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Peter, mort à 18 ans en franchissant le mur de Berlin

Rédigé par leral.net le Mardi 14 Août 2012 à 10:14 | | 1 commentaire(s)|

Criblé de balles, il s'est vidé de son sang, appelant en vain au secours. Il y a tout juste cinquante ans...


Peter, mort à 18 ans en franchissant le mur de Berlin
Abattu le 17 août 1962, Peter Fechter n'est pas le premier Allemand de l'Est tombé en franchissant la frontière. Mais la mort ne l'a pas fauché au milieu d'un champ ou au large des côtes de la Baltique. L'adolescent s'est éteint à deux pas de Check Point Charlie, au cœur de la capitale coupée en deux, sous l'œil des badauds et des photographes.

Un an après la construction du Mur, 27 ans avant sa chute, son décès symbolise alors l'irréversibilité d'une situation tragique et absurde. Les gardiens de l'Ouest et les GI gardes frontières non seulement ne lui portent pas secours, mais retournent leurs armes vers la foule enragée de voir ce gamin mourir sous ses yeux. À l'Est, les soldats n'osent pas intervenir à cause d'un incident survenu trois jours plus tôt: un soldat de la RDA a essuyé le tir de l'ennemi. En cet été 1962, rarement la tension aura été aussi vive. Les semaines précédant le drame, un nombre record de fusées éclairantes ont été tirées le long du mur.

Le 13 août, une grande manifestation populaire traduit l'exaspération croissante d'une population meurtrie par la division de la ville et du pays. Les Allemands de l'Est mûrissent des rêves d'exil. Peter et son ami Helmut aspirent aussi à une vie meilleure, mais improvisent leur fuite. Plusieurs ouvrages sortis ces jours derniers, dont «Meurtre sur le mur» (Mord an der Mauer, de Lars-Broder Keil et Sven Felix Kellerhoff. Ed. Quadriga) reviennent sur les conditions de la mort de l'adolescent au doux visage.

Les deux apprentis maçons profitent de leur pause déjeuner pour longer la frontière barbelée. Un ancien atelier de charpentier est à l'abandon, dans la Zimmerstrasse. À l'arrière, une fenêtre n'est pas murée. Elle leur permet d'observer la ronde des gardes frontières. La peur d'être surpris, la tentation de rejoindre le quartier de Kreutzberg à trente mètres à peine… Les deux garçons bravent la «Todesstreif», la bande de la mort, un ruban de territoire courant entre le mur principal et une barrière parallèle dont la construction vient de débuter.

Un brouillard de fumigène
L'audace est payante pour Helmut Kulbeik qui escalade le mur de béton. Mais, perché à 2 mètres de haut, il voit son ami resté en contrebas, comme paralysé. Il appelle Peter, l'encourage «vas-y dépêche toi!», mais le fugitif finit par tomber sous les balles. Trente-cinq impacts seront relevés au total, une balle l'a touché à la hanche. Comme un pantin désarticulé, il pend entre le Mur et les barbelés. Il va littéralement se vider de son sang pendant 50 minutes. Ses cris «helft mir doch, helft mir doch!» («aidez-moi donc») s'affaiblissent jusqu'à s'éteindre. Au bout d'une heure, les militaires est-allemands extraient le corps du no man's land et tentent de dissimuler son évacuation dans un brouillard de fumigène. Mais la scène est immortalisée par les journalistes. Dans un documentaire d'ARD Margit Hosseini, une vingtaine d'années à l'époque, témoigne: «On avait tous un sentiment de culpabilité. Comme si c'était nous qui avions provoqué cette situation et comme si c'était nous qui avions décidé de ne rien faire pour l'aider. Ce sentiment de culpabilité, je l'ai toujours aujourd'hui.»

Vingt-deux ans après la chute du Mur, l'Allemagne ne sait toujours pas avec précision combien de ses enfants sont morts en passant de l'Est à l'Ouest. «Entre 500 et 700», selon Karl Schröder, historien de l'Université libre de Berlin, qui veut effectuer un décompte précis des victimes d'ici à 2015. Pour «donner aux personnes mortes un nom, un visage et leur rendre ainsi leur dignité». Dans la Zimmerstrasse, une colonne en basalte commémore la disparition de Peter Fechter, mort à 18 ans.



Par David Philippot



1.Posté par CHERIF AIDARA le 14/08/2012 11:46 | Alerter
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