Paris : Le Maroc met en avant son modèle de diplomatie féministe à la 4e Conférence mondiale

« Le Maroc a engagé une marche irréversible vers l'égalité », a affirmé M. Bourita, rappelant que cette dynamique ne s'est pas limitée à des ajustements juridiques, mais a transformé durablement la société marocaine. Les réformes constitutionnelles et législatives entreprises depuis le début du règne de Sa Majesté ont fait de l'équité un pilier de la modernité du Royaume.

En rejoignant le Groupe de politique étrangère féministe (FFP+), le Maroc a souhaité, selon le ministre, s'inscrire dans une action concertée avec les pays partageant cette même ambition : celle de promouvoir la paix, la dignité et l'égalité par la diplomatie.
M. Bourita a rappelé que le Maroc avait adopté, dès 2022, son Plan d'action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité (plan désormais prolongé jusqu'en 2026). Le Royaume, neuvième contributeur mondial aux opérations de maintien de la paix, compte actuellement 120 femmes parmi ses 3.400 casques bleus.

Le Maroc forme également des médiatrices et observatrices électorales africaines, illustrant une diplomatie de proximité et d'autonomisation. Entre 2022 et 2025, 175 femmes observatrices ont été formées dans le cadre d'un partenariat avec l'Union africaine.

Le ministre a souligné la dimension intérieure de cette diplomatie féministe, qui s'exprime aussi bien dans le champ religieux à travers les morchidates, femmes prédicatrices formées au Maroc et actrices de la prévention de l'extrémisme violent que dans la politique migratoire du Royaume, où les femmes représentent près de la moitié des immigrés régularisés lors des campagnes de 2014 et 2017.

Au Conseil des droits de l'Homme à Genève, le Maroc a porté une résolution historique sur « Femmes, diplomatie et droits de l'Homme », consolidant la Journée internationale des femmes en diplomatie et appelant les États à garantir un accès égal aux fonctions diplomatiques.

La diplomatie marocaine s'illustre également sur le plan bilatéral : avec la France, où l'égalité constitue un axe central du partenariat d'exception ; avec l'Espagne, à travers des consultations politiques régulières ; et avec le Japon, autour de l'agenda Femmes, Paix et Sécurité. Le Maroc collabore également avec plusieurs pays d'Amérique latine, renforçant la portée universelle de son approche.

À l'échelle interne, 43 % des effectifs du ministère marocain des Affaires étrangères sont des femmes, et 47 % occupent des postes de responsabilité centrale. À l'étranger, 21 ambassades sur 95 et 24 consulats sur 60 sont dirigés par des femmes, contre seulement 3 % de Consules générales en 2004. « Il ne s'agit pas de réparer par faveur, mais de rendre justice par l'exigence », a souligné M. Bourita.

Le chef de la diplomatie marocaine a plaidé pour une co-appropriation mondiale de la diplomatie féministe, soulignant que ce concept, né au Nord, « gagne à s'enraciner dans la pluralité des expériences et des trajectoires ». Il a proposé la création d'un programme de formation conjoint sous l'égide du FFP+, dédié à la diplomatie féministe et à l'agenda Femmes, Paix et Sécurité, ainsi que la mise en place d'espaces concrets d'échange entre diplomates femmes du monde entier.
« La diplomatie féministe n'est pas un modèle à exporter, mais une expérience à partager », a conclu Nasser Bourita.

La Conférence de Paris, organisée après celles de l'Allemagne (2022), des Pays-Bas (2023) et du Mexique (2024), réunit près de 450 participants, dont une cinquantaine de ministres des Affaires étrangères, des représentants d'organisations internationales, de la société civile et des banques de développement. Elle vise à réaffirmer l'attachement collectif des États à la promotion des droits des femmes, de l'égalité et de la justice, tout en refusant toute régression dans ces domaines.

AMP