Pour réparer les dégâts collatéraux de l’affaire Cissé Lô : Le leader de l’APR en audiences jusqu’au petit matin

Les militants et autres responsables de la localité et d’ailleurs ont fait le déplacement dans le but de rencontrer leur mentor. C’est dire donc le degré de détermination des uns et des autres, notamment ceux-là qui ont bravé des centaines de kilomètres pour rencontrer le président de l’APR. Mais au finish, l’euphorie va vite s’estomper pour laisser la place à la déception, pour ne pas dire à la désillusion. En cause, ces derniers ont passé toute la nuit dans la grande cours de la résidence pour une hypothétique audience.

Les heures filent, l’attente interminable, les militants s’arment toujours de foi et de patience. Pendant ce temps, le Chef de l’Etat s’entretient avec des petits-fils de Cheikh Ahmadou Bamba. Serigne Basse Abdou Khadre et non moins porte-parole du Khalife sera naturellement le premier d’une longue liste. Il sera suivi par d’autres dignitaires mourides jusque-là membres du Parti démocratique sénégalais (PDS) et d’autres formations politiques.

Mais le courroux de ses nombreux militants sera exacerbé dès lors que d’anciens adversaires de Macky Sall dans le Baol sont reçus, avec les honneurs, au détriment des militants dits de la première heure. « Ce n’est pas normal que nous soyons bloqués ici à la porte au profit de personnes qui nous ont combattus et traités dans la boue, il y a juste quelques petits mois », peste un jeune responsable piqué au vif. Non sans déplorer l’attitude de Macky Sall qui, à l’en croire, semble encourager cette situation.

En effet, devant la porte, une courte liste est dressée en fonction des affinités, les entrées minutieusement filtrées. Rokhaya est également dans la même situation. « J’ai quitté Dakar pour venir à Touba accueillir mon responsable politique, mais comme vous le voyez, c’est extrêmement difficile », déplore la jeune dame. Il en est de même pour un groupe de militants du parti socialiste venus de la région de Tambacounda pour rallier les prairies beige-marron. Ils sont conduits par un PCR apériste, lequel, d’ailleurs, n’a pu voir l’ombre de Macky.

La fausse alerte

En dépit de l’heure tardive, la foule grossissait au fur et à mesure. Il est deux heures passée de quelques minutes. Seuls quelques privilégiés ont pu voir Macky Sall en tête à tête. La sécurité est visiblement débordée. Par conséquent, les nerfs s’échauffent devant l’insistance de quelques responsables qui ne comprennent pas ce choix sélectif. Tout d’un coup, il est demandé à tous les responsables, ainsi que les nombreux militants, qui ont fait le déplacement, d’aller s’installer dans la grande salle, en attendant l’arrivée du Président. Une idée qui, dans un premier temps, a fait couler beaucoup d’encre du côté de certains responsables qui ne souhaitaient un entretien privé avec leur leader. Mais la salle va vite être prise d’assaut. La sécurité prend ses marques. L’espoir de rencontrer enfin Macky Sall renaît. Mais là également, ce ne sera que du bluff. En effet, les heures passent, il est quatre heures du matin, toujours pas l’ombre du Président. Les occupants de la salle finiront tout de même à se rendre à l’évidence. Leur leader ne sera pas des leurs. « Paraît-il qu’il est dans les bras de Morphée », soutient péniblement une dame, non sans inviter ses camarades à débarrasser le plancher.



DJIM MOMATH KIDIERA

Le Pays au Quotidien