Pourquoi certains appareils ou voitures avec un IMEI commençant par « 1 », ne fonctionnent pas au Sénégal ?

Au Sénégal, de nombreux utilisateurs rencontrent une panne mystérieuse lorsqu'ils tentent d'utiliser certains téléphones ou véhicules importés des États-Unis. Leur point commun ? Un identifiant unique : l’IMEI (International Mobile Equipment Identity), et plus précisément, les deux premiers chiffres de celui-ci.

Les IMEI commençant par « 1 » sont majoritairement attribués aux équipements homologués pour le marché nord-américain (notamment les États-Unis via la FCC). Ces appareils sont souvent incompatibles avec les réseaux mobiles sénégalais, pour plusieurs raisons techniques et réglementaires.

1.⁠ ⁠📶 Problème de fréquences incompatibles
Les États-Unis utilisent des bandes de fréquence différentes (Band 12, 13, 14, 25…) par rapport aux réseaux utilisés en Afrique (Band 3, 7, 20...). Un téléphone ou un modem LTE conçu pour les États-Unis, peut donc ne pas capter le réseau local, ou n'accéder qu'à la 2G, voire aucun service.

2.⁠ ⁠🔒 Blocage réglementaire des IMEI
Les opérateurs sénégalais (Orange, Free, Expresso) s'appuient sur des bases de données d’IMEI autorisés. Si un appareil n’y figure pas, il est automatiquement bloqué ou fortement limité, même s’il est techniquement fonctionnel. C’est une méthode pour lutter contre l’importation de matériels volés ou non conformes.

3.⁠ ⁠🛑 Conséquences pour les véhicules connectés
Ce problème ne touche pas seulement les téléphones. Les véhicules récents connectés (ex. Tesla, Mercedes, BMW, etc.) disposent eux aussi d’un module eSIM avec un IMEI intégré. Lorsque cet IMEI commence par « 1 », comme c’est souvent le cas pour les modèles américains, la connectivité embarquée est inutilisable au Sénégal.

4.⁠ ⁠❗ Appel à la modernisation de l’ARTP
Cette situation pose la question d’une mise à jour urgente des bases de données de l’ARTP (Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes). Si certains blocages sont compréhensibles dans un souci de sécurité, d’autres relèvent clairement d’une inertie réglementaire, empêchant l’intégration technologique dans un contexte de mondialisation.

Face à l’explosion des importations de véhicules et téléphones haut de gamme, souvent depuis les États-Unis, il est urgent d’adapter notre cadre réglementaire. L’ARTP doit non seulement mettre à jour ses bases IMEI, mais aussi clarifier sa politique d’agrément des appareils étrangers, pour éviter de pénaliser les consommateurs sénégalais.