Pape Léon XIV au Liban: Une seconde journée sous le signe de la spiritualité

Au Liban, cette deuxième journée se veut plus spirituelle et religieuse, rapportent nos envoyés spéciaux Véronique Gaymard et Nicolas Bénita. Léon XIV se rend d’abord au monastère Saint-Maron à Annaya, dans les montagnes au nord de Beyrouth, pour prier sur la tombe de Saint Charbel (1828-1898), l’un des saints les plus vénérés du Liban – une première pour un pape. Ces derniers jours, les services de voirie ont travaillé d’urgence. Chaussée réparée, monastère nettoyé au karcher : le site a été préparé avec soin, pour accueillir le souverain pontife.

Le pape se rendra ensuite à Harissa, au sanctuaire de Notre-Dame du Liban, perché à 600 mètres d’altitude au-dessus de Jounieh. Vénéré à la fois par les chrétiens et les musulmans, il se situe à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, dans une région à grande majorité chrétienne. Il y rencontrera religieux, religieuses et laïcs engagés dans l’Église.

La rencontre interreligieuse sur la place des Martyrs, au cœur de Beyrouth, est un autre moment attendu dans l'après-midi. Une tente a été installée pour accueillir quelque 300 représentants, toutes confessions religieuses confondues et dont le Liban en est un symbole. La journée se conclura par un échange avec des jeunes, très attendu dans un pays où la jeunesse fuit massivement à l'étranger.

Appel à la « réconciliation »

Dimanche, Léon XIV a été accueilli avec les honneurs : escorte aérienne, 21 coups de canon, sirènes du port de Beyrouth et même une troupe de dabké, la danse traditionnelle, malgré une pluie battante. Devant les dirigeants libanais, il a appelé la classe politique à « se mettre au service du peuple, avec engagement et dévouement ».

Le mot « paix » est revenu 27 fois dans le discours du pape. Il a exhorté les Libanais à rester attachés à leur terre malgré l’adversité : « Il arrive parfois qu’il soit plus facile de fuir, ou plus pratique d’aller ailleurs. Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays », a-t-il déclaré.

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais, a été imputée en grande partie, à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.






RFI