès. Avec ou sans débats. Cette machine électorale, qui se revendiquait comme un ordre égalitaire fondé sur sa démocratie interne, se désintègre sous l’addition des frustrations. A la différence de Malick Noël Seck, qui a montré de façon crue l’érosion de l’électorat socialiste, Aïssata Tall Sall a surtout l’intelligence politique de poser le vrai débat tout en réussissant à préserver l’unité de sa formation politique. De toute façon, elle vient de rouvrir la boîte de Pandore.



Source:lequotidien.sn